Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

saphénectomie

Ablation chirurgicale d'une veine saphène.

   La saphénectomie est indiquée en cas d'insuffisance veineuse superficielle à l'origine de lourdeurs, de douleurs, d'œdèmes ou de varices des membres inférieurs.

   La veine retirée, la circulation continue de s'effectuer normalement, essentiellement grâce aux troncs veineux profonds.

DÉROULEMENT ET EFFETS SECONDAIRES

La saphénectomie utilise généralement la technique appelée « stripping », qui nécessite une anesthésie générale ou locorégionale. C'est une intervention bénigne qui peut être pratiquée en ambulatoire (sans hospitalisation). Après incision des tissus superficiels, la saphène est sectionnée à ses deux extrémités. Par l'incision inférieure, on introduit un tuteur (sorte de fil) dans la veine, que l'on fait remonter jusqu'à ce qu'il ressorte par l'incision supérieure, au niveau de laquelle on le fixe à la veine. En tirant progressivement sur le tuteur à l'autre extrémité, on retire la veine en même temps que le tuteur. La saphénectomie entraîne parfois quelques douleurs postopératoires, mais le sujet peut marcher normalement après l'opération. Sur le trajet de la veine apparaît un hématome, qui disparaît en quelques jours.

RÉSULTAT

Le résultat de la saphénectomie doit être jugé aux alentours du 3e mois après l'intervention. En général, il est bon, aussi bien en ce qui concerne le traitement des troubles veineux que l'aspect esthétique de la jambe ; de petites varicosités subsistent parfois, que l'on peut être amené à scléroser.

S.A.P.H.O. (syndrome)

Association de diverses affections cutanées (acné, pustulose) et ostéo-articulaires (synovite, hyperostose, ostéite).

   Le syndrome S.A.P.H.O. (acronyme de synovite, acné, pustulose, hyperostose, ostéite) est une affection de cause inconnue qui semble présenter un lien de parenté avec les spondylarthropathies (groupe de 4 affections inflammatoires chroniques caractérisées par une atteinte articulaire vertébrale) ; en effet, les limites entre la pustulose palmoplantaire, caractéristique du syndrome, et le psoriasis, qui accompagne certaines spondylarthropathies, ne sont pas nettes, et les lésions du bassin dues à l'ostéite ressemblent à celles qui surviennent au cours d'une spondylarthropathie, la spondylarthrite ankylosante. Cependant, l'antigène HLA B 27, présent dans 75 % des cas de spondylarthropathies, n'est retrouvé que chez 30 % des malades atteints par le syndrome S.A.P.H.O.

SYMPTÔMES ET ÉVOLUTION

— La synovite (inflammation de la synoviale, membrane tapissant l'intérieur de la capsule des articulations mobiles) est responsable d'arthrites aiguës inflammatoires (douleur, rougeur, gonflement articulaire, fièvre) ; aucun germe n'est mis en évidence dans les prélèvements de liquide articulaire.

— L'acné est grave, chronique (acné congloblata) ; elle se traduit par une suppuration cutanée étendue.

— La pustulose (maladie cutanée caractérisée par la présence de pustules, soulèvements circonscrits de l'épiderme contenant un liquide purulent) atteint la paume des mains et la plante des pieds.

— L'hyperostose et l'ostéite aseptique (respectivement prolifération osseuse et inflammation osseuse d'origine non infectieuse) atteignent le plus souvent le sternum, les clavicules, les os du bassin et les vertèbres. Sur les radiographies, on observe une condensation associée à une augmentation de volume des os.

   Le syndrome S.A.P.H.O. est chronique, évoluant par poussées plus ou moins invalidantes selon les cas.

TRAITEMENT

Le traitement du syndrome S.A.P.H.O. est d'abord celui de ses symptômes ; il fait appel aux anti-inflammatoires locaux et généraux, aux antibiotiques en cas de lésions cutanées surinfectées. Un traitement par les bisphosphonates en intraveineux (le pamidronate) et par les agents biologiques anti-TNF alpha est aujourd'hui proposé.

saprophyte

Bactérie ou champignon microscopique vivant dans la nature aux dépens de matières organiques qu'ils contribuent à dégrader.

