Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

proprioceptif

Qui se rapporte à la sensibilité du système nerveux aux informations provenant des muscles, des articulations et des os.

   La sensibilité proprioceptive complète les sensibilités intéroceptive (qui concerne les viscères), extéroceptive (qui concerne la peau) et celle des organes des sens. Elle permet d'avoir conscience de la position et des mouvements de chaque segment du corps (position d'un doigt par rapport aux autres, par exemple) et donne au système nerveux, de façon inconsciente, les informations nécessaires à l'ajustement des contractions musculaires pour les mouvements et le maintien des postures et de l'équilibre.

STRUCTURE

La sensibilité proprioceptive est rendue possible par l'existence de récepteurs microscopiques, les propriocepteurs, situés dans les muscles (fuseaux neuromusculaires) et leurs tendons (organes tendineux de Golgi), dans les ligaments des articulations, dans la peau de la paume des mains et de la plante des pieds (corpuscules profonds de Paccioni). Ces récepteurs sont sensibles à l'étirement ou à la pression. Des fibres nerveuses en partent, qui cheminent dans les nerfs et parviennent à la moelle épinière, où elles forment deux sortes de faisceaux de substance blanche : cordons postérieurs se terminant dans le cortex cérébral (lobes pariétaux) pour la voie consciente, faisceaux spinocérébelleux se terminant dans le cervelet pour la voie inconsciente.

PATHOLOGIE

Différentes affections des nerfs, de la moelle et de l'encéphale peuvent atteindre la proprioception : traumatisme, compression par une tumeur, inflammation, accident vasculaire, trouble métabolique (carence en vitamine B12). Une atteinte de la proprioception entraîne une altération des sensibilités profondes élémentaires : le patient ne peut pas, les yeux fermés, reconnaître la position de ses différents segments de membre. Elle se traduit également par une ataxie (absence de coordination des mouvements), avec une instabilité en position debout, accentuée lorsque les yeux sont clos (signe de Romberg). La marche est également perturbée. L'anesthésie osseuse se traduit, à l'examen clinique, par l'absence de perception de la vibration provoquée par un diapason appliqué sur les os superficiels.

prostaglandine

Substance dérivée des acides gras, ayant une structure biochimique commune appelée prostanoïde, naturellement produite par l'organisme et servant de médiateur dans un très grand nombre de phénomènes physiologiques et pathologiques.

   Les prostaglandines (PG) furent découvertes au début du XXe siècle dans le liquide séminal. On pensait alors qu'elles étaient produites par la prostate (glande sexuelle masculine entourant les premiers centimètres de l'urètre), d'où leur nom. Elles sont en fait synthétisées dans presque tous les tissus ; elles sont très peu libérées dans la circulation sanguine et agissent localement comme médiateurs de l'activité cellulaire au cours de nombreux processus : tonus musculaire, contractilité utérine, circulation sanguine cérébrale, motilité du tube digestif, sécrétion gastrique, agrégation plaquettaire. Elles sont également impliquées dans les processus inflammatoires et dans la réponse immunitaire.

   Elles sont classées en différents groupes (PGA, PGE, PGF, PGI, etc.) selon leur structure. Les principales sont le thromboxane A2, puissant vasoconstricteur et stimulant de l'agrégation plaquettaire, la prostacycline, dont les effets sont opposés, et les leucotriènes.

   Certains médicaments, comme l'aspirine et d'autres anti-inflammatoires, inhibent la synthèse des prostaglandines.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

Il existe des prostaglandines de synthèse ayant diverses indications thérapeutiques.

— En gastroentérologie, en raison de leur effet protecteur sur la muqueuse gastrique (cytoprotection adaptative), les prostaglandines sont utilisées dans le traitement de l'ulcère gastroduodénal, dans la prévention et le traitement des effets indésirables des anti-inflammatoires. Elles protègent la muqueuse gastrique à faible dose et arrêtent la sécrétion d'acide chlorhydrique à forte dose.

— En gynécologie et en obstétrique, elles sont utilisées, par voie injectable ou vaginale, pour provoquer une interruption de grossesse ou pour déclencher l'accouchement.

— En urologie, des injections de prostaglandines dans les corps caverneux du pénis sont utilisées dans le traitement des troubles de l'érection.

EFFETS INDÉSIRABLES

Les prostaglandines sont susceptibles d'entraîner des diarrhées, des nausées passagères, des douleurs abdominales, des maux de tête et des vertiges.

Voir : médiateur.

prostate

Glande sexuelle masculine entourant les premiers centimètres de l'urètre (urètre prostatique), située sous le col vésical, juste devant le rectum.

   La prostate a la forme d'une châtaigne et pèse de 15 à 20 grammes. Elle est disposée en lobes autour de l'urètre prostatique et comporte une zone centrale entourant les canaux éjaculateurs, deux lobes latéraux, une zone antérieure et une zone périphérique, qui représente 70 % du volume de la glande.

PHYSIOLOGIE

La prostate, de même que les vésicules séminales, fait partie des glandes séminales accessoires qui fabriquent le plasma séminal, à partir duquel le sperme est formé. Les sécrétions prostatiques, acides, contiennent du zinc, de l'acide citrique et de l'albumine, laquelle favorise la mobilité des spermatozoïdes. Elles sont sous le contrôle des androgènes (hormones mâles, sécrétées principalement par les testicules).

EXAMENS

— Le toucher rectal est un examen très simple et fiable, qui permet de palper la prostate et d'évaluer sa forme, sa consistance, sa régularité et son volume. Il devrait être réalisé annuellement à titre de dépistage de l'adénome ou du cancer de la prostate chez l'homme de plus de 50 ans.

— Les examens bactériologiques sont l'examen cytobactériologique des urines (E.C.B.U.) et l'examen des sécrétions prostatiques, pratiqué en cas d'écoulement urétral ou après un massage prostatique.

— Le dosage sanguin du PSA (antigène prostatique spécifique) renseigne sur le volume prostatique et, en cas d'hypertrophie, sur la nature, cancéreuse ou non, du tissu prostatique ; il permet parfois de déceler un cancer de la prostate qui ne s'est pas encore manifesté cliniquement. Ses valeurs varient normalement de 2 à 4 nanogrammes par millilitre de sang.

— L'échographie prostatique, pratiquée par voie endorectale, permet d'évaluer très précisément la structure et le volume de la prostate.

— La biopsie prostatique permet de confirmer le diagnostic d'un cancer de la prostate. Cet examen est réalisé par voie endorectale sous contrôle échographique, ce qui permet de prélever très précisément une zone prostatique suspecte à l'échographie. Il ne nécessite pas d'anesthésie.

— L'urographie intraveineuse ne permet pas de visualiser la prostate ; en revanche, elle sert à évaluer l'éventuel retentissement sur la miction et sur les reins d'un adénome de la prostate.

PATHOLOGIE

Les principales maladies de la prostate sont l'adénome, le cancer, la prostatite (infection aiguë ou chronique), l'abcès, le kyste et la lithiase, peu fréquente.

Voir : appareil génital masculin, prostatectomie, prostatite.