Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

mucocèle

Tumeur bénigne due à une accumulation de mucus dans une cavité dont l'orifice est obstrué.

   Une mucocèle peut se constituer dans l'appendice cæcal (couramment appelé appendice), dans le sac lacrymal ou dans un sinus. Elle augmente de volume, comprimant parfois les organes voisins, et peut être douloureuse. Une mucocèle doit être évacuée ou traitée par ablation de l'organe atteint.

mucopolysaccharide

Glucide de l'organisme localisé dans le tissu conjonctif, les sécrétions digestives et le mucus.

Synonyme : glycosaminoglycane.

   À l'état concentré, les mucopolysaccharides (acide hyaluronique, chondroïtine sulfate, etc.) sont gélatineux, visqueux, filants. Ils se fixent souvent sur des protéines pour former des glycoprotéines, appelées mucoprotéines (mucine, etc.).

mucopolysaccharidose

Toute maladie caractérisée par l'accumulation de mucopolysaccharides dans l'organisme.

   Les mucopolysaccharidoses sont des affections héréditaires rares, dues à une déficience en une enzyme provoquant une accumulation de mucopolysaccharides dans les cellules des organes et des tissus (foie, rate, peau, etc.), lesquels augmentent alors de volume et fonctionnent anormalement.

   Les mucopolysaccharidoses se manifestent dès la naissance par un épaississement diffus de la peau, l'apparition de nodules volumineux, rosés ou violines, sur les épaules, un visage en gargouille, une grosse langue, une hernie inguinale et ombilicale, des atteintes osseuses des vertèbres et des os du crâne, des troubles oculaires et un retard mental. Parfois s'associent à ces symptômes une augmentation de la pilosité et des dilatations de petits vaisseaux cutanés. Un dépistage anténatal de ces affections peut être pratiqué (prélèvement des villosités choriales, amniocentèse).

TRAITEMENT

Il ne peut que supprimer ou soulager certaines des anomalies provoquées par la maladie : correction chirurgicale d'une malformation, par exemple.

mucormycose

zygomycose

mucoviscidose

Maladie héréditaire caractérisée par une viscosité anormale du mucus que sécrètent les glandes pancréatiques et bronchiques.

Synonymes : fibrose kystique, maladie fibrokystique du poumon et du pancréas.

FRÉQUENCE ET CAUSE

La mucoviscidose touche surtout les sujets blancs (de type caucasien). Elle atteint un enfant sur 2 000 à 2 500 naissances viables. Il s'agit d'une maladie à transmission autosomique (le gène porteur est situé sur les chromosomes non sexuels) récessive (le gène muté doit être reçu du père et de la mère pour que la maladie se développe). Le gène en cause, appelé CFTR, isolé en 1989, se trouve sur le chromosome 7.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Comme les sécrétions muqueuses, trop visqueuses, s'écoulent mal dans les conduits naturels, il se produit des dilatations kystiques, voire des obstructions.

   Les manifestations peuvent débuter dès la naissance par une occlusion intestinale du nouveau-né, un retard de l'évacuation du méconium, un ictère (dû à une obstruction des voies biliaires) ou une obstruction des petites bronches qui peut conduire à une détresse respiratoire. Mais ce sont généralement des problèmes infectieux respiratoires chez le nourrisson qui attirent d'abord l'attention : toux persistante, bronchites à répétition, emphysème évoluant vers une insuffisance respiratoire précoce. Quelques années plus tard apparaissent un encombrement mucopurulent permanent, puis une distension du thorax, un hippocratisme digital (ongles élargis et recourbés) et une cyanose des extrémités. La gravité des manifestations respiratoires est liée à l'infection pulmonaire par différents germes, tels le staphylocoque doré et le bacille pyocyanique.

