Larousse Médical 2006Éd. 2006
U

uricosurique

Médicament utilisé dans le traitement de fond de la goutte.

   Les uricosuriques comprennent la benzbromarone, la benziodarone et le probénécide. Ils augmentent l'élimination de l'acide urique dans les urines. Ils sont indiqués par voie orale en cas d'hyperuricémie (augmentation de la concentration sanguine d'acide urique) quand celle-ci donne lieu à des complications comme la goutte. Ces médicaments sont contre-indiqués dans les situations qui favorisent la formation de calculs d'acide urique dans les voies urinaires : antécédents de calculs d'acide urique, élimination urinaire excessive d'acide urique (comme dans les maladies du sang traitées par chimiothérapie anticancéreuse), diminution du volume des urines (par insuffisance cardiaque), insuffisance rénale.

EFFETS INDÉSIRABLES

Les uricosuriques peuvent causer des troubles fonctionnels de la thyroïde (benziodarone), des réactions allergiques (probénécide), des douleurs gastriques et une diarrhée (benzbromarone).

uricurie

Élimination urinaire d'acide urique.

Synonyme : uraturie.

   L'uricurie est normalement comprise entre 0,5 et 0,8 gramme, soit 3 à 4,8 millimoles, par 24 heures.

PATHOLOGIE

— Une hyperuricurie (élimination urinaire excessive d'acide urique) peut être le signe d'une lithiase urique (présence de calculs d'acide urique dans les voies urinaires), d'une goutte ou d'une lyse tumorale (destruction d'une importante masse tumorale) spontanée ou provoquée (par chimiothérapie). Elle peut aussi être liée à la prise de certains médicaments (uricosuriques).

— Une hypo-uricurie (élimination urinaire d'acide urique anormalement basse) révèle le plus souvent une insuffisance rénale.

urinaire (appareil)

Ensemble des organes qui élaborent l'urine et l'évacuent hors du corps.

   L'appareil urinaire présente des différences anatomiques chez l'homme et chez la femme.

STRUCTURE

L'appareil urinaire est formé de 2 parties.

— Le haut appareil urinaire est situé dans l'abdomen, en arrière de la cavité péritonéale et de son contenu. Il comprend :

— les 2 reins, situés dans chaque fosse lombaire, de part et d'autre de la colonne vertébrale : le parenchyme (tissu fonctionnel) rénal y élabore l'urine, qui est ensuite filtrée dans les calices ; ceux-ci, au nombre de 3 en moyenne pour chaque rein, se réunissent pour former le bassinet, qui collecte l'urine ;

— les 2 uretères, qui font suite à chacun des 2 bassinets ; ces conduits, d'environ 25 centimètres de longueur, relient chaque rein à la vessie et permettent l'écoulement de l'urine vers la vessie.

— Le bas appareil urinaire comprend :

— la vessie, organe creux, sphérique, dont la paroi est musculaire ; elle stocke l'urine venant des uretères puis, lorsqu'elle est pleine, l'évacue vers l'urètre en contractant sa paroi musculaire ;

— l'urètre, conduit séparé de la vessie par le col vésical, qui permet l'évacuation de l'urine qu'elle contient hors du corps ; il est entouré d'un sphincter, dit urétral, qui se ferme pendant le remplissage de la vessie et s'ouvre lors des mictions. L'urètre a une morphologie différente chez l'homme et chez la femme. Chez l'homme, il est long et entouré par la prostate, qui forme autour de lui une sorte de manchon, et il s'ouvre à l'extrémité du gland pénien. Chez la femme, il est beaucoup plus court et s'ouvre à la vulve.

EXAMENS

Ils sont nombreux et comprennent l'urographie intraveineuse, l'urétéropyélographie rétrograde, la cystographie, l'échographie des reins, de la vessie et de la prostate, les examens endoscopiques, les artériographies, la scintigraphie, le scanner et l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.).

PATHOLOGIE

Les principales maladies affectant l'appareil urinaire sont :

— les lithiases (présence de calculs), qui atteignent les reins, les uretères (elles sont alors à l'origine de coliques néphrétiques) ou la vessie ;

— les infections rénales (pyélonéphrite), vésicales (cystite), prostatiques (prostatite) ;

— les tumeurs, bénignes ou malignes, du rein, de la vessie, de la prostate ;

— les rétrécissements de l'urètre ou des uretères ;

— les malformations (rein en fer à cheval, méga-uretère, urétérocèle, épispadias, hypospadias, exstrophie vésicale, reflux vésico-urétéro-rénal, valve urétrale, etc.).

