Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

électrocardiographie d'effort

épreuve d'effort

électrochirurgie

Méthode de traitement chirurgical par utilisation locale d'un courant électrique.

   L'électrochirurgie utilise la chaleur produite par le passage d'un courant électrique dans un instrument opératoire afin de carboniser des tissus pathologiques. Selon le type d'instrument employé, on distingue deux types de méthode.
— L'électrocoagulation, ou thermocoagulation, effectuée avec une aiguille parcourue par un courant électrique ou avec une électrode terminée par une petite boule, permet une destruction plus étendue des tissus, qui sont coagulés. Cette technique est surtout utilisée pour détruire de petites tumeurs. L'inconvénient est que l'examen de la lésion au microscope n'est alors plus possible.
— L'électrodissection, faite avec un bistouri électrique, sert à sectionner des tissus d'une manière comparable à celle obtenue avec un bistouri classique. C'est une technique de dissection rapide et peu hémorragique.

INDICATIONS

L'électrochirurgie est surtout employée en dermatologie et en gastroentérologie.

— En dermatologie, l'électrochirurgie s'utilise pour traiter les petites tumeurs, les angiomes (dilatations congénitales des vaisseaux), les verrues, la couperose ou pour réaliser une épilation. Dans le cas de l'électrodissection, on coupe la peau autour et au-dessous de la lésion ; celle-ci est soulevée à l'aide d'une pince afin que les tissus plus profonds ne soient pas brûlés. La lésion peut ensuite être examinée au microscope. La plaie est en général suturée avec des fils. Dans le cas de l'électrocoagulation, la lésion n'est pas retirée mais détruite sur place.

— En gastro-entérologie, l'électrochirurgie sert essentiellement à traiter des tumeurs, notamment des polypes du rectum, du côlon, de l'estomac et du duodénum. L'électrodissection permet d'enlever le polype, qui sera ensuite examiné au microscope pour une recherche d'éventuelles cellules cancéreuses. Quant à l'électrocoagulation, ce ne peut être qu'un geste palliatif, destiné à soulager les symptômes d'un cancer sans prétendre à une guérison définitive. La particularité de l'électrochirurgie digestive est de pouvoir être pratiquée par voie endoscopique (en introduisant un tube muni d'un système optique et d'instruments par la bouche ou par l'anus).

électrochoc

Méthode thérapeutique visant à réduire certains troubles psychiatriques par l'effet de décharges électriques.

Synonymes : électroconvulsivothérapie, sismothérapie.

   L'électrochoc consiste à faire passer une décharge électrique de haute fréquence à travers le cerveau, de façon à provoquer une crise convulsive. Souvent contesté parce que considéré comme brutal, il reste d'une efficacité remarquable dans le traitement des dépressions graves, en particulier de la mélancolie, des états schizophréniques aigus et des confusions mentales persistantes. Il existe une recommandation officielle pour sa prescription.

   L'électrochoc se pratique toujours sous anesthésie générale et curarisation, avec une surveillance médicale rigoureuse. Un bilan médical complet et standardisé est préalablement réalisé, afin de vérifier l'absence de toute maladie organique pouvant contre-indiquer l'emploi de cette méthode. Un consentement écrit doit être accordé par le patient ou, le cas échéant, par un proche. La cure, effectuée en milieu hospitalier, comporte en moyenne 12 séances, à raison de 2 ou 3 par semaine. L'effet thérapeutique est rapide. Ses effets indésirables (luxation, déchirure musculaire) sont bénins et peu nombreux. En règle générale, une amnésie lacunaire survient : revenu à lui, le patient ne garde aucun souvenir de la séance.

électrocoagulation

Technique d'électrochirurgie utilisant la chaleur dégagée par un courant électrique pour obtenir une coagulation locale.

électrocochléographie

Enregistrement de l'activité électrique de l'oreille interne.