   Aux atteintes respiratoires s'ajoutent des manifestations digestives : 85 % des sujets souffrant de mucoviscidose ont une insuffisance pancréatique, qui se traduit en général par une diarrhée chronique, avec émission de selles graisseuses. Cette diarrhée persistante explique la perte de poids observée chez des enfants dont l'appétit ne faiblit pas, en dehors des épisodes d'infection respiratoire. Si la fibrose pancréatique s'étend, ce qui est rare, aux îlots de Langerhans (petits amas cellulaires responsables de la sécrétion d'insuline par le pancréas), elle peut entraîner un diabète insulinodépendant. On observe plus rarement une atteinte hépatique, conduisant parfois à une cirrhose, une atteinte biliaire (lithiase) ou des myocardiopathies. La stérilité chez les garçons et une hypofertilité féminine par anomalie de la glaire du col utérin sont fréquentes.

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

Ces différents symptômes indiquent la probabilité de la maladie. Depuis 2003, il existe en France un dépistage néonatal systématique par analyse de la trypsine immuno-réactive sur un échantillon sanguin complété au besoin par une recherche de la mutation responsable de la mucoviscidose. Le test à la sueur met en évidence un taux anormalement élevé de chlore et de sodium dans la sueur. Le diagnostic est ensuite confirmé par l'étude génétique qui recherche les multiples mutations possibles, la plus fréquente étant le type delta F508. La maladie évolue plus ou moins rapidement vers l'insuffisance respiratoire sévère, souvent mortelle en l'absence de greffe pulmonaire. Plus rarement, la gravité de la maladie est moindre, avec des formes peu évolutives.

TRAITEMENT

Depuis 2003, les patients sont pris en charge par des centres de ressources et de compétences sur la mucoviscidose (CRCM), renforçant la collaboration étroite entre une équipe hospitalière pluridisciplinaire – notamment spécialisée en pédiatrie et pneumologie –, le médecin traitant, les kinésithérapeutes et les infirmières à domicile. Il s'agit de permettre à l'enfant de demeurer le plus possible dans sa famille et de supporter au mieux des soins contraignants. Ultérieurement, on s'efforcera de faciliter l'insertion scolaire et professionnelle du malade.

   Le premier objectif du traitement est de conserver un état nutritionnel satisfaisant. L'administration d'extraits pancréatiques, un régime hypercalorique et hypolipidique, plus rarement une alimentation par sonde gastrique ou par perfusions, contribuent à suppléer aux déficiences. En période de grande chaleur, l'absorption de comprimés de NaCl évite la déshydratation.

   Le traitement comporte aussi une prise en charge respiratoire. Celle-ci vise à drainer les sécrétions grâce à la toux, de façon à conserver aux voies aériennes une perméabilité maximale. Des séances de kinésithérapie respiratoire permettent à l'enfant d'obtenir une toux efficace et contrôlée. Le recours à des aérosols de R-DNAse peut faciliter la respiration en favorisant l'expectoration. Dans les cas les plus graves, on peut pratiquer une oxygénothérapie de longue durée.

   Le troisième grand axe du traitement est une antibiothérapie rigoureusement adaptée aux germes de surinfection bronchique détectés lors des analyses bactériologiques. La greffe pulmonaire (des deux poumons ou du bloc cœur-poumons) est une solution de recours réservée aux patients atteints d'insuffisance respiratoire très sévère.

DÉPISTAGE ET PERSPECTIVES

Un conseil génétique et un dépistage anténatal de la maladie, par biopsie des villosités choriales du placenta, sont aujourd'hui possibles à la 10e semaine de grossesse, chez les couples qui ont déjà donné naissance à un enfant atteint de mucoviscidose. Les parents d'un enfant malade ont en effet une possibilité sur quatre d'avoir un autre enfant atteint de cette maladie. Les frères et sœurs des sujets malades seront, dans deux cas sur trois, porteurs du gène et donc susceptibles d'avoir plus tard des enfants atteints si leur conjoint a, lui aussi, hérité d'un gène muté.

   Les traitements hautement spécialisés dont bénéficient aujourd'hui les enfants atteints de mucoviscidose permettent une qualité et une espérance de vie nettement améliorées. Par ailleurs, la recherche a connu des avancées considérables, en particulier grâce à l'identification du gène en cause, qui laisse espérer des possibilités de correction du gène (thérapie génique) ou de la protéine manquante.

Voir : mucus, sonde nucléique, test de la sueur.