Larousse Médical 2006Éd. 2006
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table de radiologie

Appareil électromécanique destiné à la pratique d'examens radiologiques.

   Une table de radiologie comprend un plateau, sur lequel s'installe le malade, un arceau support du tube émetteur de rayons X et un système destiné à recevoir la cassette du film (tiroir automatique logé sous le plateau). Un centreur lumineux, annexé au tube radiogène, permet de réaliser les incidences radiologiques en matérialisant le point d'entrée du faisceau de rayons X ; souvent, enfin, un amplificateur de brillance (tube permettant de transformer l'image en image électronique) est adapté sur l'appareil pour permettre une radioscopie télévisée, qui diminue l'irradiation (centrage et études dynamiques).

   Le plateau peut être fixe et horizontal, ou mobile, commandé soit manuellement, soit par télécommande ; il permet alors de mettre le malade dans différentes positions et de pratiquer des tomographies (radiographies en coupe des organes).

table d'opération

Table qui permet au chirurgien d'opérer tout patient à la bonne hauteur et dans la position voulue.

   À chaque type de chirurgie correspond un type de table particulier selon que le malade doit être couché sur le dos (chirurgie abdominale), couché sur le ventre (chirurgie rachidienne), à demi assis (neurochirurgie, oto-rhino-laryngologie) ou avoir les membres inférieurs posés sur des supports (orthopédie).

   La table d'opération est composée d'un plateau divisé en deux ou trois parties, posé sur un socle central et recouvert d'un fin matelas amovible muni d'une housse lavable. Grâce à un système de commande mécanique, le chirurgien peut à volonté modifier la hauteur ou l'inclinaison des plateaux, qui sont articulés les uns par rapport aux autres. Un certain nombre d'accessoires sont annexés à la table afin de maintenir solidement l'opéré sans le blesser ni comprimer un nerf, un drap vertical séparant le champ opératoire de l'aire anesthésique. Sur les côtés sont disposés des longerons destinés à fixer de nombreuses pièces amovibles : épaulières, brassards, jambières, pieds à flacon de perfusion, etc. Les plateaux sont constitués d'une matière qui laisse passer les rayons X, de façon que des radiographies puissent être prises pendant l'opération. Un système de tiroirs à glissière permet de passer les films et de prendre les clichés sans soulever ni bouger l'opéré. Parfois, l'appareil de radiologie est incorporé à la table.

   Actuellement, on utilise des plateaux amovibles, détachables d'un chariot mobile, ce qui permet de transférer directement les patients à opérer du chariot au socle de la table d'opération.

Voir : bloc opératoire.

tache café au lait

Tache de couleur chamois clair, arrondie et plane.

Synonyme : tache hépatique.

   Les taches café au lait sont dues à une hypermélanose (excès de mélanine, le pigment de la peau) d'origine génétique. Parfaitement bien délimitées, non prurigineuses, elles prédominent sur le thorax et la région lombaire. Souvent, elles ne sont pas pathologiques. Cependant, elles constituent parfois l'un des symptômes d'une affection héréditaire : maladie de Recklinghausen, sclérose tubéreuse de Bourneville, syndrome de Bloom (variété de nanisme congénital), ataxie-télangiectasie, etc. Ces taches, esthétiquement peu gênantes, ne sont habituellement pas traitées. Cependant les lasers pigmentaires peuvent les atténuer.

tache mongolique

Tache pigmentée, de couleur non homogène, mais à dominante bleu ardoise, située en général dans le bas du dos.

   La tache mongolique, particulièrement fréquente chez les nourrissons ou les jeunes enfants asiatiques et noirs, est due à une hypermélanose (excès de mélanine, le pigment de la peau). Elle n'est pas pathologique et disparaît souvent spontanément pendant l'enfance. Elle ne nécessite pas de traitement.

tache rubis

Papule saillante formée d'un amas de minuscules vaisseaux sanguins cutanés.

Synonymes : angiome cerise, angiome nodulaire.