Voir : urographie intraveineuse, uropathie.

urinal

Récipient en verre ou en plastique qui recueille l'urine des malades alités.

Synonyme : pistolet.

   L'urinal est un vase à ouverture étroite et à col allongé pour les hommes, à ouverture large et ovale pour les femmes. Cependant, pour ces dernières, on lui préfère le bassin, plus commode.

urine

Liquide sécrété par les néphrons (unités fonctionnelles du rein), qui s'écoule par les voies urinaires excrétrices (calices, bassinets, uretères) et s'accumule dans la vessie avant d'être évacué par l'urètre.

COMPOSITION

L'urine est un liquide jaune pâle, ambré, limpide à l'émission, d'odeur safranée et légèrement acide. Elle est constituée d'eau, dans laquelle sont dissoutes des substances minérales (sodium, potassium, calcium, magnésium, chlorure, sulfates, phosphates) et organiques (urée, créatinine, acide urique, acides aminés, enzymes, hormones, vitamines), et contient des globules rouges et des globules blancs en faibles quantités (moins de 5 000 par millilitre). On ne trouve normalement dans l'urine ni sucres, ni protéines, ni bactéries.

   Le volume d'urine excrété est normalement compris entre 0,5 et 2 litres par 24 heures, mais varie en fonction de l'âge du sujet, de la quantité de boissons qu'il a absorbée, de son alimentation, de son activité physique, du climat, etc.

ÉLABORATION ET PHYSIOLOGIE

La formation de l'urine est assurée par les néphrons, unités fonctionnelles et anatomiques du tissu rénal, au nombre de 1 à 1,2 million par rein. Le glomérule, première partie du néphron, élabore l'urine primitive par filtration du sang ; cette urine est ensuite transformée dans le tubule rénal, deuxième partie du néphron, par des phénomènes de réabsorption (récupération d'une partie de l'eau, du sodium, etc.) et de sécrétion, en une urine définitive, dont la quantité et la composition varient de façon que le milieu intérieur du corps reste constant.

   L'urine joue donc un double rôle : élimination de déchets tels que l'urée, la créatinine et aussi un grand nombre de médicaments et de toxiques, d'une part, maintien de la constance du milieu intérieur de l'organisme grâce à une régulation des quantités d'eau et de sels minéraux à éliminer, d'autre part.

PATHOLOGIE

— Un changement de couleur de l'urine peut révéler un ictère (urine brun acajou) ou une hématurie (urine rouge).

— Une oligurie ou une anurie (respectivement, réduction importante – volume inférieur à 0,5 litre par 24 heures – ou arrêt total de la sécrétion d'urine) témoignent d'une insuffisance rénale, le plus souvent aiguë. Celle-ci est soit fonctionnelle, et dans ce cas rapidement réversible une fois sa cause identifiée et traitée (hypotension artérielle, déshydratation), soit organique, due à des lésions anatomiques du néphron ; dans ce cas, elle peut durer de plusieurs jours à plusieurs semaines et nécessiter une épuration du sang par dialyse.

— Une pneumaturie (présence de gaz dans les urines) est le plus souvent due à une fistule vésico-intestinale.

— Une polyurie (débit urinaire supérieur à 3 litres par 24 heures) peut être la conséquence d'apports hydriques trop abondants (boisson, perfusions) ou traduire un état pathologique : diabète insipide (dû à l'absence ou à l'inefficacité de l'hormone antidiurétique), diabète sucré non équilibré, etc.

— La présence d'éléments anormaux dans l'urine ou dans le sédiment urinaire est symptomatique de certaines maladies : diabète s'il s'agit de glucose, néphropathie quand ce sont des protéines, acidocétose en cas de corps cétoniques, affection hépatique en cas d'urobiline, etc.

— Une variation de la composition de l'urine peut révéler une maladie : ainsi, une augmentation anormale du taux de calcium peut signaler une hyperparathyroïdie, tandis qu'une diminution anormale de ce taux est caractéristique d'une hypoparathyroïdie ou d'une insuffisance rénale.