Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

coprophagie

Consommation de matières fécales.

   Le terme de coprophagie est souvent employé dans le langage courant pour évoquer imprécisément des manifestations proches : coprophilie, copromanie (intérêt anormal pour les déjections) ou coprolalie.

   La coprophagie témoigne d'une régression à un stade primitif du développement infantile, appelé stade anal. Elle constitue un comportement pathologique lorsqu'elle inaugure ou accompagne un processus démentiel chez la personne âgée, ou manifeste une déstructuration de la conscience dans les troubles psychotiques.

   Chez l'enfant, la coprophagie, souvent accompagnée de perturbations du transit (constipation ou diarrhée), peut traduire un trouble du comportement affectif ou relationnel. L'enfant en bas âge peut présenter une coprophagie minime et transitoire, dénuée de toute signification pathologique.

coprophilie

Recherche du plaisir liée aux matières fécales et aux fonctions excrétoires.

   La coprophilie est fréquente dans les perversions, où elle résulte d'un déplacement de l'intérêt sexuel vers les excréments (coprolagnie) et les urines (urolagnie ou ondinisme). Elle peut s'y associer au voyeurisme, à l'exhibitionnisme ou au fétichisme. La coprophilie se rencontre également dans les états graves de régression psychique (trouble schizophrénique, démence) et chez les sujets présentant un retard de développement. Chez l'enfant en bas âge, sa survenue est un phénomène banal et transitoire, qui ne revêt généralement pas de caractère pathologique.

coque oculaire

Enveloppe de l'œil constituée par la sclérotique (blanc de l'œil) et, en avant de l'iris, par la cornée.

   Par la sclérotique, membrane épaisse, la coque oculaire a une fonction de protection de l'œil ; par la cornée, transparente, elle intervient dans la réfraction.

coqueluche

Maladie infectieuse due au bacille de Bordet-Gengou, Bordetella pertussis.

   L'épidémiologie de la coqueluche a beaucoup changé avec la généralisation de la vaccination. Globalement, son incidence a diminué. Cependant, depuis quelques années la coqueluche réapparaît chez les adultes jeunes et les personnes plus âgées. En effet, la protection apportée par la vaccination dans l'enfance s'estompe chez l'adulte.

   L'enfant de moins de 3 mois est particulièrement exposé aux coqueluches graves, car il n'est pas encore protégé par la vaccination et risque de développer des complications respiratoires et neurologiques importantes, parfois mortelles.

   La coqueluche se transmet d'un individu à un autre par voie respiratoire lors de la toux. Elle se propage souvent par petites épidémies.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Après contact avec le bacille, l'incubation dure environ une semaine puis apparaissent des symptômes peu évocateurs : écoulement nasal, petite fièvre, toux. Dans les jours qui suivent, la toux peut prendre un aspect caractéristique, couramment appelé « chant du coq » : violente quinte, souvent suivie d'une pause respiratoire avec cyanose et d'une reprise inspiratoire bruyante. Chez le nourrisson, il se produit parfois des apnées (arrêts respiratoires) avec cyanose, sans toux. En revanche, chez l'enfant plus âgé ou chez l'adulte, la coqueluche peut ne se manifester que par une toux persistante non caractéristique.

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

Le diagnostic est parfois évoqué sur l'aspect de la toux et sa durée prolongée. Il peut aussi être envisagé en cas d'épidémie. Le diagnostic de certitude est réalisé par la mise en évidence du germe dans les sécrétions respiratoires au laboratoire ou par la sérologie.

   La coqueluche peut durer plusieurs semaines, auxquelles succède souvent une phase prolongée de toux isolée.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement repose sur les antibiotiques dont l'intérêt réside surtout dans leur capacité à réduire la contagiosité. On utilise alors des macrolides. Chez le petit enfant, il faut prévoir une hospitalisation en milieu spécialisé pour maintenir une surveillance adaptée et l'aider à surmonter les quintes et à s'alimenter malgré les vomissements.

   L'isolement de l'enfant malade est impératif pour limiter la transmission. La déclaration de la maladie aux autorités sanitaires est obligatoire.

   La vaccination débute à partir de l'âge de 2 mois et se fait sous forme de 3 injections à 1 mois d'intervalle, puis d'un premier rappel un an plus tard et d'un deuxième rappel à l'âge de 11-13 ans. La vaccination est très efficace. Elle se fait avec le nouveau vaccin acellulaire, mieux toléré que l'ancien vaccin classique à germe entier. Le rappel est recommandé chez les professionnels de santé au contact des tout-petits non encore vaccinés et chez les futurs parents (si possible avant la grossesse, sinon pendant la grossesse chez le père, et le plus tôt possible après l'accouchement chez la mère).

coquille

Appareil généralement plâtré, destiné à limiter ou à supprimer les mouvements d'une partie du corps chez un patient alité.

   Le terme de coquille est aujourd'hui tombé en désuétude au profit de termes plus précis désignant la région que l'on veut immobiliser : genouillère, coudière, attelle de poignet, lombostat, etc.

cor

Callosité douloureuse sur un orteil.

Voir : callosité.

corde vocale

Petite structure fibreuse du larynx, en forme de cordon, permettant la phonation.

STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT

Au nombre de deux, les cordes vocales dessinent une petite saillie horizontale sur la paroi latérale du larynx. Entre elles se trouve la région de la glotte, qui sépare la région sus-glottique et la région sous-glottique, le tout constituant le larynx.

   Au repos, c'est-à-dire à l'inspiration, les cordes vocales forment un V renversé dont la pointe est tournée vers l'avant. À l'expiration, leurs portions postérieures se joignent et leur vibration est à l'origine de la phonation. La glotte joue également un rôle de protection des voies aériennes par la fermeture des cordes vocales lors de la déglutition.

EXAMENS

Les cordes vocales sont examinées par le médecin spécialiste au cours d'une laryngoscopie.

— La laryngoscopie indirecte consiste à observer le reflet des cordes vocales dans un petit miroir placé au fond du pharynx. On vérifie ainsi non seulement la structure des cordes vocales, mais aussi leur fonctionnement (fermeture, vibrations).

— La laryngoscopie directe, pratiquée sous anesthésie locale ou générale, consiste à introduire par la bouche du sujet un tube creux (fibroscope) de façon que son extrémité atteigne la partie supérieure du larynx. Ce tube, équipé d'un dispositif d'éclairage, permet une observation directe des cordes vocales et, éventuellement, d'effectuer une biopsie.

PATHOLOGIE

La laryngite (inflammation) chronique est l'une des pathologies les plus fréquentes des cordes vocales, et son traitement est celui de sa cause (tabagisme, etc.). En outre, il existe plusieurs sortes de tumeurs bénignes, dont le nodule des cordes vocales, fréquent en cas de surmenage vocal (enseignants, orateurs, chanteurs) ; un simple repos vocal avec séances d'orthophonie (rééducation de la voix) en vient généralement à bout, faute de quoi il faut pratiquer son ablation. Le cancer du larynx, souvent consécutif à une laryngite chronique, peut être limité aux seules cordes vocales ; son pronostic est alors assez bon, surtout si le traitement est précoce. Par ailleurs, le fonctionnement des cordes vocales peut être perturbé par une compression des nerfs du larynx due à une tumeur du cou, de la tête, du thorax.

   La dysphonie (voie enrouée, « cassée ») est le signe principal des maladies des cordes vocales. Une dysphonie persistante justifie toujours un examen médical afin de dépister une éventuelle pathologie.

Voir : dysphonie, laryngite, laryngoscopie, phonation.