Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

érysipéloïde

rouget du porc

érythème

Rougeur de la peau s'effaçant à la pression.

   On distingue les érythèmes localisés des érythèmes généralisés, eux-mêmes classés selon leur aspect en trois catégories : scarlatiniformes (vastes plages de peau d'un rouge vineux, sans aucun intervalle de peau saine), morbilliformes (taches rosées ou rougeâtres, irrégulières, avec entre elles des intervalles de peau saine) et roséoliformes (petites taches rosées parfois à peine discernables).

   Les érythèmes sont dus à une dilatation des vaisseaux sanguins cutanés.

— Les érythèmes généralisés ont pour cause soit une allergie à un médicament, soit une maladie infectieuse (scarlatine, rougeole, rubéole, mégalérythème épidémique, syphilis, exanthème subit).

— Les érythèmes localisés peuvent être dus à une cause physique (coup de soleil), chimique (dermite artificielle), médicamenteuse (érythème pigmenté fixe), infectieuse (intertrigo, érysipèle, érysipéloïde, pasteurellose, trichinose) ou dermatologique (dermatomyosite, lupus érythémateux disséminé).

   L'érythème n'étant que le signe d'une maladie, ses manifestations, son évolution et son traitement dépendent de celle-ci.

Voir : érythrodermie, pityriasis, vitropression.

érythème annulaire centrifuge

Affection cutanée, caractérisée par des lésions annulaires.

   Les érythèmes annulaires centrifuges n'ont souvent pas de cause connue, mais on découvre, dans certains cas, une cause médicamenteuse (aspirine, vaccin), infectieuse (infection à streptocoque, tuberculose, mononucléose infectieuse, trypanosomiase, grippe), ou encore une maladie dermatologique chronique (pemphigus, lupus érythémateux subaigu) ou une atteinte cancéreuse distante des lésions (cancer du poumon, de la prostate, de l'utérus ; leucémie). Ils se traduisent par des plaques plus ou moins prurigineuses comprenant un centre d'allure normale et un petit bourrelet rouge périphérique, se déplaçant d'une manière centrifuge. L'évolution se fait par poussées successives, sur plusieurs semaines ou plusieurs mois.

   Le traitement de l'érythème annulaire centrifuge est celui de la maladie en cause si elle est identifiée. Il n'existe pas de traitement symptomatique des lésions.

érythème fessier

Irritation cutanée du nourrisson, atteignant la région recouverte par les couches.

Synonyme : dermite du siège.

   L'érythème fessier est extrêmement fréquent chez le nourrisson. Sa cause peut être externe : frottement des couches et contact prolongé avec les urines et les selles acides. Il peut aussi être dû à certaines maladies dermatologiques : dermite séborrhéique du nourrisson, psoriasis, etc. La troisième cause possible de l'érythème fessier, isolée ou venant compliquer l'une des précédentes, est une infection bactérienne, virale ou mycosique (due à un champignon microscopique).

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'érythème fessier se manifeste principalement par une rougeur de la peau sur les fesses, les bourrelets abdominaux, le haut des cuisses et les organes génitaux externes. Les plis sont généralement épargnés. L'aspect exact des lésions et leur localisation dépendent de la cause de l'irritation. Dans les formes sévères, l'érythème se complique d'ulcérations, témoignant souvent d'une surinfection.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement repose sur des règles d'hygiène locale : nettoyer fréquemment la peau avec des antiseptiques doux dilués et la rincer soigneusement ; appliquer après chaque lavage des lotions ou des gels à base d'imidazolés, laisser les fesses à l'air le plus longtemps possible chaque jour, renouveler les couches fréquemment et ne pas trop les serrer ; éviter les applications de corps gras et de pommades, qui favorisent la macération. Les infections bactériennes nécessitent en outre un traitement antibiotique oral.

   Certaines règles d'hygiène doivent permettre d'éviter la survenue d'un érythème fessier : lavage du siège avec un savon surgras ou un pain de toilette, rinçage abondant et séchage par tamponnement, non par frottement. Le recours à des pâtes à l'eau à base de zinc, isolant l'épiderme des matières et de l'humidité, semble plus utile que l'utilisation de corps gras.

érythème nécrolytique migrateur

Affection cutanée due à une tumeur du pancréas.

Synonyme : syndrome du glucagonome.

   L'érythème nécrolytique migrateur, dont la cause est un glucagonome, tumeur rare du pancréas, se caractérise par des zones cutanées rouges débutant dans les plis (aines, fesses, aisselles), s'associant très rapidement à des vésicules, à des bulles, à des érosions puis à des croûtes et s'étendant de façon centrifuge. L'état général du malade est très altéré avec un amaigrissement important, des douleurs abdominales et une diarrhée. Le traitement vise, dans un premier temps, à corriger les désordres de l'état général (anémie, troubles électrolytiques, carences en zinc et en acides aminés), puis à soigner le glucagonome (somatostatine, chimiothérapie, voire ablation chirurgicale).

érythème noueux

Inflammation aiguë de l'hypoderme (couche profonde de la peau).

   L'érythème noueux atteint surtout les adultes jeunes, le plus souvent sur les membres inférieurs. Il peut être dû à une infection (infection à streptocoque ou à yersinia, tuberculose, mononucléose infectieuse, ornithose ou lèpre), à une maladie générale (sarcoïdose, aphtose), à une colite inflammatoire (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique) ou à une prise médicamenteuse (aspirine, pilule contraceptive, sulfamides). Il se traduit par des nodules sous-cutanés profonds, douloureux, chauds, recouverts d'une peau rosée ou rougeâtre, siégeant le plus souvent sur la face antéro-interne des jambes. Il évolue par poussées et ne laisse pas de cicatrice. Son traitement est celui de la cause si elle est identifiée. Sinon, il vise uniquement à traiter les symptômes : repos au lit, parfois prise de médicaments anti-inflammatoires.

érythème pigmenté fixe

Affection cutanée d'origine médicamenteuse, se manifestant par des plaques.

   L'érythème pigmenté fixe peut être dû à la prise d'analgésiques (aspirine, paracétamol), d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, d'antibiotiques (sulfamides, tétracyclines), d'antiparasitaires, de barbituriques, d'antihistaminiques, de laxatifs ou de pilules contraceptives. Il se traduit par l'apparition de plaques rouges devenant brunâtres puis noirâtres, persistant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Bien délimitées, celles-ci surviennent toujours au même endroit pour un sujet donné, de préférence sur les mains, les poignets et la région anogénitale. En cas de nouvelle prise du médicament en cause, les plaques récidivent. Le seul traitement consiste à arrêter la prise du médicament responsable et à proscrire toute prise d'un médicament de la même famille chimique, la guérison étant alors définitive.