Larousse Médical 2006Éd. 2006
V

vitamine B8

Vitamine hydrosoluble intervenant dans la dégradation des acides gras, de certains acides aminés et du glucose, et également dans la synthèse des acides gras.

Synonymes : biotine, vitamine H.

BESOINS ET SOURCES

Les apports nutritionnels conseillés sont de 12 à 35 microgrammes par jour pendant l'enfance, de 45 à 50 microgrammes à l'adolescence et de 50 à 60 microgrammes à l'âge adulte.

   La vitamine B8 provient de l'alimentation (levure, viande [foie et rognons, notamment], jaune d'œuf, produits laitiers, certains légumes). Elle est stable à la chaleur mais sensible à l'oxygène et à la lumière.

CARENCE

Exceptionnelle, la carence en vitamine B8 se manifeste par une fatigue, une perte d'appétit, une inflammation de la peau et de la langue (glossite), une chute des cheveux, des nausées, des convulsions.

    Cette carence survient toujours dans un contexte très particulier : nutrition par perfusions non supplémentées en vitamine B8 ou maladies héréditaires du métabolisme de cette vitamine (déficit en certaines enzymes telles que la biotinidase ou l'holocarboxylase synthétase).

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

La vitamine B8 est utilisée dans la carence correspondante.

vitamine B9

acide folique

vitamine C

Vitamine hydrosoluble impliquée dans la production de certains neurotransmetteurs (substances permettant la transmission de l'influx nerveux), dans le métabolisme du glucose, du collagène, de l'acide folique et de certains acides aminés, dans la neutralisation des radicaux libres, dans des réactions immunologiques et facilitant l'absorption du fer par le tube digestif.

Synonyme : acide ascorbique.

BESOINS ET SOURCES

Les apports nutritionnels conseillés en vitamine C sont de 60 à 90 mg par jour pour l'enfant, de 110 à 120 mg pour l'adolescent et l'adulte. Pour les fumeurs (plus de 10 cigarettes par jour), un apport plus élevé, de l'ordre de 135 mg, est recommandé.

   Les principales sources alimentaires de la vitamine C sont les légumes et les fruits crus, ainsi que les pommes de terre. Cette vitamine est très facilement oxydable et très sensible à la chaleur et aux U.V.

CARENCE

La carence en vitamine C, rare dans les pays en développement et exceptionnelle dans les pays industrialisés, est responsable du scorbut. Due à un apport alimentaire insuffisant, à une malabsorption digestive, à une augmentation des besoins ou à une élimination excessive, elle concerne le plus souvent les sujets âgés, alcooliques, souffrant de malabsorption chronique ou soumis à une nutrition par perfusions non supplémentées en vitamine C. Elle se traduit par une fatigue, des douleurs ostéoarticulaires, des œdèmes, une gingivite, des hémorragies.

   Les états de subcarence (stade qui précède la carence) seraient plus fréquents, et l'on s'interroge aujourd'hui sur les éventuelles relations entre un défaut d'apport en vitamine C et diverses maladies (cancer, maladies cardiovasculaires, cataracte, etc.).

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE ET HYPERVITAMINOSE

L'administration de vitamine C est prescrite par voie orale dans le traitement des carences correspondantes, des états de fatigue, de certains troubles capillaires ou veineux, et par voie intraveineuse en cas de méthémoglobinémie (augmentation anormale de la concentration sanguine en méthémoglobine, molécule d'hémoglobine inapte au transport d'oxygène). En revanche, contrairement à une idée répandue, la vitamine C n'a aucune influence sur le virus de la grippe. La prise excessive (par supplémentation médicamenteuse) de vitamine C peut entraîner une agitation et des insomnies, mais elle n'est pas dangereuse, les excès étant éliminés dans les urines. Pour des doses égales ou inférieures à 1 000 milligrammes par jour, il n'y a donc pas de contre-indication. Des doses supérieures ne doivent pas être administrées en cas d'hémochromatose (maladie consécutive à l'accumulation de fer dans les tissus de l'organisme), de lithiase urinaire oxalique, de déficit en gluco-6-phosphate déshydrogénase ou d'insuffisance rénale.

vitamine D

Vitamine liposoluble nécessaire à l'absorption intestinale du calcium et à sa fixation sur les os, ainsi qu'à la réabsorption du phosphore par les reins, et jouant aussi un rôle essentiel dans d'autres phénomènes biologiques comme la différenciation cellulaire et l'immunité.

Synonyme : calciférol.

   Le terme de vitamine D regroupe en fait deux composés ayant une activité antirachitique : la vitamine D2, ou ergocalciférol, et la vitamine D3, ou cholécalciférol.

BESOINS ET SOURCES

Les apports nutritionnels conseillés sont de 5 à 10 microgrammes par jour pour l'enfant, de 5 microgrammes pour l'adulte, de 10 microgrammes lors de la grossesse et de l'allaitement, et de 12 microgrammes pour le sujet âgé.

   La vitamine D présente dans l'organisme a une double origine : endogène, par transformation dans la peau du cholestérol sous l'influence des rayons ultraviolets (vitamine D3), et exogène, par l'alimentation (vitamine D2 dans les végétaux et vitamine D3 dans les produits animaux). Les aliments les plus riches en vitamine D sont le foie des poissons maigres (huile de foie de morue), les poissons gras, le jaune d'œuf, le foie, le lait entier et les produits laitiers non écrémés (beurre, notamment). Cette vitamine est très sensible à la chaleur, à la lumière, à l'oxygène et aux milieux acides.

CARENCE

La carence en vitamine D entraîne une décalcification osseuse provoquant un rachitisme chez l'enfant et, chez l'adulte, une ostéomalacie, qui se traduisent par des déformations osseuses et s'accompagnent de troubles biologiques (augmentation des taux sanguins de parathormone, de phosphatases alcalines, baisse du taux sanguin de phosphore, le taux sanguin de calcium étant normal ou faible). Dans les pays industrialisés, grâce à l'administration médicamenteuse systématique de vitamine D aux nourrissons, le rachitisme est devenu exceptionnel. On peut observer une carence chez l'adulte dans des situations particulières : personnes âgées ou souffrant d'une malabsorption digestive chronique, d'une insuffisance rénale chronique ou d'une insuffisance hépatique, ou encore en cas d'interactions médicamenteuses (prise de certains anticonvulsivants [barbituriques, hydantoïnes]). Les carences en vitamine D se traitent par administration médicamenteuse (par voie orale) de cette vitamine.

HYPERVITAMINOSE

L'administration de doses excessives de vitamine D peut provoquer une intoxication : maux de tête, manque d'appétit, vomissements, troubles ostéoarticulaires (douleurs, crampes), hydroélectrolytiques (hypercalcémie, hypercalciurie) et rénaux (déshydratation, notamment), calcification des organes (reins, cœur, poumons, vaisseaux sanguins) ; en outre, chez la femme enceinte, une hypervitaminose risque d'entraîner des malformations fœtales.