Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

œil (suite)

PATHOLOGIE

Les maladies de l'œil peuvent atteindre le globe oculaire, le nerf optique ou les annexes de l'œil (conjonctive, paupières, muscles et nerfs oculomoteurs).

— Les affections congénitales sont dues à une modification d'origine génétique dans le développement de l'appareil oculaire, ou à une affection contractée pendant la vie intra-utérine (rubéole, par exemple).

— Les affections inflammatoires atteignent la partie superficielle de l'appareil oculaire (conjonctivite, épisclérite) ou les revêtements internes (uvéite, choroïdite).

— Le glaucome est une affection au cours de laquelle la pression intraoculaire, trop élevée, s'accompagne d'altérations du nerf optique. Il en existe plusieurs types dont le traitement diffère.

— Les maladies vasculaires sont surtout graves quand elles concernent la vascularisation de la rétine ou du nerf optique (occlusion de l'artère ou de la veine centrale de la rétine).

— Les maladies dégénératives peuvent être liées à des anomalies héréditaires (dégénérescences tapétorétiniennes) ou au vieillissement de l'œil (dégénérescence maculaire liée à l'âge, cataracte dite « sénile »).

— Les troubles de l'oculomotricité sont représentés surtout par les paralysies oculomotrices (ophtalmoplégie) et par les strabismes.

Voir : réfraction oculaire, vision, accommodation, acuité visuelle, oculomotricité, ophtalmie, orthoptique.

œillère

Petite coupe ovale servant à faire des bains d'yeux avec un produit antiseptique.

   L'œillère est aujourd'hui très peu utilisée ; elle est remplacée par l'application locale de collyres antiseptiques ou d'une compresse imbibée d'un produit antiseptique.

œsophage

Conduit musculomembraneux reliant le pharynx à l'estomac.

   L'œsophage est un conduit souple et contractile qui mesure chez l'adulte 25 centimètres de long et 2,5 centimètres de diamètre. Il se divise en trois segments (cervical, thoracique et abdominal) et est constitué de trois tissus de revêtement, ou tuniques (musculeuse, sous-muqueuse et muqueuse).
— L'œsophage cervical fait suite au pharynx en regard de la 6e vertèbre cervicale. Il est en rapport en avant avec la trachée, en arrière avec le rachis, latéralement avec les éléments vasculaires jugulocarotidiens et les lobes de la glande thyroïde.
— L'œsophage thoracique est longé par les deux nerfs pneumogastriques et se termine en traversant le diaphragme.
— L'œsophage abdominal s'abouche à l'estomac en regard de la 12e vertèbre dorsale, après la traversée de l'orifice œsophagien du diaphragme.

FONCTIONNEMENT

La progression des aliments dans l'œsophage est le résultat d'une activité complexe. Quand le bol alimentaire (bouchée d'aliments mâchés et de salive) arrive au fond de la gorge, le sphincter supérieur de l'œsophage, ou bouche de l'œsophage, s'ouvre brièvement. Le bol alimentaire est alors conduit vers l'abdomen par des mouvements coordonnés : c'est le péristaltisme. Le passage dans l'estomac est possible grâce à l'ouverture du sphincter inférieur, le cardia. Un système nerveux propre, situé dans la paroi de l'œsophage, commande le fonctionnement de l'organe.

EXAMENS

L'œsophage peut être exploré soit par la radiographie (radiographie simple, ou scanner), pratiquée après absorption d'un produit de contraste (œsophagographie), soit par l'endoscopie haute, soit par la pHmétrie (détection du reflux acide) et enfin par la manométrie (étude des contractions musculaires).

PATHOLOGIE

L'œsophage peut être le siège de nombreuses affections.

— L'œsophagite par reflux, ou œsophagite peptique, constitue la principale affection. Le reflux gastro-œsophagien est dû à une déficience du muscle sphincter inférieur de l'œsophage, qui laisse le suc gastrique s'échapper de l'estomac et remonter dans l'œsophage, où il occasionne des brûlures. Cette œsophagite peut être associée à une hernie hiatale.

— L'inflammation de la muqueuse œsophagienne (œsophagite) se traduit par une déglutition difficile et douloureuse.

— Les tumeurs de l'œsophage sont fréquentes et le plus souvent malignes.

— Les brûlures par liquide caustique conduisent à un rétrécissement du diamètre du conduit œsophagien.

— Les diverticules œsophagiens forment des poches latérales dans lesquelles s'accumulent les aliments.

— Les malformations congénitales sont notamment les fistules œsotrachéales (communications anormales entre œsophage et trachée) et l'atrésie de l'œsophage (absence d'un segment œsophagien).

— Les plaies et les ruptures traumatiques entraînent une médiastinite par infection du médiastin (espace compris entre les 2 poumons).

— Les rétrécissements, d'origine inflammatoire ou tumorale, se manifestent par une dysphagie (difficulté à déglutir). Ils peuvent être la conséquence d'une œsophagite ou d'une tumeur, bénigne ou maligne.

— Les troubles de la motricité comprennent notamment l'achalasie de l'œsophage (perte de la relaxation de la partie basse de cet organe).

Voir : œsophagectomie, œsophagostomie, achalasie, mégaœsophage idiopathique, transit œso-gastro-duodénal.

œsophage (cancer de l')

Tumeur maligne développée dans la muqueuse œsophagienne sous la forme d'un carcinome épidermoïde (dans la partie supérieure) ou d'un adénocarcinome (dans la partie inférieure).

CAUSES

Le cancer de l'œsophage, fréquent, est dû essentiellement à l'intoxication par l'alcool et le tabac. Il peut alors s'associer à un cancer de la gorge (pharynx, larynx) et à un cancer bronchopulmonaire. Plus rarement, il apparaît sur une lésion préexistante : œsophagite peptique (inflammation de l'œsophage due au reflux acide de l'estomac), entraînant un endo-brachy-œsophage (anomalie de situation du point de jonction entre œsophage et estomac), ou encore en complication d'une achalasie.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le cancer de l'œsophage est longtemps sans symptôme et les premières manifestations surviennent souvent à un stade avancé de la maladie. Le premier signe est une dysphagie (difficulté à déglutir), d'abord intermittente, puis permanente et douloureuse. Le déclin de l'état général est rapide.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic se fait par la fibroscopie, qui permet de voir la tumeur et de pratiquer une biopsie de la muqueuse pour examen au microscope. Un bilan de l'extension locale et générale de la tumeur et la recherche d'autres fragilités chez le malade (cirrhose, bronchite chronique, etc.) permettent d'établir le traitement le mieux adapté.

    La chirurgie constitue le traitement le plus efficace : ablation de la tumeur et des portions de l'œsophage supérieure et inférieure (œsophagectomie). La continuité du tube digestif est le plus souvent rétablie en faisant remonter l'estomac dans le thorax. La radiothérapie permet un soulagement de la dysphagie et peut améliorer l'efficacité de la chirurgie en diminuant le volume de la tumeur. La chimiothérapie est efficace, soit avant, soit après la chirurgie.

   Les traitements palliatifs sont indiqués dans les cancers étendus : la pose d'un tube ou un traitement au laser permettent de rétablir le passage des aliments.

PRONOSTIC ET PRÉVENTION

Le cancer de l'œsophage demeure l'un des plus redoutables. La mortalité élevée semble être liée à un diagnostic trop tardif. La prévention passe par la lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme, et la surveillance endoscopique des patients atteints de maladies prédisposant au cancer (achalasie, œsophagite). En effet, des endoscopies régulières permettent de détecter de petites lésions précancéreuses ou cancéreuses, contre lesquelles le traitement est alors efficace.