Larousse Médical 2006Éd. 2006
N

néphropathie diabétique

Atteinte des petits vaisseaux des reins survenant au cours du diabète sucré.

Synonymes : glomérulopathie diabétique, glomérulosclérose diabétique.

   Une néphropathie diabétique, autrefois appelée syndrome de Kimmelstiel et Wilson, survient chez 35 à 40 % des malades atteints de diabète sucré, insulinodépendant ou non. Elle se manifeste de 15 à 20 ans après l'apparition du diabète, généralement lorsque celui-ci est mal équilibré, avec des glycémies (taux sanguins de glucose) continuellement trop élevées. La néphropathie diabétique se traduit par une élévation parfois considérable du taux de protéines dans les urines, pouvant entraîner un syndrome néphrotique (chute du taux sanguin de protéines liée à la fuite de celles-ci dans les urines et provoquant l'apparition d'œdèmes). Elle évolue de manière progressive mais inéluctable vers une insuffisance rénale nécessitant une épuration du sang par dialyse ; dans certains cas (malades dont l'état cardiovasculaire est satisfaisant), une double greffe rein-pancréas permet de guérir en une même intervention le diabète et l'insuffisance rénale.

néphropathie glomérulaire

glomérulonéphrite

néphropathie interstitielle

néphrite interstitielle

néphropathie tubulaire

tubulopathie

néphroscopie

Technique d'endoscopie permettant d'explorer les cavités rénales.

   La néphroscopie se pratique en cas d'intervention chirurgicale percutanée. Elle est réalisée à l'aide d'un néphroscope, tube métallique d'environ 1,5 centimètre de diamètre muni d'un système optique. Celui-ci est introduit dans les cavités rénales à travers le tissu rénal par une petite incision cutanée, en regard du rein à traiter.

néphrose

Maladie atteignant les glomérules du rein et se traduisant par un syndrome néphrotique (chute du taux sanguin de protéines).

Synonymes : néphrose lipoïdique, syndrome néphrotique à glomérules optiquement normaux, syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes.

   Il n'existe pas de cause connue de la néphrose, qui est liée à une anomalie de la paroi des capillaires des glomérules ; celle-ci devient perméable aux protéines, qui peuvent quitter le sang et apparaître en grandes quantités dans les urines. Il en résulte un afflux d'eau vers les tissus interstitiels de l'organisme, entraînant l'apparition d'œdèmes.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La néphrose peut survenir à tout âge, mais elle est surtout fréquente chez l'enfant, chez lequel elle constitue la première cause de syndrome néphrotique. Le début est généralement brutal : apparition d'œdèmes diffus sous la peau ou les membranes séreuses (épanchements pleuraux, péritonéaux ou péricardiques). Les urines sont peu abondantes, foncées. Elles contiennent un taux élevé de protéines, d'albumine en particulier, tandis que la concentration de protéines dans le sang est, elle, très faible. Le taux de lipides (cholestérol et triglycérides) dans le sang augmente, alors que la biopsie rénale ne révèle pas de lésions significatives.

TRAITEMENT

Il repose à la fois sur la prise de corticostéroïdes à fortes doses pendant plusieurs mois, associée à la prise de diurétiques, et sur un régime limitant les apports en sel et en eau afin d'éviter l'aggravation des œdèmes. Généralement, les symptômes disparaissent en quelques jours ou en quelques semaines, mais la diminution des doses de corticostéroïdes doit être très progressive. En effet, des rechutes surviennent parfois lorsque celles-ci sont trop faibles ou à l'arrêt du traitement : ces néphroses, dites corticodépendantes, peuvent nécessiter l'administration d'un immunosuppresseur (ciclosporine, par exemple). Certaines formes particulièrement graves de néphrose, telle la hyalinose segmentaire et focale, résistent aux corticostéroïdes ; ces néphroses corticorésistantes entraînent une insuffisance rénale chronique et peuvent récidiver sur le greffon en cas de greffe.

néphrostomie

Drainage d'un rein par l'intermédiaire d'une sonde placée dans le bassinet ou dans un calice, traversant le tissu rénal et sortant au niveau de la peau, en regard du rein.

   Une néphrostomie permet de dériver, temporairement ou définitivement, les urines afin de faciliter la cicatrisation des voies excrétrices (rein, uretère) après une intervention chirurgicale ou lorsqu'il existe sur la voie urinaire un obstacle empêchant leur écoulement vers la vessie.

   La sonde peut être placée au cours d'une intervention chirurgicale, sous anesthésie générale, ou par voie percutanée directe sous anesthésie locale ou locorégionale (ponction à travers la peau des voies excrétrices intrarénales sous contrôle radioscopique et échographique).

néphrotomie

Incision du rein pratiquée pour en extraire un calcul.

   La néphrotomie peut se faire, sous anesthésie locorégionale ou générale, après ouverture chirurgicale de la paroi abdominale ou, sous anesthésie locale ou locorégionale, par voie percutanée. Cette dernière technique consiste à introduire, sous contrôle radioscopique ou échographique, une aiguille de ponction à travers la paroi lombaire du malade afin d'extraire le calcul. Les principales complications de la néphrotomie sont hémorragiques et infectieuses ; il arrive - rarement - qu'un organe digestif voisin soit lésé lors de cette intervention.

nerf

Cordon cylindrique blanchâtre constitué de fibres nerveuses.

   Les nerfs, avec les ganglions nerveux (petits renflements sur le trajet des nerfs), constituent le système nerveux périphérique, par opposition au système nerveux central (encéphale et moelle épinière).

STRUCTURE

Les nerfs sont formés de fibres nerveuses parallèles, qui sont elles-mêmes des prolongements (axones ou dendrites) de cellules nerveuses (neurones). Outre les fibres nerveuses, les nerfs comportent des cellules de Schwann, qui forment une gaine (myéline) autour de certaines fibres ; un tissu de protection (tissu conjonctif) entoure les faisceaux de fibres (périnèvre) et l'ensemble du nerf (épinèvre).

FONCTION

Dans un nerf coexistent deux sortes de fibres : les fibres motrices, qui amènent des informations vers les organes et les tissus, et les fibres sensitives, qui transportent des informations vers le système nerveux central.

   Parmi les fibres, on distingue par ailleurs les fibres somatiques (appartenant au système nerveux de la vie de relation, conscient), qui innervent les muscles squelettiques, la peau et les articulations, et les fibres végétatives (appartenant au système nerveux autonome, inconscient), qui innervent la paroi et les muscles des viscères et les glandes.

   C'est pourquoi les nerfs se classent selon deux critères, qui sont leur composition en fibres et la partie du système nerveux central à laquelle ils sont rattachés.

— Selon leur composition en fibres, on distingue, d'une part, les nerfs moteurs (allant jusqu'aux muscles) et les nerfs sensitifs (partant des organes des sens) et, d'autre part, les nerfs végétatifs (innervant les viscères et les glandes). En réalité, beaucoup de nerfs sont mixtes, composés de plusieurs types de fibres.

— Selon la partie du système nerveux central à laquelle ils sont rattachés, on distingue les nerfs rachidiens (rattachés à la moelle épinière) et les nerfs crâniens (rattachés à l'encéphale).

PATHOLOGIE

Les nerfs peuvent être lésés au cours de différentes circonstances :

— névrite (atteinte inflammatoire, toxique ou infectieuse) ;

— compression (celle du nerf médian dans le canal carpien du poignet, par exemple) ;

— tumeur (névrome, neurinome) ;

— traumatisme (souvent par une section par une arme blanche ou par balle).

Voir : fibre nerveuse, neurinome, neurone, névrite, névrome.