Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

acidocétose

Forme particulière d'acidose (acidité sanguine excessive) métabolique due à une accumulation de corps cétoniques (acétone et substances chimiques apparentées).

   L'acidocétose, qui s'observe au cours du jeûne prolongé et des vomissements acétonémiques (vomissements liés à des troubles digestifs, neurologiques, neurovégétatifs ou survenant sans causes apparentes, accompagnés d'une accumulation de corps cétoniques dans l'organisme), est aussi l'une des complications du diabète sucré : l'insuffisance d'insuline qui caractérise cette maladie empêche le glucose d'entrer dans les cellules ; ne pouvant plus utiliser le glucose comme source d'énergie, la cellule essaie de compenser en transformant les acides gras sanguins, ce qui provoque l'augmentation de la production des corps cétoniques.

   L'acidocétose se caractérise par une haleine caractéristique, une perte d'appétit, des nausées, des vomissements et des douleurs abdominales. Dans les formes les plus graves (diabète), le malade est déshydraté ; sa respiration s'accélère pour éliminer du gaz carbonique, source d'acidité.

   Le traitement consiste à administrer au malade des substances basiques pour neutraliser les acides, et surtout, en cas de diabète sucré, à lutter contre la cause sous-jacente par des injections d'insuline. En l'absence de traitement, un coma peut survenir.

acidophile

Se dit d'un composant cellulaire ou tissulaire qui fixe les colorants acides et en particulier l'éosine.

Synonyme : éosinophile.

   Les protéines basiques, notamment, ont cette propriété ; cela entraîne sur les coupes histologiques une coloration rose des cytoplasmes des cellules et met aussi en évidence certains dépôts anormaux ainsi que des foyers de nécrose (mort tissulaire).

acidose

Trouble de l'équilibre acidobasique de l'organisme correspondant à une augmentation de la concentration d'acide dans le plasma et les liquides interstitiels.

   Elle se quantifie par le pH sanguin en réalisant une mesure des gaz du sang artériel.

Acidose métabolique

Ce trouble de l'équilibre acido-basique de l'organisme peut être provoqué par une production accrue d'acides dans l'organisme ou par une perte de bases (bicarbonate de sodium par exemple). L'excès d'acide peut être d'origine exogène (intoxication à l'antigel, au méthanol ou plus rarement à l'aspirine) ou endogène, produit à l'intérieur de l'organisme. Il s'agit principalement de l'acidocétose et de l'acidose lactique. L'acidocétose survient chez des patients diabétiques, lors de déséquilibres importants. Elle est parfois révélatrice d'un diabète non encore diagnostiqué. Une de ses caractéristiques est l'odeur acétonique de l'haleine. L'acidose lactique survient dans les situations où les tissus de l'organisme sont mal irrigués et manquent d'oxygène (états de choc). Une acidose métabolique peut également être provoquée par une perte de bicarbonates en cas de diarrhée sévère. Une acidose métabolique peut enfin résulter d'une insuffisance d'élimination des acides dans les urines, par exemple au cours d'une insuffisance rénale.

— Au cours de l'insuffisance rénale aiguë, lorsque l'insuffisance rénale est extrême, seule l'hémodialyse (technique d'épuration du sang par filtration à travers une membrane semi-perméable) permet de corriger l'acidose.

— Au cours de l'insuffisance rénale chronique, le traitement fait appel à des mesures diététiques telles que la restriction en protéines et l'apport de bases (par exemple de bicarbonate de sodium sous forme d'eau de Vichy).

— Au cours de certaines maladies rénales chroniques caractérisées par un trouble fonctionnel des tubules rénaux, il existe un défaut d'élimination des acides ou de conservation des bases à l'origine d'une acidose sanguine. On parle alors d'acidose tubulaire.

Acidose respiratoire

L'acidose respiratoire, ou acidose gazeuse, est un trouble de l'équilibre acido-basique de l'organisme qui se produit lorsque la respiration ne parvient pas à éliminer le gaz carbonique en quantités suffisantes ; l'excès de gaz restant dans le sang s'y dissout en formant de l'acide carbonique, entraînant ainsi une élévation de l'acidité sanguine.

   L'acidose respiratoire peut être aiguë, causée par une dépression des centres nerveux respiratoires comme dans les comas (traumatismes crâniens sévères, accidents vasculaires cérébraux, prise excessive de médicaments hypnotiques), les asphyxies (noyade, strangulation), les paralysies respiratoires (myasthénie, syndrome de Guillain-Barré, poliomyélite, action des curares). Elle peut également être chronique (insuffisance respiratoire chronique par bronchite chronique obstructive, emphysème, cyphoscoliose).

Voir : acidocétose.

acidose lactique

Acidose métabolique due à une accumulation d'acide lactique dans le sang.

   L'acidose lactique peut être la conséquence d'une diminution des quantités d'oxygène disponible, comme au cours d'un collapsus (chute de tension) ou d'une insuffisance respiratoire. Elle se rencontre aussi dans d'autres maladies : diabète sucré ; insuffisance rénale ; leucémie ; intoxication médicamenteuse ou alcoolique ; certains déficits enzymatiques congénitaux. L'acidose lactique se manifeste par un état de choc avec hypovolémie (baisse du volume sanguin total circulant). Son diagnostic est confirmé par les examens sanguins (taux de lactate, pH). Son traitement, intensif, nécessite des doses importantes de bicarbonate en perfusion intraveineuse et surtout de s'attaquer à la cause de l'acidose.

acidurie

Présence d'acides en excès dans les urines.

   Les principales causes d'acidurie sont l'alcalose métabolique, accompagnée d'une élimination rénale excessive d'ions H+ et d'une déplétion en chlore ou en potassium, ou encore avec réabsorption rénale excessive de sodium (syndrome de Cushing, syndrome de Bartter).

   L'acidurie est détectée par la mesure du pH urinaire à l'aide d'une bandelette urinaire.

acinus

Élément de forme arrondie constitutif des glandes à sécrétion externe dites « en grappes » (glandes salivaires, pancréas exocrine, glandes cutanées sébacées et sudoripares, seins).

   On distingue les acini séreux, muqueux purs, séromuqueux ou mixtes, selon la nature des cellules glandulaires qui les composent.
Chaque acinus comporte une dizaine de culs-de-sac et un canalicule excréteur. L'élaboration du produit sécrété par les cellules (pancréas, glandes salivaires) ou provenant de leur destruction (glandes sébacées) a lieu dans les culs-de-sac. Les canalicules excréteurs des acini se réunissent deux par deux pour former des canaux excréteurs, réunis eux-mêmes deux par deux pour aboutir au canal glandulaire terminal.