Larousse Médical 2006Éd. 2006
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rachialgie

Douleur siégeant dans le rachis cervical (cervicalgie), le rachis dorsal (dorsalgie) ou le rachis lombaire (lombalgie).

Voir : cervicalgie, dorsalgie, lombalgie.

rachianesthésie

Anesthésie régionale de l'abdomen et des membres inférieurs par injection d'un anesthésique dans le canal rachidien.

   La rachianesthésie est utilisée en chirurgie du bas appareil urinaire (vessie), de l'appareil génital féminin, de l'anus et des membres inférieurs, particulièrement chez le sujet âgé ; on peut aussi y avoir recours en cas de césarienne pratiquée en urgence. La rachianesthésie est d'effet plus rapide que l'anesthésie péridurale mais, à la différence de cette dernière, elle ne peut être pratiquée pour des opérations d'une durée supérieure à 2 heures et demie.

PRINCIPE

On injecte un anesthésique local dans le liquide cérébrospinal, à hauteur des racines nerveuses de la queue-de-cheval. Il en résulte au bout de quelques minutes un blocage sensitif et moteur complet qui intéresse le bas du corps, s'étendant à une région plus ou moins importante mais ne remontant pas plus haut que la partie inférieure de l'abdomen.

DÉROULEMENT

La rachianesthésie est réalisée après mise en place d'une perfusion intraveineuse et sous surveillance de la tension artérielle et du rythme cardiaque. Le malade est assis au bord de la table d'opération ou couché sur le côté et on lui demande de faire le dos rond pour que ses vertèbres s'écartent les unes des autres. Après avoir introduit à travers la peau, entre deux vertèbres lombaires, un trocart (grosse aiguille creuse destinée à servir de guide), on enfonce doucement une fine aiguille jusqu'à ce que le liquide cérébrospinal reflue, puis on injecte l'anesthésique dans l'aiguille à l'aide d'une seringue.

EFFETS INDÉSIRABLES

Ils sont très rares et peuvent survenir pendant l'anesthésie ou dans les heures qui suivent : nausées et vomissements, baisse de la tension artérielle, rétention d'urine passagère, maux de tête. Les accidents neurologiques (paralysies) sont beaucoup plus graves mais rarissimes.

rachis

Structure osseuse constituée de 33 vertèbres superposées, s'étendant de la base du crâne au bassin, qui entoure et protège la moelle épinière et soutient la tête et le tronc.

Synonyme : colonne vertébrale.

STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT

Les 33 vertèbres sont composées des 7 vertèbres cervicales, des 12 vertèbres dorsales, des 5 vertèbres lombaires, des 5 vertèbres soudées du sacrum et des 4 vertèbres soudées du coccyx.

   Dans chaque intervalle entre deux vertèbres se trouve un disque formé de cartilage fibreux et dense en périphérie et d'un noyau central élastique, le nucleus pulposus. Ces disques jouent le rôle de coussinet élastique entre les vertèbres, recevant, amortissant et transmettant les pressions à chaque mouvement de la colonne, notamment lors d'efforts importants.

   Chaque vertèbre présente, derrière son corps, une cavité centrale. Comme les vertèbres sont superposées, ces cavités forment un long canal, appelé canal rachidien. Celui-ci renferme la moelle épinière, de laquelle se détachent les racines des nerfs périphériques. Ces derniers transmettent des informations aux différentes parties du corps et, à l'inverse, en reçoivent de celles-ci.

   Les vertèbres sont liées les unes aux autres par 2 ligaments épais et solides qui les enveloppent en avant et en arrière sur toute la longueur du rachis.

   De nombreux groupes musculaires s'attachent aux vertèbres pour assurer la stabilité et la mobilité du rachis. La colonne vertébrale présente une double courbure physiologique dont la convexité est dirigée en avant au niveau cervical et lombaire et en arrière au niveau dorsal. Elle est en revanche grossièrement rectiligne dans le plan frontal.

EXAMENS

Le rachis est étudié au moyen de la radiologie : scanner à rayons X, parfois imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) et myélographie (examen de la moelle épinière utilisant un produit de contraste).

