Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

papille linguale

Petit relief de la muqueuse de la face supérieure de la langue dans lequel sont situées les cellules réceptrices du goût.

   Selon leur forme, les papilles linguales sont dites filiformes, fongiformes (en forme de champignon) ou caliciformes (en forme de calice). Les plus volumineuses, les papilles caliciformes, sont au nombre de 9 et forment un V dont la pointe est dirigée vers l'arrière.

   Les papilles linguales sont responsables des 4 sensations gustatives primaires : salé, sucré, amer, acide.

PATHOLOGIE

Le goût peut être altéré par une infection (candidose) sur les papilles linguales ou par un trouble neurologique (atteinte des nerfs glossopharyngien, facial ou lingual).

papille optique

Origine du nerf optique située sur la rétine, au fond de l'œil, où se réunissent les fibres optiques issues des cellules ganglionnaires de la rétine.

STRUCTURE ET PHYSIOLOGIE

La papille optique a la forme d'un disque de 1,5 millimètre de diamètre, plus pâle que le reste de la rétine et légèrement saillant, surtout du côté nasal. Elle est traversée en son centre par l'artère centrale de la rétine, qui se divise en sortant de la papille en 4 branches, accompagnées par les veines qui se réunissent à leur passage dans la papille pour former la veine centrale.

   La papille est vascularisée grâce aux artères ciliaires courtes postérieures, branches de l'artère ophtalmique. Les fibres du nerf optique traversent l'orifice scléral, occupé par une sorte de réseau fibreux appelé lame criblée. Avant ce passage, elles sont soumises à l'influence de la pression intraoculaire, notamment au cours des glaucomes. En outre, l'espace sous-arachnoïdien de la gaine du nerf optique communique avec l'espace sous-arachnoïdien intracrânien : l'élévation de la pression intracrânienne est donc transmise au nerf optique.

   La papille est insensible à la lumière, car elle ne contient aucun récepteur visuel.

EXAMENS

L'examen du fond d'œil permet de voir très facilement la papille, même en l'absence de dilatation pupillaire. L'angiographie oculaire, le scanner et l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) peuvent être nécessaires pour compléter l'étude anatomique de la papille. L'étude du champ visuel et l'enregistrement des potentiels évoqués visuels permettent de mettre en évidence d'éventuels dysfonctionnements de la papille.

PATHOLOGIE

— Les anomalies congénitales peuvent se traduire par un défaut de fermeture de la fente (colobome papillaire), une papille trop petite ou de forme et d'orientation anormales (hypoplasie ou dysversion papillaire). Ces anomalies sont souvent associées à des troubles de la vision. Il n'y a pas de traitement de ces anomalies.

— La maladie de Leber est une affection héréditaire (dont le mode de transmission est mal connu) atteignant surtout les hommes jeunes. Une baisse brutale de la vision d'un œil puis de celle des deux yeux en est le premier signe, pouvant évoluer vers la cécité. Il n'y a actuellement pas de traitement efficace de cette affection.

— L'ischémie papillaire aiguë affecte surtout les sujets âgés atteints d'athérosclérose ou de maladie de Horton (inflammation de l'artère temporale). Elle se traduit par une baisse brutale de la vision d'un œil. Le traitement, très urgent, repose sur l'administration de vasodilatateurs et d'anticoagulants ou d'antiagrégants plaquettaires, ou sur la corticothérapie à fortes doses en cas de maladie de Horton.

— L'œdème papillaire est dû à une hypertension intracrânienne et ne s'accompagne habituellement pas de baisse de la vision. Si l'hypertension intracrânienne est traitée, l'œdème régresse en principe sans séquelles.

— La papillite est une inflammation locale de la tête du nerf optique. La sclérose en plaques, une affection virale ou une maladie éruptive peuvent en être à l'origine. Elle provoque une baisse plus ou moins marquée de la vision, des anomalies du champ visuel et parfois des douleurs en arrière de l'œil. Un traitement à base de cortisone est nécessaire.

— Les tumeurs de la papille sont rares et habituellement bénignes. Il peut s'agir d'un mélanocytome (tumeur bénigne des cellules de l'épithélium pigmentaire) ou d'un hamartome astrocytaire (prolifération bénigne des cellules de soutien de la rétine). Un mélanome ou un rétinoblastome (tumeurs malignes de l'œil) peuvent néanmoins se propager et atteindre la papille.

papillomatose

Augmentation de la longueur et de l'épaisseur des bourgeons épidermiques, qui révèle une prolifération cellulaire accrue.

   Par extension, le terme de papillomatose désigne plusieurs maladies caractérisées par ce processus : la papillomatose confluente et réticulée, la papillomatose bénigne du mamelon (petite tumeur suintante du mamelon, fréquente chez la femme jeune) et la papillomatose orale et floride (placard verruqueux siégeant sur la muqueuse buccale).

papillomatose confluente et réticulée

Affection cutanée d'origine inconnue siégeant sur le thorax.

   La papillomatose confluente et réticulée est une affection rare, survenant chez les femmes entre 15 et 35 ans. Elle se traduit par l'apparition entre les seins de taches très légèrement saillantes, de moins de deux millimètres, rosées, ne démangeant pas. Ces taches s'étendent progressivement à toute la poitrine, dans certains cas au dos, pour former des placards rugueux.

TRAITEMENT

Cette affection est traitée par l'administration de tétracyclines. Les récidives sont possibles.

papillomavirus

Virus à A.D.N., de la famille des papovavirus, responsable de diverses lésions des muqueuses.

Synonyme : HPV.

   L'infection par un papillomavirus, très fréquente, peut notamment provoquer l'apparition de verrues cutanées et muqueuses, et, sur la vulve, le pénis et le col de l'utérus, de condylomes acuminés, ou crêtes-de-coq. Ceux-ci sont transmissibles par voie sexuelle. Certains types de papillomavirus humains sont impliqués dans la survenue du cancer du col utérin et de l'anus.

   Chez les sujets immunodéprimés (sida, maladie de Hodgkin), le papillomavirus provoque des lésions tenaces, récidivantes et étendues.

   Un vaccin est recommandé chez les jeunes filles dans l'objectif de prévenir le cancer du col de l'utérus.