   Les taches rubis touchent l'adulte à partir de la quarantaine. Ce sont de petites saillies hémisphériques de 1 à 5 millimètres de diamètre, de couleur rouge ou violine, très bien délimitées et comme posées sur la peau. Elles siègent surtout sur le tronc et à la racine des membres. Parfois associées à une insuffisance hépatique ou, chez la femme, à un excès d'hormones œstrogènes (grossesse, prise de pilule contraceptive), ces taches n'ont le plus souvent aucune signification pathologique.

TRAITEMENT

Bien qu'une tache rubis ne nécessite aucun traitement, on peut, pour des raisons esthétiques, la détruire par électrocoagulation au laser au gaz carbonique ou aux lasers vasculaires ; il reste alors parfois une petite marque.

tachycardie

Accélération de la fréquence des battements du cœur au-delà de 90 pulsations par minute.

   Le rythme cardiaque normal varie chez la plupart des sujets de 60 à 90 pulsations par minute, avec une moyenne de 70 à 80.

CAUSES

— Une accélération de l'activité électrique du nœud sinusal, stimulateur physiologique du cœur, entraîne une tachycardie sinusale. Elle peut être soit naturelle, comme au cours d'un exercice musculaire, après une émotion ou une consommation de café ou de tabac, soit pathologique ; c'est le cas lorsqu'elle accompagne une fièvre, une anémie, une hypovolémie (diminution du volume sanguin due à une hémorragie ou à une déshydratation importante), une hyperthyroïdie, une hypoxie (diminution du taux d'oxygène dans le sang) comme celle entraînée par une embolie pulmonaire, une péricardite ou la plupart des maladies cardiaques ou pulmonaires dans leur phase d'aggravation. Certains médicaments, comme les sympathomimétiques utilisés dans le traitement de l'asthme, peuvent également induire une tachycardie sinusale.

— Un trouble du rythme peut être à l'origine d'une tachycardie, aux caractéristiques différentes suivant l'endroit du cœur où elle prend naissance :

— les tachycardies atriales débutent dans les oreillettes, ces dernières pouvant battre à une fréquence de 200 pulsations par minute en cas de tachysystolie auriculaire, de 300 pulsations par minute en cas de flutter auriculaire, voire de 400 à 600 pulsations par minute en cas de fibrillation auriculaire ; ces impulsions électriques ne sont heureusement pas toutes transmises aux ventricules, car le nœud auriculoventriculaire joue un rôle de filtre préservant ceux-ci ; aussi les tachycardies atriales sont-elles souvent bénignes ;

— les tachycardies jonctionnelles, généralement dues à un court-circuit au niveau du nœud auriculoventriculaire ou par l'intermédiaire d'un faisceau de conduction anormal, peuvent atteindre un rythme de 200 pulsations par minute ; il s'agit le plus souvent de formes bénignes évoluant par crises paroxystiques (maladie de Bouveret) ;

— les tachycardies ventriculaires peuvent atteindre 300 pulsations par minute ; elles sont souvent graves et mal tolérées, car le ventricule ne peut plus remplir ses fonctions d'éjection sanguine ; elles dégénèrent parfois en fibrillation ventriculaire, qui s'accompagne d'un arrêt cardiorespiratoire et d'un état de mort apparente.

ÉVOLUTION

Une tachycardie peut évoluer de façon totalement silencieuse, sans symptômes, ou se traduire par des palpitations, des malaises et des syncopes.

TRAITEMENT

Il dépend de l'origine et du type de trouble du rythme responsable de la tachycardie. S'il existe une cause favorisante (café, tabac, par exemple), il faut la supprimer ; par ailleurs, les traitements médicamenteux antiarythmiques sont parfois appropriés. Les techniques ablatives (surtout par utilisation de courant de radiofréquence) consistent à détruire par voie endocavitaire (montée d'une sonde jusqu'au cœur) la zone du myocarde responsable (par exemple, foyer d'hyperexcitabilité ventriculaire, responsable d'une tachycardie ventriculaire rebelle). Les tachycardies ventriculaires récidivantes et le risque de fibrillation ventriculaire mortelle peuvent être prévenus, pour certaines cardiopathies, par la mise en place dans l'organisme d'un défibrillateur implantable.