Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

insuffisance surrénalienne chronique

Insuffisance de sécrétion des glandes corticosurrénales entraînant un déficit en hormones glucocorticostéroïdes et minéralocorticostéroïdes.

Synonymes : insuffisance surrénalienne lente, maladie d'Addison.

CAUSES

Une insuffisance surrénalienne chronique peut être due à une atteinte des deux glandes surrénales (maladie d'Addison) ou à une insuffisance de sécrétion d'une hormone produite par l'hypophyse, la corticotrophine, qui assure normalement une stimulation permanente des corticosurrénales (insuffisance corticotrope). En l'absence de cette stimulation, les glandes surrénales s'atrophient et ne fonctionnent plus.

— La maladie d'Addison est une maladie rare le plus souvent d'origine auto-immune. Les autres causes, rares, sont : la tuberculose, l'hémorragie bilatérale des surrénales, un déficit enzymatique du métabolisme des acides gras ; il existe d'autres causes exceptionnelles.

— L'insuffisance corticotrope, quant à elle, peut être consécutive à une corticothérapie prolongée ou, plus rarement, à une maladie hypophysaire (adénome, nécrose, séquelles de radiothérapie, syndrome de Sheehan). S'y associent souvent les symptômes d'une insuffisance antéhypophysaire globale (fatigue, peau blanche et fine, dépilation, hypotension artérielle).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le principal symptôme de l'insuffisance surrénalienne chronique est un affaiblissement physique et psychique (fatigue, difficultés de concentration, diminution de la capacité de travail), qui s'aggrave au cours de la journée et après l'effort. Il s'y associe souvent une anorexie, un amaigrissement, une hypotension artérielle et une tendance à l'hypoglycémie à jeun. Une pigmentation brunâtre de la peau dans les plis de flexion et une exagération de celle des zones normalement pigmentées (mamelon, par exemple) sont caractéristiques de la maladie d'Addison mais n'existent pas au cours de l'insuffisance corticotrope.

DIAGNOSTIC

Il repose sur les dosages plasmatiques du cortisol et de l'aldostérone, qui sont bas et ne s'élèvent pas après stimulation par la corticotrophine (test au synacthène).

COMPLICATIONS

L'insuffisance surrénalienne aiguë est la complication essentielle de l'insuffisance surrénalienne chronique. Responsable d'une déshydratation sévère, de troubles digestifs et de troubles de la conscience (apathie, coma), elle survient à l'occasion d'un arrêt du traitement de l'insuffisance surrénalienne chronique ou d'un stress (infection, intervention chirurgicale). Le traitement, urgent, est d'une efficacité spectaculaire : corticostéroïdes injectables, réhydratation.

TRAITEMENT

Le traitement de l'insuffisance surrénalienne chronique associe l'administration par voie orale d'hydrocortisone et de 9-alpha-fluorohydrocortisone. Ce traitement, qui restitue un équilibre physiologique, doit être suivi à vie ; les doses sont augmentées par le patient lui-même en cas de stress.

Voir : maladie d' Addison, corticostéroïde, corticothérapie.

insuffisance tricuspidienne

Défaut de fermeture de la valvule tricuspide (entre oreillette et ventricule droits) entraînant un reflux de sang du ventricule droit dans l'oreillette droite en systole.

   L'incontinence valvulaire tricuspidienne peut diminuer la fonction cardiaque.

CAUSES

Le plus souvent, l'insuffisance tricuspidienne est fonctionnelle. Elle est due à un surcroît de travail imposé au cœur droit par une hypertension artérielle pulmonaire. L'hypertension artérielle pulmonaire entraîne alors la dilatation du ventricule droit et de l'anneau tricuspidien sur lequel s'insère la valvule.

   Plus rarement, elle est due à un rhumatisme articulaire aigu ou, chez les toxicomanes qui utilisent des seringues, à une endocardite (inflammation de l'endocarde) infectieuse.

SIGNES

L'insuffisance tricuspidienne peut donner lieu à des signes d'insuffisance cardiaque droite, avec œdème (accumulation de liquide puis gonflement) des chevilles et de l'abdomen, gros foie sensible et dilatation des veines du cou.

