Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hystérie

Trouble névrotique caractérisée par la conversion corporelle d'un conflit psychique.

   L'hystérie tire son nom du mot grec hustera, qui signifie « utérus » : dans l'Antiquité, on croyait que cet organe jouait un rôle particulier dans cette affection. L'étude qu'en firent, à la fin du XIXe siècle, Jean Martin Charcot, Josef Breuer et Sigmund Freud a été capitale pour la compréhension de la sexualité et l'élaboration de la première théorie psychanalytique.

   Selon la psychanalyse, l'hystérie résulterait du refoulement d'un conflit œdipien non résolu. La personnalité hystérique est très influençable malgré une froideur apparente ; elle se réfugie dans l'imaginaire (tendance au théâtralisme, à la mythomanie), souffre d'insatisfaction sexuelle et joue un jeu ambigu de séduction et de mise à distance. Les crises hystériques, qui surviennent souvent en public, peuvent revêtir des formes très diverses : crise de nerfs, perte de connaissance, paralysie, convulsions, œdème, troubles circulatoires, etc. Elles sont sans cause organique : c'est un « langage corporel » par lequel l'hystérique exprime ses conflits inconscients.

   L'hystérie est une pathologie profonde et durable, vite invalidante. Cette névrose est classée parmi les « troubles de conversion ou troubles dissociatifs ».

TRAITEMENT

Les anxiolytiques ou les antidépresseurs peuvent atténuer les troubles, mais l'essentiel du traitement repose sur la psychothérapie.

Voir : complexe d' Œdipe, névrose, simulation.

hystérographie

Examen radiologique de l'utérus.

   L'hystérographie tend à être remplacée dans ses indications par le scanner, l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) ou l'endoscopie.

Voir : hystérosalpingographie.

hystérométrie

Mesure de la profondeur de la cavité utérine.

   Une hystérométrie est indiquée avant certaines interventions intra-utérines, comme la pose d'un stérilet ou le replacement d'un embryon lors d'une tentative de fécondation in vitro. Elle est toujours contre-indiquée quand une grossesse est soupçonnée. Elle s'effectue au moyen d'une tige graduée – l'hystéromètre –, en métal ou en plastique, introduite par le col utérin jusqu'au fond de l'utérus. La mesure est prise du fond de la cavité à l'orifice externe du col.

hystéropexie

Fixation chirurgicale de l'utérus.

   Une hystéropexie sert à corriger des déplacements de l'utérus (prolapsus, rétroflexion, rétroversion). Elle consiste à fixer celui-ci à un élément stable du petit bassin. Deux méthodes sont utilisées : la promontofixation, ou fixation à un ligament de la première vertèbre sacrée, et l'hystéropexie ligamentaire, ou ligamentopexie, qui consiste à raccourcir les ligaments ronds qui soutiennent l'utérus. La ligamentopexie peut être réalisée par cœliochirurgie, permettant d'effectuer le geste opératoire sous surveillance endoscopique en introduisant les instruments chirurgicaux par de petites incisions abdominales.

hystéroptose

Descente anormale de l'utérus dans le petit bassin due à un relâchement des moyens de fixation de cet organe.

   Une hystéroptose résulte d'une insuffisance congénitale des ligaments de soutien de l'utérus ou de traumatismes obstétricaux. Elle s'associe le plus souvent, dans un prolapsus génital, à une colpocèle antérieure ou postérieure (descente d'une paroi du vagin). Elle se traduit par une sensation de pesanteur pelvienne et une incontinence urinaire. Son traitement est chirurgical (hystéropexie, par exemple) et s'intègre en général dans celui du prolapsus génital (périnéorraphie, myorraphie des releveurs). Il n'est habituellement pratiqué qu'après le dernier accouchement en raison des risques de récidives du prolapsus après tout nouvel accouchement.

hystérosalpingographie

Examen radiologique classique de l'utérus, des trompes de Fallope et des ovaires, utilisant un produit de contraste iodé.

INDICATIONS

Le médecin prescrit habituellement une hystérosalpingographie lorsque la patiente souffre de troubles des règles, de saignements anormaux ou de stérilité et en cas d'avortement spontané.

   Cet examen permet de déceler dans l'utérus des anomalies telles que fibromes, polypes, d'observer les adhérences apparues à la suite d'un curetage (synéchie) et surtout d'apprécier la forme et la perméabilité des trompes, dont il montre les éventuels rétrécissements, obstructions ou altérations lésionnelles, conséquences possibles d'infections passées inaperçues.

TECHNIQUE

L'hystérosalpingographie a été employée pour la première fois en 1921 par Sicard et Forestier. Elle consiste à visualiser l'utérus et les trompes par radiographie après avoir injecté dans l'utérus de la patiente un produit de contraste iodé, opaque aux rayons X.

PRÉPARATION ET DÉROULEMENT

Pendant les 2 jours qui précèdent l'examen, la patiente pratique une désinfection vaginale par ovule appropriée. La veille et le jour même, des antispasmodiques et un calmant lui sont prescrits pour limiter les spasmes de l'utérus durant l'injection du produit de contraste.

   L'examen est pratiqué, dans un centre de radiologie, entre le 8e et le 12e jour suivant les règles, vessie vide. La patiente est allongée en position gynécologique (genoux pliés et écartés) sur une table de radiologie. Le médecin pose un spéculum afin de voir le col de l'utérus et d'y placer la canule d'hystérographie qui sert à faire l'injection du produit de contraste (de 4 à 10 centimètres cubes de liquide). Une fois injecté, celui-ci opacifie progressivement le col de l'utérus, la cavité utérine puis les trompes de Fallope.

   Le médecin réalise 6 clichés radiographiques, 3 de face, un de profil, un 5e cliché de la partie interne du col de l'utérus après retrait de la canule et un dernier cliché, appelé cliché tardif, entre 15 et 20 minutes après l'évacuation du produit de contraste.

   Une hystérosalpingographie dure de 25 à 30 minutes. Dès que l'examen est terminé, la patiente peut reprendre ses activités.

   Les résultats sont connus immédiatement et communiqués au médecin prescripteur. Une antibiothérapie peut être prescrite en cas d'obstacle tubaire constaté.

EFFETS SECONDAIRES

L'hystérosalpingographie est un examen délicat qui peut être douloureux. Parfois, dans les heures qui suivent, la patiente peut ressentir des douleurs dans le bas-ventre, accompagnées de fièvre. Il s'agit d'une réaction locale au produit de contraste, qui disparaît rapidement.

   Il existe aussi parfois quelques signes d'allergie à l'iode (démangeaisons, urticaire sur le corps). Un choc anaphylactique (réaction de sensibilisation au produit) est exceptionnel. Un traitement par corticostéroïdes ou antihistaminiques préviendra ces réactions chez les sujets allergiques prédisposés.

CONTRE-INDICATIONS

L'hystérosalpingographie doit être réalisée en dehors des périodes d'hémorragies (ménorragies ou métrorragies) ou d'infections génitales. Elle est possible chez la jeune fille en utilisant un appareillage adapté.

   Cet examen est contre-indiqué en cas d'allergie connue à l'iode, de grossesse ou d'infection connue du vagin et des trompes (salpingite), car on risquerait de disséminer l'infection dans le petit bassin (pelvipéritonite).