Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

choléra

Maladie infectieuse intestinale contagieuse due à une bactérie, le vibrion cholérique (Vibrio choleræ, variété el Tor).

   Longtemps cantonné dans le delta du Gange, le choléra s'est propagé par le biais de l'ouverture des voies de commerce, puis par les déplacements de populations, et a été responsable de millions de morts au XIXe siècle. Sa dissémination est, aujourd'hui encore, favorisée par l'absence d'hygiène. Des pandémies, comme des atteintes par foyers isolés, peuvent être observées. Les zones géographiques principalement touchées sont l'Asie, le Moyen-Orient, l'Europe et, depuis quelques années, l'Afrique et l'Amérique du Sud.

CAUSE

Le choléra se transmet principalement soit par l'ingestion d'eau polluée par des déjections humaines infectées, soit par l'ingestion d'aliments ou de boissons souillés, ou encore de crustacés infestés. Dans l'organisme humain, le vibrion cholérique produit une entérotoxine qui altère la paroi de l'intestin grêle sans la détruire.

SYMPTÔMES ET ÉVOLUTION

De un à cinq jours après la contamination, une diarrhée se déclare brutalement, avec vomissements abondants et crampes musculaires. Il n'y a pas de fièvre. La diarrhée devient vite liquidienne, la gravité de la maladie résidant dans l'importance de la déshydratation. Chez l'enfant et le vieillard, le risque est plus grand encore, car ce déficit en eau est particulièrement rapide, marqué par une perte de poids et un enfoncement des yeux dans leurs orbites, accompagné d'un choc hypovolémique (insuffisance circulatoire) avec hypotension (chute de la tension artérielle) et oligurie (chute de la quantité d'urine excrétée).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le vibrion cholérique doit être recherché dans les selles lors de cas de choléra isolés ; en revanche, la confirmation du diagnostic par cet examen bactériologique ne s'impose pas lors d'épidémies. Le traitement repose sur le remplacement des pertes liquidiennes par l'administration, pendant quelques jours, par perfusion intraveineuse ou par voie orale, lorsque cela est possible, d'un soluté de réhydratation comportant de l'eau et des sels minéraux. Le traitement antibiotique est prescrit pour éviter la propagation à l'ensemble de la population. Il n'a pas d'efficacité dans le traitement des malades.

PRÉVENTION

Elle repose sur des mesures sanitaires concernant les circuits des eaux usées et des latrines et sur des règles d'hygiène simples : propreté parfaite des aliments et des mains, eau de boisson encapsulée ou bouillie. Peu efficace, la vaccination n'est valable que 6 mois ; elle est parfois exigée à l'entrée de certains pays. La déclaration des cas de choléra, le traitement et l'isolement des malades sont soumis aux règles édictées par l'Organisation mondiale de la santé.

Voir : vibrion.

cholérétique

Médicament destiné à augmenter la sécrétion de la bile.

   Certains végétaux, comme le curcuma, l'artichaut, le boldo, sont cholérétiques. Leur utilisation thérapeutique a pratiquement disparu.

cholériforme

Se dit de selles liquidiennes et très abondantes.

   Les diarrhées cholériformes (« comme celles du choléra ») peuvent entraîner une déshydratation rapide. On les rencontre lors de diarrhées infectieuses ou de diarrhées aiguës non infectieuses (recto-colite, maladie de Crohn).

cholestase

Diminution ou arrêt de la sécrétion biliaire.

DIFFÉRENTS TYPES DE CHOLESTASE

— La cholestase extrahépatique est une stagnation de la bile dans les canaux situés au-dessous du hile du foie. Elle est due à l'obstruction de la voie biliaire principale. Les causes les plus fréquentes en sont les calculs du cholédoque, les cancers du pancréas, du cholédoque et du foie.

— La cholestase intrahépatique est une stagnation de la bile dans les voies biliaires situées à l'intérieur du foie. Elle est due à une obstruction de ces voies ou à une diminution de la sécrétion de la bile par atteinte des cellules du foie. Les causes les plus fréquentes sont dans le premier cas les cancers, dans le second cas les hépatites aiguës ou chroniques et les cirrhoses.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les principaux signes sont un ictère et un prurit (démangeaisons), bien qu'il existe des cholestases sans ictère. L'absence d'acides biliaires à l'intérieur de l'appareil digestif entraîne une malabsorption des graisses et des vitamines liposolubles A, D, E et K, se traduisant par une diarrhée graisseuse et un déficit des vitamines non assimilées. Le manque de bilirubine dans le tube digestif provoque une décoloration des selles.

DIAGNOSTIC

Les tests biologiques hépatiques (dosage des éléments d'origine hépatique du plasma sanguin) révèlent une élévation de certaines enzymes, gamma-glutamyl-transpeptidases et phosphatases alcalines, et, plus spécifiquement, de la bilirubine. L'échographie est d'un secours précieux et permet de vérifier la perméabilité des voies biliaires et de déceler un éventuel obstacle.

TRAITEMENT

Il dépend essentiellement de la cause. Il est le plus souvent chirurgical ou endoscopique en cas de cause extrahépatique et vise alors à rétablir l'écoulement de la bile du foie vers le duodénum. Il est en principe médicamenteux quand la cause est intrahépatique.

cholestéatome de l'oreille moyenne

Tumeur bénigne de l'oreille moyenne, le plus souvent localisée à la caisse du tympan.

   Le cholestéatome est formé de cellules épidermiques. Il tend à se développer très lentement, envahissant et détruisant l'oreille moyenne, puis l'oreille interne ; il peut entraîner une surdité complète. L'ablation chirurgicale est le seul traitement du cholestéatome. Des récidives sont possibles, ce qui justifie une surveillance à vie, même après ablation.

cholestérol

Substance lipidique, essentiellement synthétisée par le foie à partir d'une autre substance, l'acétylcoenzyme A.

   Les principales sources alimentaires de cholestérol sont le jaune d'œuf, les abats, les produits laitiers, les viandes et les poissons.

   Il existe deux formes chimiques de cholestérol, l'une libre (non liée à une autre substance), l'autre estérifiée (liée à un acide gras pour former des stérides). Le cholestérol que l'on retrouve dans le sang est la somme de ces deux formes.

RÔLE

Dans l'organisme, le cholestérol entre dans la constitution des cellules, faisant partie par exemple de la structure de leur membrane. Il intervient aussi dans plusieurs métabolismes : d'une part, il est le point de départ de la synthèse d'hormones (corticostéroïdes en particulier) dans la glande surrénale et l'ovaire ; d'autre part, il est transformé par le foie en acides biliaires, rejetés dans l'intestin avec la bile et indispensables à la digestion des lipides.

PATHOLOGIE

Les lipides tels que le cholestérol et les triglycérides sont transportés dans le sang, associés à des protéines, c'est-à-dire sous forme de lipoprotéines. Parmi celles-ci, les LDL (lipoprotéines de basse densité) sont particulièrement riches en cholestérol, qu'elles sont susceptibles de déposer sur la paroi des artères ; l'athérosclérose est l'atteinte des artères par exagération de ces phénomènes. À l'inverse, les HDL (lipoprotéines de haute densité) enlèvent le cholestérol de la paroi des vaisseaux et l'amènent au foie, qui peut le réutiliser.

Voir : cholestérolémie, dyslipidémie, hypercholestérolémie, HDL cholestérol, LDL cholestérol, lipoprotéine.