Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

testicule (suite)

PATHOLOGIE

Avant la puberté, la descente des testicules depuis la cavité abdominale jusque dans les bourses, par le canal inguinal, est nécessaire, car la température interne du corps est trop élevée pour permettre la spermatogenèse. L'absence de descente des testicules dans les bourses, ou cryptorchidie, peut appeler un traitement chirurgical. D'autres anomalies concernent les tubes séminifères, dont l'atrophie entraîne une stérilité. Une insuffisance de développement testiculaire peut être d'origine chromosomique (syndrome de Klinefelter) ou hypophysaire (syndrome de Kallman-De Morsier). La varicocèle (dilatation variqueuse des veines du testicule), le plus souvent anodine, entraîne parfois une stérilité, et l'hydrocèle (épanchement de sérosité autour du testicule et de l'épididyme) peut nécessiter un traitement chirurgical. Enfin, le testicule peut être le siège d'une tumeur, bénigne ou maligne, d'une torsion, d'une rupture due à un traumatisme, d'une infection bactérienne ou virale (en particulier tuberculose, oreillons, lèpre, etc.). Par ailleurs, l'alcoolisme chronique a un effet toxique direct sur le tissu testiculaire et sur sa double fonction.

Voir : castration, appareil génital masculin, orchidectomie, orchidopexie, orchite.

testicule (cancer du)

Cancer qui se développe le plus souvent aux dépens des cellules germinales du testicule, sous la forme d'un séminome, d'un dysembryome (ou tératome), d'un choriocarcinome ou d'un carcinome embryonnaire.

   Le cancer du testicule atteint les hommes de 15 à 45 ans. Une cryptorchidie (localisation anormale du testicule) en multiplie le risque de survenue par 48.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Le cancer du testicule se traduit par une augmentation de volume indolore de la bourse. Le diagnostic repose sur l'échographie du testicule, puis sur le dosage de certains marqueurs sanguins comme l'alpha-fœto-protéine et la fraction bêta de l'hormone chorionique gonadotrophique. Une radiographie pulmonaire et un scanner de l'abdomen et du petit bassin permettent de dépister d'éventuelles métastases, en particulier ganglionnaires.

TRAITEMENT

Il repose sur l'orchidectomie (ablation chirurgicale du testicule) et sur un traitement radiothérapique ou chimiothérapique complémentaire, qui dépend du stade d'évolution et de la nature histologique de la tumeur. Les séminomes sont en général traités par irradiation des aires ganglionnaires abdominales et thoraciques. Les autres tumeurs germinales sont simplement surveillées lorsqu'elles ne présentent aucune métastase ou sont traitées par chimiothérapie si des métastases sont décelées.

   Ces traitements n'ont aucune incidence sur la qualité de l'érection mais ils sont très agressifs pour les cellules germinales du testicule sain restant et peuvent entraîner une stérilité. Pour cette raison, on propose aux patients qui le désirent de conserver leur sperme avant le début du traitement.

PRONOSTIC

Le pronostic des cancers du testicule est le plus souvent excellent (entre 80 et 95 % de guérisons), excepté celui du choriocarcinome, à évolution particulièrement maligne.

testicule (ectopie du)

cryptorchidie

testicule (torsion du)

Enroulement du cordon spermatique sur lui-même, provoquant un arrêt de la vascularisation du testicule.

Synonyme : torsion du cordon spermatique.

CAUSE

La torsion est favorisée par une mobilité anormale du testicule dans sa bourse, par exemple parce que celui-ci est mal attaché aux membranes qui l'entourent (membrane vaginale testiculaire, notamment).

SYMPTÔMES ET ÉVOLUTION

La torsion testiculaire survient le plus souvent chez l'enfant, plus rarement chez l'adulte jeune. Elle se manifeste par la survenue brutale d'une douleur testiculaire unilatérale, irradiant vers l'aine et l'abdomen, avec nausées. Le testicule est brutalement et rapidement très douloureux. Il n'y a pas de signes d'infection, en particulier pas de fièvre, ni de douleurs mictionnelles. En l'absence de traitement, le testicule, qui n'est plus vascularisé, peut se nécroser, ce qui entraîne une perte irréversible de ses fonctions hormonales et de l'élaboration des spermatozoïdes. Cependant, lorsque le testicule restant n'est pas atteint, cela n'a aucune incidence ni sur la fertilité ni sur la puissance sexuelle du sujet.

TRAITEMENT

La torsion du testicule est une urgence. L'ouverture chirurgicale de la bourse permet de détordre le pédicule spermatique. Si le testicule semble bien vascularisé, il est fixé à la paroi scrotale afin d'éviter toute récidive ; si, en revanche, il est nécrosé, son ablation s'impose.

   Dans tous les cas, le testicule opposé, qui présente presque toujours les mêmes anomalies, doit être fixé à titre préventif soit pendant l'intervention, soit au cours d'une intervention ultérieure.

testicule féminisant

Anomalie congénitale rare caractérisée par une féminisation plus ou moins marquée des organes génitaux externes chez un sujet de sexe génétique et gonadique masculin (caryotype XY et présence de testicules).

CAUSES

Le testicule féminisant est une forme de pseudohermaphrodisme masculin (caractérisée par l'absence d'organes génitaux externes ou par la présence d'organes plus ou moins féminins), due à une insensibilité des organes aux androgènes (essentiellement à la testostérone).

   Le mécanisme en cause est un déficit quantitatif ou qualitatif des récepteurs cellulaires aux androgènes, dont le rôle est de permettre à la testostérone de se fixer dans la cellule pour y porter son message. Les sujets atteints ont un caryotype masculin XY normal et une sécrétion de testostérone normale, mais la testostérone reste inefficace, ce qui entraîne l'absence totale ou partielle de masculinisation (pénis absent ou plus ou moins bien formé et testicules dont la localisation est interne).

DIFFÉRENTS TYPES DE TESTICULE FÉMINISANT

On distingue deux formes cliniques de cette anomalie.

— La forme complète est une maladie héréditaire très rare, transmise sur un mode récessif et liée au sexe (la maladie se transmet par l'un des deux chromosomes X de la mère, et uniquement aux garçons). Elle entraînerait un déficit complet (absence ou non-fonctionnement) des récepteurs aux androgènes et se caractérise par l'absence totale de différenciation masculine durant l'embryogenèse et par l'absence de caractères virils à la puberté. L'aspect physique est purement féminin, sans ambiguïté à la naissance : vulve formée, mais vagin court et utérus absent. Le diagnostic est parfois porté dans l'enfance à la suite de la découverte de testicules intra-abdominaux ou inguinaux. À la puberté, les seins se développent, mais il existe une aménorrhée (absence de règles) et une absence de pilosité axillaire et pubienne. L'orientation psychosexuelle est féminine. Le traitement implique une ablation des testicules après la puberté – car ceux-ci risquent de dégénérer en tumeurs malignes –, suivie d'un traitement œstroprogestatif substitutif afin d'entretenir les caractères sexuels secondaires féminins.

— La forme incomplète, exceptionnelle, est une anomalie familiale qui serait due à un dysfonctionnement des récepteurs aux androgènes. Elle se traduit par une ambiguïté sexuelle à la naissance ou, le plus souvent, par une masculinisation incomplète à la puberté (développement des seins, verge de petite taille, anomalie de position des testicules, pilosité peu abondante). Le traitement à la naissance peut faire appel à la chirurgie après choix du sexe. Plus tard, on peut favoriser la masculinisation en prescrivant des doses massives d'androgènes.