PATHOLOGIE

Le rachis peut être atteint d'anomalies congénitales, mécaniques ou dégénératives, ainsi que de lésions inflammatoires ou infectieuses.

— Les anomalies congénitales sont représentées par le spina-bifida (défaut de fermeture du canal rachidien), qui entraîne une paralysie des jambes et une incontinence.

— Les déformations du rachis peuvent se traduire par une lordose (courbure accentuée au niveau des cervicales ou des lombaires), une cyphose (courbure accentuée au niveau des dorsales) ou une scoliose (déviation latérale). Tous les degrés de gravité existent, de la simple attitude scoliotique ne nécessitant que quelques séances de rééducation à la scoliose complexe demandant une intervention chirurgicale destinée à remettre la colonne vertébrale sur son axe.

— Les infections les plus fréquentes du rachis sont les ostéomyélites (infections de l'os et de la moelle osseuse). Celles-ci touchent cependant plus volontiers d'autres os que les vertèbres et sont souvent dues à une infection localisée dans une autre partie du corps.

— Les inflammations des articulations vertébrales telles qu'une spondylodiscite (inflammation simultanée d'un disque intervertébral et des vertèbres adjacentes, souvent d'origine infectieuse) peuvent entraîner une raideur permanente ou une déformation de la colonne.

— Les lésions telles que déchirure musculaire, entorse ligamentaire, luxation, hernie discale peuvent être provoquées par des gestes excessifs : soulèvement d'objets lourds, mouvements de torsion, etc. Un choc, une chute, un mouvement brusque peuvent entraîner la fracture d'une ou de plusieurs vertèbres.

— Le vieillissement du rachis se caractérise par une arthrose du cartilage articulaire. Elle est due à l'usure et atteint surtout les sujets de plus de 60 ans. Les personnes âgées, les femmes après la ménopause sont exposées à l'ostéoporose (raréfaction du tissu osseux, souvent responsable de fractures ou de tassements vertébraux).

Voir : cyphose, lordose, queue-de-cheval, scoliose, spondylarthropathie, vertèbre.

rachitisme

Maladie de l'enfance et de l'adolescence due le plus souvent à une carence en vitamine D et se traduisant par une minéralisation insuffisante des os.

CAUSES

Le rachitisme est lié à une perturbation du métabolisme phosphocalcique : les os ne parviennent pas à fixer des quantités suffisantes de calcium et de phosphore et subissent des déformations réversibles. La carence en vitamine D peut être due à un déficit alimentaire, surtout dans les pays en développement, mais aussi solaire. Une forme particulière de rachitisme, dite vitaminorésistante, provient non pas d'une carence en vitamine D mais d'une anomalie rénale qui empêche la transformation par le rein du 1-25 (OH)2 cholécalciférol, forme active de la vitamine D.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Le rachitisme se traduit par des déformations variables du squelette : os des membres inférieurs anormalement courbés, épaississement de l'extrémité des os, perceptible aux poignets et aux chevilles, crâne réagissant à la pression comme une balle de Celluloïd avec fermeture retardée de la fontanelle antérieure, bourrelets au niveau des côtes. Le diagnostic est établi, pour les nourrissons, entre 4 et 12 mois. L'examen radiologique, en particulier celui du poignet, montre un retard d'apparition des points d'ossification et des déformations métaphysaires des os, et les dosages sanguins révèlent, dans les cas sévères, une baisse anormale des taux sanguins de phosphore et de calcium et une augmentation des phosphatases alcalines.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement repose sur l'administration de vitamine D. Les rachitismes vitaminorésistants peuvent aujourd'hui être traités grâce à la mise au point de 1-25 (OH)2 cholécalciférol de synthèse. L'administration systématique, sur prescription médicale, de vitamine D aux nourrissons ainsi que la supplémentation en vitamine D des laits infantiles permettent de nos jours d'assurer une prévention efficace de la maladie.

Voir : avitaminose, craniotabès, ostéodystrophie.