Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

sarcoïdose (suite)

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

En l'absence de sarcoïdes, la sarcoïdose est souvent de diagnostic difficile. Insidieuse, latente et fréquemment asymptomatique, elle est souvent découverte à l'occasion d'une radiographie thoracique de routine, qui détermine un bilan complet mettant en évidence différents signes de la maladie : existence d'une hypercalcémie (taux anormalement élevé de calcium dans le sang), disparition de l'allergie à la tuberculine, augmentation, en cas d'atteinte pulmonaire, du taux d'angiotensine convertase (enzyme de conversion de l'angiotensine) dans le sérum sanguin. L'analyse du liquide d'un lavage broncho-alvéolaire et l'examen au microscope de prélèvements réalisés sur différents tissus (bronches, peau, ganglions, foie, glandes salivaires) contribuent à l'établissement du diagnostic, plus aisé chez les sujets porteurs de symptômes aisément décelables et caractéristiques, comme les sarcoïdes.

    Une sarcoïdose évolue par poussées successives sans que l'on connaisse bien les facteurs de leur déclenchement.

TRAITEMENT

Le traitement dépend du bilan général. Le plus souvent la maladie régresse spontanément en quelques années sans traitement. En cas d'atteinte viscérale – notamment pulmonaire, cardiaque, rénale, neurologique ou ophtalmologique – ayant un retentissement fonctionnel ou à risque vital, des corticostéroïdes sont prescrits pour plusieurs mois. Plus rarement, en cas de corticorésistance (inefficacité du traitement) ou de corticodépendance (impossibilité de réduire, sans entraîner de rechute, les doses de corticoïdes), des immunosuppresseurs peuvent être prescrits. Dans les formes cutanées, on administre soit des traitements généraux comme l'isoniazide ou les antipaludéens de synthèse, soit des traitements locaux comme l'infiltration d'un corticostéroïde ou la destruction par l'azote liquide des lésions isolées.

sarcome

Variété de cancer se développant aux dépens du tissu conjonctif.

   Les sarcomes sont des tumeurs malignes rares puisqu'ils représentent environ 2 % des cancers. Ils surviennent souvent chez les sujets jeunes, y compris les enfants, et sont caractérisés par leur propension à envahir les tissus voisins, à disséminer à distance par métastases et à évoluer rapidement. On en distingue deux types selon qu'ils se développent dans un tissu conjonctif commun ou dans un tissu spécialisé.

Sarcomes des tissus conjonctifs communs

Ce sont des tumeurs cancéreuses se développant aux dépens des tissus de soutien. Les plus fréquents sont les fibrosarcomes et les histiocytofibromes malins.

   Ces tumeurs surviennent le plus souvent dans les coulées conjonctives des membres, dans la zone située derrière le péritoine et dans la peau. Elles envahissent les tissus de voisinage, les compriment et disséminent souvent rapidement par voie sanguine, donnant des métastases pulmonaires. Le traitement repose sur l'ablation chirurgicale, la radiothérapie et la chimiothérapie.

Sarcomes des tissus conjonctifs spécialisés

Ce sont des tumeurs développées aux dépens de différents tissus conjonctifs, leur structure rappelant le tissu où elles ont pris naissance.

— Les angiosarcomes se développent à partir des éléments vasculaires. Ils peuvent être primitifs, touchant le sujet âgé, et sont en général très évolutifs, avec atteinte rapide des ganglions, du foie et du poumon.

— Les chondrosarcomes sont des tumeurs du cartilage. Ils atteignent l'adulte, chez lequel ils se développent souvent sur une tumeur bénigne préexistante.

— Les léiomyosarcomes se développent à partir des cellules des muscles lisses, en particulier celles de l'utérus et du tube digestif. Touchant l'adulte, ils peuvent entraîner l'apparition de métastases, essentiellement pulmonaires.

— Les liposarcomes prolifèrent à partir des cellules graisseuses. Ce sont des tumeurs qui évoluent surtout localement, mais qui sont capables de donner des métastases, surtout dans les poumons.

— Les ostéosarcomes prolifèrent à partir du tissu osseux. Ils frappent surtout les adolescents et les adultes jeunes ; ils sont localisés le plus souvent aux membres inférieurs.

— Les rhabdomyosarcomes prolifèrent à partir des fibres des muscles striés. Ils touchent surtout l'enfant et sont extrêmement évolutifs avec de nombreuses métastases.

— Le sarcome de Kaposi prolifère aux dépens des cellules endothéliales, des vaisseaux sanguins et des fibroblastes du derme. Actuellement, il touche surtout les malades atteints du sida.

— Les sarcomes digestifs (sarcome stromal) sont rares et le plus souvent gastriques. Ils sont traités par un antifacteur de croissance, l'imatinib.

SYMPTÔMES ET TRAITEMENT

Ils sont très variés puisqu'ils dépendent non seulement du type exact du sarcome mais aussi de la région du corps ou de l'organe atteints. Ces tumeurs étant extrêmement virulentes, leur traitement (ablation chirurgicale, radiothérapie, chimiothérapie) est souvent d'efficacité limitée. Cependant, les exceptions sont nombreuses : certains sarcomes cutanés sont traités de façon satisfaisante par ablation chirurgicale ; le pronostic d'une variété de sarcome osseux, le sarcome d'Ewing, est beaucoup moins sombre depuis l'apparition de la chimiothérapie.

Voir : myosarcome.

sarcopte

Parasite de l'ordre des acariens responsable de la gale.

Voir : gale.

satiété

État d'une personne complètement rassasiée.

   La satiété, état d'inhibition de la prise alimentaire, se distingue du rassasiement, processus dynamique caractérisé par la diminution progressive de l'absorption d'aliments au cours du repas jusqu'à son interruption. La satiété, de même que la faim, est régulée par de nombreux facteurs métaboliques et neurohormonaux intervenant sur le système nerveux central et sur d'autres organes, en particulier les organes du tube digestif. La satiété survient alors que les aliments n'ont pas encore été digérés et que les nutriments qu'ils apportent ne sont pas parvenus aux cellules de l'organisme. Elle peut donc se décomposer en deux phases : dans un premier temps, une satiété psychosensorielle, qui amène l'interruption du repas et détermine ainsi son volume ; puis une satiété métabolique, liée aux informations découlant de l'absorption et de l'utilisation des nutriments par l'organisme, cette seconde phase déterminant l'intervalle entre les repas.

   L'hypothalamus joue un rôle fondamental dans le contrôle de la prise alimentaire, en centralisant les informations sensorielles (olfactives, visuelles) et métaboliques (hormonales, digestives). Certains médicaments peuvent aussi influer sur la prise alimentaire : ainsi, la sérotonine, les antagonistes de la morphine (médicaments ayant une action contraire à celle de la morphine), la cholécystokinine, etc., favorisent la satiété, mais leur emploi n'est pas totalement maîtrisé. Le succès, dans l'avenir, de l'utilisation thérapeutique (en cas d'obésité, de boulimie, d'anorexie, etc.) de telles substances dépend également de la prise en compte de divers facteurs (environnement, état psychique, etc.) susceptibles de perturber la prise alimentaire.