Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

arthrose (suite)

TRAITEMENT

Lors des poussées congestives, la mise au repos de l'articulation est indispensable : utilisation d'une canne pour les arthroses des membres inférieurs, port d'un collier ou d'un lombostat pour les arthroses cervicales ou lombaires. Les analgésiques, l'aspirine, les anti-inflammatoires et les infiltrations de corticostéroïdes peuvent soulager la douleur. On propose aussi des injections d'acide hyaluronique, surtout pour l'arthrose du genou. Des antiarthrosiques à action lente peuvent être proposés. La crise passée, si l'épaisseur du cartilage est suffisante, l'articulation retrouve souvent une fonction normale. Il faut cependant éviter traumatismes et surmenage, susceptibles de déclencher une nouvelle poussée ; cela passe parfois par un régime amaigrissant, pour diminuer le poids superflu supporté par les articulations. Les malformations articulaires peuvent être opérées chirurgicalement (ostéotomie) à ce stade. L'entretien d'une bonne musculature compense, en partie, le mauvais état articulaire. Le thermalisme, la physiothérapie peuvent également être utiles. Quand le cartilage est complètement détruit et que l'arthrose entraîne une impotence fonctionnelle importante, on recourt à une arthroplastie (chirurgie de remplacement articulaire) ou, plus rarement, à une arthrodèse (soudure chirurgicale d'une articulation).

arthrotomie

Ouverture chirurgicale d'une articulation par incision des membranes qui l'entourent.

articulation

Ensemble des éléments par lesquels les os s'unissent les uns aux autres.

   On distingue plusieurs types d'articulations, classés d'une part selon leur mobilité, d'autre part selon leur forme.
— Les synarthroses sont immobiles. Elles sont rugueuses, irrégulières ou dentelées. Les os sont réunis soit par du cartilage, soit par un tissu fibreux. C'est le cas des os du crâne.
— Les amphiarthroses sont semi-mobiles. Les os sont réunis par des ligaments interosseux et des ligaments périphériques. C'est le cas des articulations du rachis.
— Les diarthroses sont très mobiles. Elles se composent de deux surfaces articulaires lisses recouvertes de cartilage, d'une capsule articulaire et de ligaments, enfin d'une synoviale, membrane fine tapissant l'intérieur de la capsule. Cette membrane sécrète un liquide incolore, visqueux et filant qui lubrifie l'articulation : le liquide synovial. C'est le cas du genou et du coude.

   Les articulations sont également classées selon la forme des surfaces articulaires : les arthrodies (surfaces planes en contact), les trochléennes (surfaces en forme de poulie), les trochoïdes (surfaces en forme de segments de cylindre, l'un concave, l'autre convexe), les énarthroses (surfaces en forme de segments de sphère, l'un concave, l'autre convexe), les condyliennes (segments d'ellipsoïde convexe et concave).

PATHOLOGIE

Les articulations peuvent être atteintes selon deux processus, l'un dégénératif, l'arthrose, l'autre inflammatoire, l'arthrite, par des traumatismes et enfin par des tumeurs.

— L'arthrose est due à l'usure du cartilage, qui s'amincit, et s'accompagne d'une ostéophytose (« becs-de-perroquet ») de voisinage. Il s'ensuit une diminution de la mobilité, une déformation des extrémités osseuses en contact et des douleurs au moindre mouvement articulaire. Les articulations le plus souvent atteintes par l'arthrose sont la hanche et le genou.

— L'arthrite, inflammation de l'articulation ou de la synoviale, peut être d'origine inflammatoire ou infectieuse, microcristalline ou nerveuse. Des poussées d'arthrite peuvent précéder ou accompagner l'arthrose.

— Un traumatisme de l'articulation peut provoquer une contusion ou une plaie. La première se traduit par une douleur, parfois une ecchymose ou une hydarthrose (épanchement de liquide séreux intra-articulaire). Si un ou plusieurs ligaments sont rompus, il y a entorse. Si l'articulation est déboîtée, il y a luxation. Par ailleurs, une plaie sur une articulation expose le cartilage, fragile, et peut entraîner une infection.

— Des tumeurs peuvent aussi se développer sur les articulations.

aryténoïde

Cartilage du larynx.