   L'électrocochléographie est essentiellement employée pour évaluer l'état auditif des jeunes enfants. En effet, à la différence des autres examens de base de l'audition, dans lesquels le sujet doit dire s'il entend un son ou non, l'électrocochléographie ne nécessite pas la coopération du patient. La technique consiste à introduire une électrode en forme de très fine aiguille à travers le tympan, puis à la pousser de quelques millimètres, non loin de la cochlée (organe de l'audition faisant partie de l'oreille interne). Ensuite, l'examinateur soumet la cochlée à une série de stimulations sonores, auxquelles celle-ci répond par une activité électrique, enregistrée par l'électrode puis traduite sous la forme d'un graphique.

   L'électrocochléographie permet de savoir si la cochlée fonctionne normalement (c'est alors le nerf auditif, entre la cochlée et l'encéphale, qui est responsable de la surdité) ou non (c'est elle qui est mise en cause).

électrocution

Ensemble des lésions consécutives au passage d'un courant électrique à travers le corps ainsi qu'au dégagement de chaleur concomitant.

CAUSES

La plupart des cas d'électrocution mortels touchent les personnes qui, dans le cadre de leur profession, sont en contact avec des générateurs et des lignes à haute tension. Des centaines de personnes meurent aussi chaque année à la suite de la manipulation imprudente de câbles électriques ou pour s'être servies d'appareils électriques à proximité d'un point d'eau.

   Dans le domaine domestique, l'utilisation d'appareils ménagers à basse tension dans les salles d'eau (radiateur, rasoir, téléphone, etc.) est dangereuse. La foudre est une autre cause fréquente d'électrocution.

   Tous les courants ne présentent pas le même risque. Le plus nocif est le courant domestique alternatif à 50 périodes. Les tissus internes du corps, humides et salés, se révèlent de bons conducteurs d'électricité, la barrière principale au passage du courant venant de la résistance électrique de la peau. La peau sèche est un bon isolant et présente une résistance importante (plusieurs dizaines de milliers d'ohms), contrairement à la peau humide (quelques centaines d'ohms seulement). Dans ces conditions, le voltage utilisé dans une maison est assez fort pour se révéler fatal.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Toute décharge électrique peut entraîner une sidération (arrêt subit du fonctionnement) des centres nerveux, une fibrillation ventriculaire (contractions cardiaques rapides, anarchiques et inefficaces), une contraction musculaire pouvant empêcher la victime de relâcher sa prise de la source du courant, une contracture des muscles respiratoires et une perte de conscience. Il ne faut pas plus d'une charge d'une dizaine d'ampères pour que celle-ci, traversant le cœur, produise une arythmie cardiaque. Un courant de forte intensité produit par de hauts voltages peut carboniser les tissus, aux endroits où la résistance est la plus forte, généralement aux points d'entrée et de sortie du courant.

TRAITEMENT

La réanimation doit être entreprise le plus rapidement possible (dans les cinq premières minutes), sur place, après avoir coupé le courant. Elle consiste en une ventilation artificielle (bouche-à-bouche), associée au massage cardiaque en cas d'arrêt cardiorespiratoire. La réanimation doit être poursuivie pendant 2 ou 3 heures. Au cours du transport de la victime vers un centre hospitalier, ni le bouche-à-bouche ni le massage cardiaque ne doivent être interrompus. Une fibrillation ventriculaire nécessite une cardioversion (rétablissement d'un rythme cardiaque normal par choc électrique) en urgence.

PRÉVENTION

Pour éviter tout risque d'électrocution à la maison, il faut prohiber l'installation de prises à proximité d'une tuyauterie et, avant d'entreprendre la réparation d'une installation électrique, vérifier que le courant est interrompu, porter des chaussures à semelles en caoutchouc (qui est mauvais conducteur) et opérer dans un environnement sec.

Premiers secours en cas d'électrocution

Le corps humain est très conducteur : après avoir coupé le courant, il faut écarter la victime de la source électrique ; lorsque cela est impossible, la pousser plus loin à l'aide d'un manche en bois en prenant garde d'avoir mis un objet sec sous ses propres pieds.

   Lorsque la victime est en état de syncope respiratoire, on doit pratiquer la respiration artificielle (bouche-à-bouche) ; si la victime respire, la placer en position latérale de sécurité.

   Il faut ensuite donner les premiers soins en cas de brûlure et protéger la plaie (application d'un pansement stérile ou, à défaut, d'un emballage propre) en attendant les secours.