Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

thrombocytose

Affection caractérisée par une augmentation du nombre des plaquettes sanguines, liée à une cause pathologique déterminée.

Synonymes : hyperplaquettose, thrombocytose réactionnelle.

   Une thrombocytose est une anomalie fréquente, qui s'observe principalement en cas d'infection, d'inflammation aiguë ou chronique (rhumatisme, cancer), d'hémorragie aiguë, de carence en fer. Elle peut être observée également après une ablation de la rate, le plus souvent de manière transitoire, parfois de manière définitive, ou en cas d'asplénie. Le nombre des plaquettes augmente moins que dans les thrombocytémies (affections caractérisées par une augmentation du nombre des plaquettes sanguines sans cause déterminée) et reste compris dans la plupart des cas entre 500 000 et 1 million par millimètre cube (le chiffre normal se situant entre 150 000 et 450 000). Il régresse au fur et à mesure que l'affection en cause évolue vers la guérison.

TRAITEMENT

Pour prévenir le risque de thrombose (obstruction d'un vaisseau sanguin par un caillot), un traitement antiagrégant plaquettaire, sous la forme d'aspirine à petites doses, est prescrit jusqu'au retour du nombre des plaquettes à la normale.

thromboélastographie

Examen consistant à étudier la coagulation du sang total ou du plasma au moyen d'un appareil, le thromboélastographe, qui permet d'enregistrer les phases de la coagulation et d'apprécier la qualité du caillot final.

   La thromboélastographie est réalisée à partir d'un prélèvement sanguin du malade. Le sang est placé dans une cuve qui oscille faiblement. Un cylindre y est plongé, sur lequel se forme un caillot. Le thromboélastographe, qui enregistre les étapes de la formation du caillot, permet d'établir un diagramme évoquant, par sa forme, un diapason. Deux paramètres sont pris en compte : le temps de coagulation et l'amplitude maximale (distance maximale entre les deux branches du diapason), qui dépend du nombre des plaquettes, de leur activité et du taux de fibrinogène. En cas de diminution de la capacité du sang ou du plasma à coaguler, les deux branches du diapason se rapprochent et les paramètres sont allongés ; elles s'écartent dans le cas contraire et les paramètres sont raccourcis. Cet examen est aujourd'hui rarement pratiqué.

thrombolyse

Méthode thérapeutique consistant en l'injection d'une substance thrombolytique (appelée également fibrinolytique), c'est-à-dire capable de dissoudre un caillot sanguin.

INDICATIONS

— Les embolies pulmonaires massives exigent, lorsque la vie du patient est en danger, qu'une thrombolyse soit tentée.

— L'infarctus du myocarde en voie de constitution est l'indication principale. Il est dû, le plus souvent, à l'obstruction d'une artère coronaire par un caillot formé au contact d'un rétrécissement athéromateux. La thrombolyse est notamment réalisée si une angioplastie (désocclusion chirurgicale) ne peut être pratiquée immédiatement.

— L'occlusion d'une artère d'un membre, lorsqu'un caillot s'est formé dans l'artère elle-même ou lorsqu'il a migré à partir de l'oreillette ou du ventricule gauche, peut nécessiter une thrombolyse.

DÉROULEMENT

Le malade est hospitalisé en urgence. La substance destructrice (rt-PA [protéine obtenue par génie génétique], streptokinase [protéine d'origine bactérienne] ou urokinase [enzyme isolée à partir d'urine humaine]) est injectée par voie intraveineuse dans le bras. La durée de la thrombolyse varie en fonction de l'indication. Lors d'un infarctus, par exemple, la perfusion dure environ une heure. Pour une embolie pulmonaire, elle peut durer de 24 à 48 heures. La durée de l'hospitalisation dépend également de la maladie à traiter et des complications éventuelles.

EFFETS SECONDAIRES

Des allergies aux thrombolytiques utilisés, un collapsus (état de choc), des complications hémorragiques, des troubles du rythme liés à la désobstruction du vaisseau endommagé peuvent apparaître.

CONTRE-INDICATIONS

Cette méthode est contre-indiquée en cas d'opération chirurgicale datant de moins de 6 jours, d'accident vasculaire cérébral récent, de lésion susceptible de saigner (comme un ulcère digestif), de ponction artérielle récente ou si le patient est trop âgé.

RÉSULTATS

Ils sont d'autant meilleurs que la thrombolyse aura pu être entreprise tôt, dans les premières heures suivant la constitution du caillot. La coronarographie effectuée dans les heures suivant la thrombolyse a montré que cette dernière désobstruait l'artère dans 50 à 70 % des cas. Globalement, la thrombolyse a diminué la mortalité due à l'infarctus du myocarde de plus de 25 %, ce qui justifie son utilisation systématique chaque fois qu'il y a des arguments suffisants en faveur du diagnostic d'infarctus du myocarde, qu'une angioplastie n'est pas réalisable, et surtout en l'absence de contre-indications.

thrombolytique

fibrinolytique

thrombopathie

Affection caractérisée par un trouble de fonctionnement des plaquettes sanguines, sans diminution de leur nombre.

DIFFÉRENTS TYPES DE THROMBOPATHIE

Les thrombopathies peuvent être congénitales ou acquises.

— Les thrombopathies congénitales relèvent d'anomalies génétiques, classées selon leur localisation : défaut des antigènes de la membrane des plaquettes, provoquant des troubles de l'adhérence et de l'agrégation plaquettaire (syndrome de Bernard-Soulier, thrombasthénie de Glanzmann) ; trouble de la sécrétion des facteurs de la coagulation par les granulations des plaquettes (syndrome des plaquettes grises, maladie du pool vide) ; absence de synthèse des thromboxanes, substances favorisant l'agrégation plaquettaires.

— Les thrombopathies acquises s'observent dans diverses pathologies : insuffisance rénale ; affections de la moelle osseuse (syndrome myéloprolifératif, syndrome myélodysplasique, myélome multiple et maladie de Waldenström) ; insuffisance hépatique ; effet de certains médicaments (aspirine, anti-inflammatoires non stéroïdiens, certains antibiotiques comme la pénicilline lorsqu'ils sont administrés à fortes doses).

SYMPTÔMES ET TRAITEMENT

Les symptômes sont proches de ceux des thrombopénies (affections caractérisées par une diminution du nombre des plaquettes) : taches hémorragiques sous la peau et les muqueuses (ecchymoses), saignements de nez, règles anormalement abondantes chez la femme. Toutefois, le purpura pétéchial est beaucoup plus rare.

   Le traitement d'une thrombopathie est celui de sa cause : apport de plaquettes dans les thrombopathies congénitales et les syndromes myélodysplasiques, administration de desmopressine (DDAVP) dans les insuffisances rénale et hépatique.