   Au nombre de deux, les aryténoïdes sont les seuls cartilages mobiles du larynx. Ils écartent ou rapprochent les cordes vocales. Leur immobilisation, lors des paralysies du larynx, notamment, entraîne donc une dysphonie (trouble de la phonation). Leur inflammation (aryténoïdite) s'observe surtout lors de laryngites tuberculeuses.

arythmie cardiaque

Trouble du rythme cardiaque, de nature physiologique ou pathologique.

Synonyme : dysrythmie cardiaque.

   Le rythme physiologique cardiaque, ou rythme sinusal, prend naissance dans une partie du cœur dénommée nœud de Keith et Flack. Il est transmis au reste du cœur par un tissu myocardique spécialisé, le tissu nodal, qui propage cet influx électrique et synchronise les mouvements des différentes parties du cœur.

   Le rythme sinusal, en principe régulier et autonome, est contrôlé par le système nerveux autonome, sympathique et parasympathique. Ce rythme s'accélère au cours de l'effort, lors d'une émotion, à l'inspiration et en cas de fièvre. Sa fréquence, au repos, est comprise chez la plupart des sujets entre 60 et 90 cycles par minute. Les sportifs peuvent avoir un rythme proche de 40, et les anxieux, proche de 100.

DIFFÉRENTS TYPES D'ARYTHMIE

On peut distinguer les extrasystoles (contractions prématurées), les tachycardies (accélérations brusques et passagères du rythme cardiaque), les bradycardies (diminutions brusques et passagères du rythme cardiaque), les fibrillations (contractions anarchiques et inefficaces).

   Les tachycardies peuvent concerner les oreillettes (fibrillation auriculaire, flutter auriculaire, tachycardie paroxystique de la maladie de Bouveret) ou les ventricules (tachycardie ventriculaire).

CAUSES

Toutes les cardiopathies, notamment les cardiopathies ischémiques et même le simple vieillissement du cœur, sont des causes d'arythmie. Parmi les autres origines, il faut citer : l'embolie pulmonaire, les bronchopneumopathies, les troubles hydroélectrolytiques, certains médicaments (diurétiques, certains antiarythmiques, etc.), l'abus de tabac, les excitants comme le café, l'alcool.

   Le mécanisme des arythmies est très varié. Une zone du myocarde (tissu musculaire du cœur) peut devenir particulièrement excitable. Une anomalie peut se produire dans la conduction de l'influx par le tissu nodal. L'insuffisance coronarienne est une cause fréquente de trouble du rythme, par défaut d'oxygénation du tissu cardiaque. Les bradycardies peuvent avoir pour origine un dysfonctionnement du tissu nodal.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Ils sont variés. Il s'agit le plus souvent de syncopes, d'un essoufflement, de palpitations, de malaises, d'une chute de la tension artérielle, d'angor (angine de poitrine) ou de signes d'insuffisance cardiaque.

   En cas de palpitations, il est important de repérer si les battements sont réguliers ou irréguliers, si l'apparition du trouble est progressive ou brutale et quelle a été sa durée, et de noter la fréquence cardiaque, quand cela est possible.

DIAGNOSTIC

Il est assuré par l'électrocardiogramme en période de crise, d'où l'intérêt du monitorage par enregistrement de longue durée (holter). Dans ce cas, un récepteur et un enregistreur sont portés pendant un ou plusieurs jours par le patient. Parfois, un électrocardiogramme endocavitaire (enregistrement par une électrode montée par voie veineuse jusque dans les cavités cardiaques droites) est indiqué. Il s'agit d'un examen spécialisé pratiqué en milieu hospitalier.

TRAITEMENT

Il fait appel à des médicaments antiarythmiques diminuant l'excitabilité du cœur, accélérant ou diminuant la fréquence du rythme ou influençant le système nerveux sympathique. La stimulation cardiaque, temporaire ou permanente (pacemaker), est également possible. Dans quelques cas, une électrothérapie (choc électrique) est pratiquée. Certains troubles du rythme graves nécessitent l'implantation d'un défibrillateur cardiaque, qui délivre un choc électrique lors de la survenue d'une arythmie, évitant la syncope ou, pire, la mort subite. On peut également envisager une destruction très localisée, par énergie électrique, ou radiofréquence, de la zone d'origine du trouble. Certains troubles rythmiques, en particulier en l'absence de cardiopathie, ne relèvent d'aucun traitement.