DIAGNOSTIC

Il repose sur l'observation des symptômes, l'auscultation (souffle systolique caractéristique entendu au stéthoscope), une échocardiographie ou, plus rarement, un cathétérisme cardiaque (introduction d'un tube flexible dans le cœur par voie vasculaire) en milieu hospitalier.

TRAITEMENT

Le traitement de l'insuffisance tricuspidienne par des diurétiques et des inhibiteurs de l'enzyme de conversion vient souvent à bout des symptômes. S'ils persistent, une intervention de chirurgie valvulaire peut être envisagée pour réparer ou remplacer la valvule déficiente (pose d'une prothèse), ce qui est rarement nécessaire.

insuffisance valvulaire

Anomalie de fonctionnement des valvules cardiaques entraînant un reflux du sang dans la cavité cardiaque qu'il vient de quitter.

   L'insuffisance valvulaire peut concerner, par ordre de fréquence décroissante, les valvules mitrale, aortique, tricuspide ou pulmonaire.

Voir : rétrécissement valvulaire.

insufflation

Introduction d'un gaz dans une cavité de l'organisme.

   Ainsi, l'insufflation péritonéale est la première étape d'une cœlioscopie (examen de la cavité abdominale à l'aide d'un tube optique introduit par une minuscule incision) et des interventions de cœliochirurgie. En général, l'insufflation de 3 litres de gaz carbonique est suffisante pour permettre l'introduction des instruments chirurgicaux et leur maniement en toute sécurité.

insuline

Hormone hypoglycémiante (diminuant le taux de glucose dans le sang) sécrétée par le pancréas et dont l'insuffisance provoque le diabète.

   L'insuline est produite dans le pancréas par les cellules bêta des îlots de Langerhans sous forme de pro-insuline, une forme inactive de stockage ; selon les besoins de l'organisme, la pro-insuline se divise en deux parties : le peptide C et l'insuline. Cette dernière, libérée dans le sang, se fixe sur des récepteurs spécifiques situés sur les membranes des cellules, dans le foie, les muscles et le tissu adipeux.

   L'insuline est la seule hormone de l'organisme à action hypoglycémiante : elle fait entrer le glucose du sang à l'intérieur des cellules, qui s'en servent pour produire de l'énergie. Cependant, lorsqu'elle se fixe dans le foie, l'insuline favorise la mise en réserve du glucose sous forme de glycogène. Par ailleurs, cette hormone favorise la synthèse des protéines et empêche la destruction des lipides. La régulation de la sécrétion d'insuline est directe : une hyperglycémie (augmentation du taux sanguin de glucose) stimule sa synthèse.

TROUBLES DU MÉTABOLISME DE L'INSULINE

Une insuffisance absolue ou relative de la sécrétion d'insuline provoque un diabète sucré. Celui-ci se manifeste principalement par une hyperglycémie.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

L'insuline thérapeutique est aujourd'hui fabriquée par génie génétique et a exactement la même composition que l'insuline humaine ou, dans le cas des analogues de l'insuline, une composition modifiée pour raccourcir ou allonger la durée d'action. Selon leur durée d'action, on distingue trois formes d'insuline : ordinaire (de 6 à 8 heures), intermédiaire (12 heures), lente (plus de 24 heures), mais aussi des analogues plus rapides, ou d'effet plus stable. L'insuline est prescrite en cas de diabète, surtout insulinodépendant. Le malade apprend à se faire les injections par voie sous-cutanée, de une à six fois par jour. Par ailleurs, le médecin peut employer l'insuline ordinaire par voie sous-cutanée ou intraveineuse (au besoin à l'aide d'une pompe électrique assurant une perfusion intraveineuse continue) pour les urgences (hyperglycémie majeure, acidocétose diabétique). Il n'existe pas actuellement d'autres voies d'administration que la voie sous-cutanée.

Voir : diabète sucré, hypoglycémie, pancréas, pompe à insuline.