Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

intoxication alimentaire

toxi-infection alimentaire

intoxication de l'enfant

Ensemble des troubles dus à l'absorption, par un enfant, d'une substance toxique.

   Les intoxications viennent au deuxième rang des accidents de la vie domestique chez l'enfant, après les traumatismes, et elles représentent environ un quart des hospitalisations en pédiatrie, le plus souvent chez les enfants de moins de 5 ans. Elles sont dues soit à l'absorption d'un produit toxique ménager ou industriel à usage domestique (35 % des cas), soit à celle d'un médicament normalement destiné aux adultes et donc trop fortement dosé (55 % des cas).

SYMPTÔMES ET SIGNES

La survenue brutale, chez un enfant jusque-là bien portant, de certains symptômes doit immédiatement alerter les parents : troubles neurologiques s'accompagnant d'une démarche incertaine, somnolence, convulsions sans fièvre, troubles respiratoires, chute brutale de température, coma.

TRAITEMENT

Si l'hypothèse d'une intoxication accidentelle paraît vraisemblable, il faut prendre contact d'urgence avec le centre antipoison ou avec le service des urgences de l'hôpital pédiatrique le plus proche. On indiquera, dans la mesure du possible, la nature du toxique ou du médicament retrouvé près de l'enfant, la quantité ingérée, l'heure supposée de cette absorption, l'heure du dernier repas, l'âge et le poids du jeune malade, son état de conscience. Les renseignements fournis permettront d'évaluer le degré de gravité de l'intoxication et la nature des mesures thérapeutiques à prendre.

   En attendant les secours, il est absolument contre-indiqué de faire boire ou manger l'enfant. Contrairement à une opinion largement répandue, on ne doit en aucun cas lui faire prendre du lait. Il ne faut surtout pas non plus essayer de provoquer des vomissements. Toute intoxication potentielle nécessite une hospitalisation au cours de laquelle pourront être effectuées des tentatives d'évacuation du contenu de l'estomac grâce à l'administration de médicaments ou à un lavage d'estomac.

   Les absorptions d'eau de Javel diluée, les plus fréquentes, ne sont généralement pas dangereuses. En revanche, si l'enfant a avalé de l'eau de Javel concentrée ou des caustiques (produits pour lave-vaisselle, détartrants, déboucheurs de canalisation, par exemple), il faut l'hospitaliser d'urgence dans un service d'oto-rhino-laryngologie et rechercher d'éventuelles lésions de l'estomac ou de l'œsophage. Les inhalations de dérivés du pétrole (white-spirit) sont particulièrement dangereuses car elles peuvent provoquer une atteinte pulmonaire. Une surveillance en milieu hospitalier disposant d'un service de réanimation s'impose alors.

PRÉVENTION

Des campagnes de prévention des accidents domestiques sont menées pour informer et éduquer le public. Il appartient aussi au médecin d'informer les familles des dangers potentiels liés à l'absorption excessive des produits qu'ils prescrivent. Enfin, la généralisation, pour les produits dangereux, d'emballages non ouvrables par les enfants et la mise sur le marché, par l'industrie pharmaceutique, de nouveaux conditionnements devraient diminuer le nombre d'intoxications accidentelles de l'enfant.

intoxication par l'eau (syndrome d')

Accumulation d'eau en quantité trop importante dans l'organisme.

   L'intoxication par l'eau est un phénomène observé au cours du syndrome de Schwartz-Bartter, qui est provoqué par une augmentation de la sécrétion d'hormone antidiurétique (laquelle empêche les reins d'éliminer l'eau). Ce syndrome, de mécanisme encore mal connu, a parfois pour cause un cancer (il appartient au groupe des syndromes paranéoplasiques), souvent localisé aux bronches. L'intoxication par l'eau provoque des troubles digestifs (nausées, essentiellement) et des troubles de la conscience, liés à un œdème cérébral, avec obnubilation et, rarement, convulsions et coma.

   Le traitement consiste à diminuer l'absorption des boissons, à traiter la cause de l'hypersécrétion d'hormone antidiurétique et à administrer des médicaments antagonistes de l'A.D.H.

Voir : syndrome de Schwartz-Bartter.

intradermoréaction

Injection intradermique d'une petite quantité d'une substance afin d'étudier le degré de sensibilité d'un sujet à l'égard de cette substance.

   L'intradermoréaction à la tuberculine, mise au point par le médecin français Charles Mantoux dans les années 1940, est la plus couramment utilisée ; elle constitue un test de sensibilisation au bacille de Koch (agent de la tuberculose). Elle remplace la cutiréaction tuberculinique d'autrefois (effectuée par scarification) en raison de sa plus grande précision. L'intradermoréaction de Mantoux consiste à injecter par voie intradermique 0,1 millilitre de tuberculine sur la face antérieure de l'avant-bras (dans le prolongement de la paume de la main). Chez le sujet non sensibilisé, c'est-à-dire chez celui qui n'a pas été en contact avec le bacille de Koch ou chez qui la vaccination n'a pas été efficace, aucune manifestation n'est observée dans les jours qui suivent l'injection. En revanche, chez un sujet sensibilisé, une rougeur et une surélévation de l'épiderme vont apparaître au point d'injection environ 10 heures plus tard. La lecture du test se fait le 2e ou le 3e jour après l'injection. L'intensité de la réaction est appréciée par la mesure du diamètre de ces manifestations : le test est positif si elles s'étendent sur plus de 6 millimètres. Chez les sujets à très forte hypersensibilité, la lésion peut évoluer vers une petite ulcération cutanée.

   Une intradermoréaction permet également d'étudier le degré d'immunité d'un patient envers différents agents infectieux en utilisant des antigènes divers (diphtérique, streptococcique). L'intradermoréaction de Kveim, autrefois utilisée dans le diagnostic de la sarcoïdose, n'est aujourd'hui plus pratiquée.

Voir : cuti-réaction.

intraépithélial

Se dit d'un carcinome (épithélioma) dont les anomalies tissulaires sont strictement limitées à l'épithélium sans aucun envahissement des tissus voisins.

intron

Fraction d'A.D.N. présente dans un gène, intercalée entre les exons (autres éléments du gène), dépourvue d'information relative à la synthèse d'une protéine et dont la fonction est inconnue.

   Le gène est entièrement transcrit en A.R.N. prémessager (première copie du message héréditaire). L'A.R.N. prémessager entre ensuite dans un processus de maturation au cours duquel les introns sont éliminés, l'A.R.N. prémessager étant transformé en A.R.N. messager, c'est-à-dire en une copie du message héréditaire chargée de transporter l'information du noyau au cytoplasme de la cellule pour y provoquer la synthèse de la protéine qui en dépend.