   Certaines espèces bactériennes comme Staphylococcus aureus (staphylocoque doré) sont à la fois des saprophytes, que l'on peut isoler dans la nature, des commensaux, présents sur les muqueuses de nombreux sujets sains, et des agents pathogènes, potentiellement responsables d'infections spécifiques, comme la furonculose.

sarcoïde

Nodule arrondi ou ovale, de taille variable, caractéristique de la sarcoïdose et d'une variété d'hypodermite (inflammation aiguë de l'hypoderme), appelée érythème induré de Bazin, qui est le plus souvent due à la tuberculose.

   Une sarcoïde est un élément ferme et mobile à la palpation, qui peut se présenter sous différentes formes :

— lésions de très petite taille, d'abord rose jaunâtre puis rouge brunâtre, non prurigineuses, qui peuvent prendre une disposition en anneaux et laissent des cicatrices blanches et parsemées de petits vaisseaux dilatés, ou télangiectasies ;

— nodules de la taille d'un pois à une noisette, peu nombreux, d'un rouge jaunâtre ou violacé, apparaissant surtout sur le visage, les épaules et les fesses et ne démangeant pas, qui évoluent très lentement vers une dépression de leur centre et la formation de cicatrices ;

— placard de consistance molle, appelé angiolupoïde, qui touche surtout l'angle interne de l'œil et le nez ;

— lupus pernio, variété diffuse de sarcoïde qui affecte principalement le nez et le dos des mains sous forme de nappes rouges et violacées, infiltrées et pâteuses, dont la surface est parcourue de veinules dilatées.

   Le traitement est celui de la maladie responsable.

sarcoïdose

Maladie généralisée du système réticulo-endothélial (tissu disséminé dans l'organisme, formé de cellules disposées en réseau), caractérisée par l'existence d'une lésion typique mais non spécifique, le granulome épithélioïde (amas de cellules épithélioïdes – globules blancs modifiés – au centre sans nécrose caséeuse), et qui est susceptible de toucher successivement ou simultanément un grand nombre d'organes ou de tissus (ganglions, poumons, peau, os et articulations).

Synonyme : maladie de Besnier-Boeck-Schaumann.

   L'origine de la sarcoïdose est inconnue.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La sarcoïdose est une maladie ubiquitaire qui peut toucher les ganglions, les poumons, les os, les articulations, les reins, le cœur, les yeux. Les atteintes neurologiques (neurosarcoïdose) sont particulièrement sévères. Cependant, elle est fréquemment dépourvue de symptômes ou de signes visibles. Dans les autres cas, la maladie peut être révélée par différentes manifestations :

— Les lésions thoraciques sont les plus fréquentes et se classent selon quatre stades : au stade 0 de la maladie, les lésions n'apparaissent pas à la radiographie ; au stade 1, on observe des adénopathies (inflammation des ganglions lymphatiques) volumineuses du médiastin (région comprise entre les deux poumons) ; au stade 2, les adénopathies médiastinales s'accompagnent d'infiltrations nodulaires du poumon ; au stade 3, la radiographie révèle une infiltration pulmonaire évoluée.

— Les lésions cutanées touchent surtout les adultes jeunes et les Noirs et sont fréquemment représentées par un érythème noueux, caractérisé par des nodules rougeâtres, symétriques, sensibles, qui siègent sur la face interne des jambes. Cet érythème, même s'il constitue une atteinte fréquente lors d'une sarcoïdose, n'est pas une manifestation spécifique de cette maladie, contrairement aux sarcoïdes, lésions de taille et de forme variables : petits éléments hypodermiques disposés en anneaux, gros nodules, lupus pernio, qui est une variété diffuse de sarcoïde. Ces lésions cutanées typiques s'accompagnent de manifestations plus rares et non spécifiques : chute des cheveux, érythrodermie (rougeur et desquamation de la peau), ichtyose (peau sèche couverte de squames fines), démangeaisons.

— Des atteintes osseuses (dites maladie de Perthes-Jüngling), qui touchent principalement les doigts et les orteils peuvent survenir : elles se manifestent par un gonflement et une déformation des phalanges, éventuellement des douleurs articulaires.

— Les autres symptômes ou signes d'une sarcoïdose peuvent être une hypertrophie des ganglions superficiels (axillaires, inguinaux), une arthrite, des douleurs diffuses, des anomalies oculaires (uvéite antérieure, par exemple), des atteintes du foie et des glandes salivaires. On constate plus rarement une splénomégalie (augmentation du volume de la rate) et des atteintes myocardiques, rénales, musculaires et nerveuses.