Larousse Médical 2006Éd. 2006
L

lugol

Solution aqueuse d'iode et d'iodure de potassium diluée dans une proportion de 15 grammes par 100 millilitres d'eau.

— En endocrinologie, le lugol est utilisé en raison de l'affinité de l'iode pour le tissu de la glande thyroïde. À forte dose, l'iode inhibe la sécrétion des hormones thyroïdiennes. Il est donc employé dans le traitement des hyperthyroïdies, associé aux médicaments antithyroïdiens de synthèse. Il est aussi utile dans les soins précédant l'opération d'un goitre, car il diminue la vascularisation de la thyroïde. Le lugol sert également dans la protection contre la radioactivité en cas d'accident nucléaire (il sature la thyroïde et empêche ainsi les radioéléments de venir se fixer sur elle) et, beaucoup plus couramment, dans certains examens utilisant des radioéléments comme l'iode radioactif (scintigraphie surrénalienne).

— En gynécologie, le test au lugol, ou test de Schiller, est un examen permettant de vérifier la présence d'une anomalie cellulaire (dysplasie) prédisposant au cancer du col de l'utérus. Il est indolore et pratiqué par le gynécologue en cabinet. Après introduction d'un spéculum dans le vagin, le col utérin est badigeonné avec un tampon imbibé de lugol. Le col de l'utérus est tapissé d'un épithélium riche en glycogène (dérivé du glucose) : au contact de l'iode, les granulations de glycogène prennent une teinte acajou, la coloration étant d'autant plus marquée que les granulations sont plus nombreuses ; un épithélium anormal prend mal la couleur et révèle des zones non colorées dites iodonégatives. À l'examen, le contour de ces taches révèle une variation brusque de structure de l'épithélium, qui traduit des anomalies cellulaires.

   Dans ce cas, il est nécessaire de pratiquer une biopsie à l'endroit exact où l'anomalie a été constatée.

lumbago

Douleur lombaire aiguë, d'apparition brutale, survenant après un faux mouvement et due à un microtraumatisme touchant un disque intervertébral.

   Chaque disque intervertébral est formé d'une partie périphérique, l'annulus, puissant réseau de fibres qui assure la stabilité de la colonne vertébrale, et d'une partie centrale, le nucleus pulposus, qui absorbe et répartit les chocs. Un lumbago, plus communément appelé « tour de rein », est dû à une fissure de l'annulus par laquelle s'infiltre une partie du nucleus pulposus.

   En cas de lumbago, les mouvements du rachis sont très limités, souvent plus dans une direction que dans l'autre, et le blocage entraîne pendant quelques jours une attitude incorrecte appelée « attitude antalgique ». Un lumbago guérit généralement en quelques jours. Le repos au lit, la kinésithérapie, les infiltrations (de cortisone par exemple), la prise d'analgésiques et d'anti-inflammatoires permettent d'abréger sa durée.

lumière

Espace occupant l'intérieur d'un organe tubulaire (vaisseau ou autre canal de l'organisme).

   Ce terme désigne fréquemment la cavité des artères ou des intestins.

lunettes

Verres correcteurs destinés à améliorer la vue ou à protéger les yeux et placés dans une monture adaptable reposant sur le nez et prenant appui sur les oreilles.

DIFFÉRENTS TYPES DE LUNETTES

Le type et la puissance des verres optiques convenant à une personne sont déterminés au cours de l'examen ophtalmologique. Selon les cas à traiter, les verres correcteurs sont sphériques ou cylindriques : sphériques convexes incurvés vers l'extérieur pour l'hypermétropie et la presbytie, sphériques concaves incurvés vers l'intérieur pour la myopie ; cylindriques pour l'astigmatisme.

   La puissance des verres s'exprime en dioptries (unité de mesure d'optique). En cas d'hypermétropie ou de presbytie, les dioptries sont positives ; en cas de myopie, elles sont négatives ; en cas d'astigmatisme, elles sont positives ou négatives. Enfin, pour les cas où une amétropie (myopie, hypermétropie ou astigmatisme) se trouve associée à une presbytie, il existe des verres progressifs, dont la puissance se modifie graduellement de haut en bas, et des verres à double ou triple foyer, qui permettent une vision nette à différentes distances.

   Les verres correcteurs peuvent être teintés ou se teinter à la lumière afin de filtrer certains rayonnements du spectre solaire, notamment les ultraviolets et le rouge. Ils peuvent être minéraux (en verre) ou organiques (en plastique). Les verres organiques sont obligatoires pour les enfants et recommandés pour les adultes. Ils se rayent plus facilement que les verres minéraux mais sont beaucoup plus légers. De plus, ils se cassent rarement, minimisant ainsi les risques d'éclats pouvant provoquer des blessures à l'œil. Les verres teintés sont indispensables dans un certain nombre d'affections (kératite, albinisme). Ils le sont également lors de l'exposition aux lumières très vives (neige, réverbération du soleil sur la mer) ; ils sont en outre recommandés dans la vie courante en cas d'ensoleillement important. En effet, l'exposition des yeux à une lumière trop vive peut favoriser l'apparition d'une cataracte précoce ou une dégénérescence maculaire (lésion de la zone centrale de la rétine).

   Après examen chez l'ophtalmologiste, la réalisation des lunettes doit être confiée à un opticien compétent, s'assurant du centrage correct des verres et du choix judicieux de la monture ; celle-ci doit correspondre aux activités du patient. Un examen ophtalmologique annuel permet de vérifier que les verres correcteurs sont toujours adaptés.

Avantages comparés des lunettes et des lentilles de contact

Le principal avantage des lunettes est d'être simples à porter et de se retirer facilement en cas de port intermittent (myopie, hypermétropie ou astigmatisme faibles, ou encore presbytie). Elles sont préférées aux lentilles chez les professionnels qui travaillent dans la poussière, la chaleur ou l'humidité.

   Les lentilles, ou verres de contact, quant à elles, peuvent être d'une plus grande commodité dans la pratique des sports ou l'exercice de certains métiers. Elles peuvent également être préférées pour des raisons esthétiques. En outre, elles épousent la courbure de la cornée et permettent d'avoir un champ visuel plus complet. Cependant, elles impliquent des règles d'hygiène et d'entretien (nettoyage quotidien, déprotéinisation hebdomadaire).

   Le choix des lunettes ou des lentilles dépend également du défaut visuel à corriger. Les lentilles sont conseillées en cas de myopie moyenne et forte car, en supprimant la distance entre le verre et l'œil, elles suppriment aussi les déformations que celle-ci peut occasionner. Elles sont également recommandées dans les hypermétropies fortes, car elles permettent de supprimer des lunettes parfois lourdes. Enfin, l'aphakie (absence de cristallin) unilatérale sans implant cristallinien ne peut être corrigée que par le port d'un verre de contact afin de réduire la différence de taille des images perçues par chaque œil.