Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

Plummer-Vinson (syndrome de)

Association d'une dysphagie (difficulté à déglutir) due à un diaphragme œsophagien (formation de tissu fibreux dans la partie haute de l'œsophage) et d'une anémie par manque de fer.

Synonyme : syndrome de Kelly-Paterson.

   Le syndrome de Plummer-Vinson, plus fréquent dans les pays nordiques, touche essentiellement la femme jeune. Son origine reste obscure, de même que le lien entre le diaphragme œsophagien et l'anémie.

TRAITEMENT

Il débute par la correction de l'anémie à l'aide d'un régime adapté et d'une administration de fer. Lorsque la dysphagie persiste, des dilatations œsophagiennes par introduction d'une sonde à ballonnet peuvent être nécessaires. Ce syndrome constitue un état précancéreux et nécessite une surveillance régulière par endoscopie.

plutonium

Élément chimique de numéro atomique 94, dont on connaît une quinzaine d'isotopes, tous radioactifs.

   L'utilisation du plutonium (Pu) dans les installations nucléaires civiles et militaires expose au risque de contamination en cas d'accident. La contamination par inhalation d'oxyde de plutonium est la plus dangereuse car elle entraîne la fixation de ce corps dans le tissu pulmonaire. Elle nécessite un traitement immédiat, fondé sur l'administration, par inhalation et par injection intraveineuse, d'acide diéthylène-triamino-pentacétique (DTPA). Cette substance forme avec le plutonium un complexe, qui est éliminé dans les urines.

pneumallergène

Corps étranger susceptible de pénétrer dans l'organisme par les voies respiratoires et de provoquer une réaction allergique.

   Les pneumallergènes sont de nature variée : poussières de maison, débris végétaux, squames, poils d'animaux, micro-organismes, comme les acariens, et poussières diverses d'origine professionnelle, parfois même substances chimiques. Parmi ceux qui sont le plus fréquemment en cause se trouvent les pollens, responsables d'allergies saisonnières et régionales. Les manifestations allergiques (coryza spasmodique [rhume des foins], crise d'asthme) concernent surtout, mais pas exclusivement, l'appareil respiratoire (œdème de Quincke, par exemple).

pneumatocèle

Toute tuméfaction remplie de gaz.

   Une pneumatocèle intracrânienne, par exemple, constatée après un traumatisme crânien, indique une fracture ouverte de la base du crâne. On appelle également pneumatocèle une cavité pulmonaire à paroi fine, ou bulle, comme celle que l'on voit dans les staphylococcies pulmonaires.

pneumatose kystique

Affection caractérisée par la présence de kystes remplis de gaz dans la paroi de l'intestin grêle, du côlon ou du mésentère.

   La pneumatose kystique est une maladie rare d'origine inconnue. Elle se manifeste par des symptômes peu caractéristiques : diarrhée, douleurs abdominales. Le diagnostic repose sur la radiographie de l'abdomen sans préparation, la coloscopie et, éventuellement, le lavement baryté. La maladie est bénigne et les kystes disparaissent spontanément en plusieurs mois. Le traitement est purement symptomatique : administration d'antispasmodiques pour soulager les douleurs, d'antidiarrhéiques pour stopper la diarrhée. Le pronostic de la maladie est excellent.

pneumaturie

Présence anormale de gaz dans les urines.

   Une pneumaturie révèle une infection urinaire à germes anaérobies, elle-même souvent liée à un diabète ou à une fistule vésico-intestinale (communication anormale entre la vessie et le tube digestif, l'intestin grêle ou le côlon contenant de l'air), pouvant résulter d'une tumeur ou d'un abcès colique qui s'est perforé dans la vessie.

   Le traitement de la pneumaturie est celui de sa cause.

pneumococcémie

Septicémie à Streptococcus pneumoniæ, ou pneumocoque.

   Une pneumococcémie est due au passage dans le sang du pneumocoque (bactérie à Gram positif), souvent en raison d'un foyer infectieux initial hébergeant le germe (foyer pulmonaire, par exemple).

   Les signes sont ceux d'une septicémie (fièvre, frissons, altération de l'état général, état de choc), la spécificité de cette infection tenant à sa gravité ; celle-ci est due à la virulence et au pouvoir pathogène du pneumocoque, agent de pneumonies et de méningites, à la fragilité des sujets infectés et à la fréquence de la diffusion du germe dans différents organes.

   Le diagnostic de pneumococcémie est réalisé par identification du pneumocoque dans le sang par hémoculture. L'infection est traitée par antibiothérapie par voie veineuse.

pneumococcie

Infection due au pneumocoque, ou Streptococcus pneumoniæ, bactérie à Gram positif particulièrement virulente et pathogène.

   Les pneumococcies sont fréquentes. Elles constituent notamment les causes les plus courantes des pneumonies d'origine bactérienne. La fréquence des infections graves à pneumocoque (essentiellement infections respiratoires, otites et méningites purulentes) s'accroît chez les personnes dites à risque (enfants de moins de 2 ans, personnes âgées) et chez les sujets immunodéprimés. La mortalité, en cas de méningites à pneumocoque, est importante.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les premières manifestations d'une pneumococcie grave sont fonction de la localisation : fièvre, frissons, gêne respiratoire et douleur thoracique pour la pneumonie ; céphalées et troubles de la conscience pour la méningite. Ces manifestations sont surtout caractérisées par la brutalité et l'intensité de leur apparition, notamment dans la pneumopathie franche lobaire aiguë et la méningite purulente.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic est établi par l'isolement du germe dans un prélèvement (sang, pus issu de l'otite ou de la bronchite, liquide cérébrospinal) et par sa culture.

   Le traitement repose sur des antibiotiques à base de pénicilline adaptés au germe et administrés pendant une quinzaine de jours, par voie veineuse dans les formes graves. Un vaccin couvrant 80 % des infections à pneumocoque est proposé aux sujets immunodéprimés, insuffisants respiratoires et aux personnes âgées.

pneumoconiose

Toute affection diffuse des poumons due à l'inhalation prolongée de poussières minérales répandues dans l'environnement.

   Les pneumoconioses peuvent être dues à des poussières de silice (silicose), d'amiante (asbestose), de schiste (schistose, ou maladie des ardoisiers), de métaux divers tels que le fer ou le titane, de plastiques, de polyvinyles, de quartz, de talc ou de fibres de verre. On distingue deux types d'affection : les pneumoconioses de surcharge, où les poussières n'agissent que par leur accumulation ; les pneumoconioses fibrogènes (silicose, asbestose), plus graves, où les poussières provoquent une fibrose pulmonaire (développement d'un tissu fibreux), celle-ci évoluant même longtemps après la fin de l'exposition aux poussières.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les premiers signes d'une pneumoconiose, affection le plus souvent liée à des activités professionnelles et qui ne débute qu'après plusieurs années d'exposition aux poussières, sont découverts lors d'examens radiologiques systématiques, pratiqués chez les sujets à risque. Puis peut apparaître une gêne respiratoire à type d'essoufflement qui peut évoluer jusqu'à l'insuffisance respiratoire.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement consiste à interrompre l'exposition aux poussières et, au besoin, à soigner les symptômes de l'insuffisance respiratoire (administration d'oxygène à domicile pour les formes évoluées). La prévention consiste à faire porter un masque aux personnes exposées à ces poussières sur leur lieu de travail et à effectuer une surveillance médicale systématique dans les professions à risque. Parmi les pneumoconioses, plusieurs sont reconnues comme maladies professionnelles, telle la silicose chez les mineurs.

Voir : fibrose, pneumopathie interstitielle chronique diffuse.