Larousse Médical 2006Éd. 2006
U

urétrocèle

Petite dilatation localisée à un segment de l'urètre.

   Chez l'homme, une urétrocèle se produit le plus souvent à la hauteur du pénis et du scrotum.

CAUSES

Une urétrocèle est en général liée à la confection d'un urètre trop large au cours d'une urétroplastie (élargissement chirurgical de l'urètre, visant à traiter un rétrécissement pathologique) ou à une infection et à une nécrose de la paroi urétrale, provoquées par une sonde urétrale placée en permanence, notamment chez un patient atteint de vessie neurologique (troubles de l'innervation du sphincter vésical).

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Une urétrocèle se traduit par des troubles de la miction (gouttes retardataires) ; en outre, elle prédispose aux infections urinaires. Elle est mise en évidence par l'urétrographie et l'urétroscopie.

TRAITEMENT

Il consiste à réduire chirurgicalement, sous anesthésie générale, la dilatation de l'urètre. Une sonde urétrale est posée au cours de l'intervention et doit être laissée en place jusqu'à ce que l'urètre ait cicatrisé, c'est-à-dire pendant environ 2 semaines.

urétrocystite

Infection de la vessie et de l'urètre, le plus souvent par un colibacille.

   L'urétrocystite associe les symptômes de la cystite et ceux de l'urétrite : mictions fréquentes et douloureuses (provoquant une sensation de brûlure), urines troubles, parfois écoulement urétral.

DIAGNOSTIC

Le germe en cause est mis en évidence lors de l'examen cytobactériologique des urines (E.C.B.U.), directement ou après mise en culture. Cet examen permet aussi la réalisation d'un antibiogramme pour sélectionner les antibiotiques les plus efficaces contre le germe responsable. De plus, il est nécessaire de rechercher une cause favorisante (rétrécissement de l'urètre, adénome de la prostate, urétrocèle, calcul vésical) en faisant une échographie rénale et vésicale ou une urographie intraveineuse, voire - une fois l'infection maîtrisée par le traitement - une urétrocystoscopie.

urétrocystographie mictionnelle

Examen radiologique de la vessie et de l'urètre.

INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS

L'urétrocystographie mictionnelle permet d'analyser le fonctionnement et la morphologie de la vessie et de l'urètre. Elle met aussi en évidence un reflux vésico-urétéro-rénal signalant une malformation à la hauteur du point d'abouchement de l'uretère dans la vessie. Elle est contre-indiquée en cas d'infection urinaire.

DIFFÉRENTS TYPES D'URÉTROCYSTOGRAPHIE MICTIONNELLE

L'examen peut être pratiqué en milieu hospitalier ou dans un cabinet de radiologie. Quelle que soit la technique adoptée, il consiste à prendre des clichés avant, pendant et après une miction après administration d'un produit de contraste iodé et progression de celui-ci dans la vessie et l'urètre.

— L'urétrocystographie mictionnelle pratiquée au cours d'une urographie intraveineuse consiste à injecter un produit de contraste par voie intraveineuse. La vessie est ainsi remplie d'urine radio-opaque et les clichés radiographiques permettent d'évaluer, outre la morphologie de l'urètre, l'existence d'un résidu vésical postmictionnel. L'examen dure de 60 à 90 minutes.

— L'urétrocystographie mictionnelle par ponction suspubienne consiste à injecter, éventuellement sous contrôle échographique, un produit de contraste dans la vessie à l'aide d'une aiguille introduite par voie suspubienne. L'examen, qui nécessite une anesthésie locale, dure environ 30 minutes.

— L'urétrocystographie mictionnelle rétrograde, ou urétrocystographie mictionnelle ascendante, consiste à injecter un produit de contraste par une sonde introduite dans l'urètre, puis à le faire refluer vers la vessie. Cet examen ne nécessite pas d'anesthésie. Il dure environ 30 minutes.

EFFETS SECONDAIRES

Le sujet peut reprendre ses activités aussitôt après l'examen ; il arrive qu'il ressente de légères douleurs mictionnelles dans les heures qui le suivent. Contrairement à l'urétrocystographie par ponction suspubienne ou à l'urétrocystographie rétrograde, une urétrocystographie pratiquée dans le cadre d'une urographie intraveineuse peut provoquer des réactions d'allergie à l'iode (nausées, vomissements, baisse de la tension artérielle) ; celles-ci sont évitées par un traitement antiallergique prescrit préventivement aux patients sensibles.

urétroplastie

Élargissement chirurgical de l'urètre à l'aide d'un greffon le plus souvent cutané, parfois muqueux (muqueuse vésicale ou buccale), libre ou pédiculé.

Il existe de très nombreuses formes d'urétroplastie, qui, toutes, traitent le rétrécissement de l'urètre.

DÉROULEMENT ET COMPLICATIONS

L'urétroplastie est une intervention très délicate nécessitant souvent une hospitalisation de deux semaines et dont le résultat n'est pas constant (on observe de 20 à 30 % d'échecs). Ses principales complications sont l'urétrocèle (petite dilatation d'un segment urétral), les fistules urinaires (à l'origine de fuites d'urine) et les infections urinaires ; en outre, l'urètre peut se rétrécir de nouveau.

urétrorraphie

Abouchement chirurgical, après ablation d'un segment d'urètre rétréci, des deux segments d'urètre restants.

   Les principales complications de l'urétrorraphie, intervention pratiquée sous anesthésie générale, sont les fistules urinaires (provoquant une fuite d'urine) et les infections urinaires ; en outre, le rétrécissement urétral peut récidiver.

urétrorrhée

Écoulement d'un liquide pathologique, clair ou purulent, par l'urètre.

   Une urétrorrhée peut être intermittente ou continue, douloureuse ou non. C'est le symptôme commun des urétrites (infections de l'urètre). Elle impose un examen bactériologique de l'écoulement (direct, puis après mise en culture) afin de rechercher le germe responsable et de réaliser un antibiogramme permettant de tester la sensibilité de ce germe aux antibiotiques usuels.

urétroscopie

Examen permettant l'exploration directe de l'urètre, effectué à l'aide d'un urétroscope (tube muni d'une optique) introduit dans cet organe.

   Une urétroscopie est toujours le premier temps d'une cystoscopie (exploration endoscopique de la vessie).

INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS

Cet examen permet notamment de rechercher une inflammation, un rétrécissement, plus rarement une tumeur de la muqueuse urétrale. Il est contre-indiqué en cas d'infection urinaire, d'où la réalisation systématique, au préalable, d'un examen cytobactériologique des urines (E.C.B.U.).

DÉROULEMENT

Une urétroscopie ne nécessite pas d'hospitalisation et se pratique le plus souvent sans anesthésie chez la femme. En revanche, elle est précédée, chez l'homme, de l'application d'un gel anesthésique. L'examen dure de 5 à 10 minutes.

EFFETS SECONDAIRES

Le sujet peut reprendre ses activités immédiatement. Cependant, au cours des heures qui suivent, il arrive que les mictions soient légèrement douloureuses et contiennent un peu de sang. Plus rarement, l'urétroscopie est à l'origine d'une urétrite (infection de l'urètre).