Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

asphyxie

Difficulté ou impossibilité de respirer.

   L'asphyxie provoque une anoxie (interruption de l'apport d'oxygène aux organes et tissus vivants), avec risque de coma, voire d'arrêt cardiaque.

   L'asphyxie peut résulter d'une strangulation, d'une noyade ou d'une obstruction des voies aériennes supérieures (corps étranger, tumeur, œdème, infection suffocante) ; l'asphyxie par obstruction peut résulter de l'inhalation d'un corps étranger, chez l'adulte lors d'un repas (« fausse-route ») ou, chez l'enfant, à tout moment (« peanuts syndrome » par inhalation de cacahuète).

   Des infections peuvent aussi obstruer les voies respiratoires : accidents allergiques aigus (œdème de Quincke), certaines affections virales ou bactériennes, etc.

   L'asphyxie peut aussi être la conséquence ultime de l'insuffisance respiratoire, aiguë ou chronique, quelle qu'en soit la cause : paralysie des muscles respiratoires par atteinte du centre respiratoire (hémorragie cérébrale) ou par atteinte des nerfs commandant les muscles, par exemple.

   L'asphyxie peut enfin être due à un séjour dans un milieu insuffisamment oxygéné ou à une intoxication par inhalation de gaz toxiques, de vapeurs ou de fumées (oxyde de carbone, fumées d'incendie, gaz de combat, etc.).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les symptômes apparaissent rapidement dans le cas d'une asphyxie par obstruction des voies respiratoires : rougeur et congestion du visage, mouvements excessifs tentant de lutter contre l'obstacle, sueurs, convulsions. L'obstruction laryngée provoque une respiration difficile, avec un temps inspiratoire prolongé et bruyant au cours duquel se creusent les régions de la partie inférieure du cou (tirage).

   En cas d'inhalation de gaz toxiques, les manifestations varient selon la nature du gaz : assoupissement progressif avec l'oxyde de carbone, toux d'irritation avec le chlore.

TRAITEMENT

Il dépend de la cause. Il vise avant tout à restaurer la liberté des voies aériennes et à assurer l'oxygénation d'urgence. La désobstruction buccale est le premier geste à réaliser en cas de fausse-route. Le bouche-à-bouche permet de rétablir les mouvements respiratoires en attendant les premiers secours, qui pratiqueront, si nécessaire, une respiration assistée et une oxygénation au masque ou par intubation. Un enfant chez qui l'on suspecte une laryngite ou une épiglottite ne doit jamais être allongé.

aspirateur

Appareil servant à aspirer et à éliminer des substances solides et liquides hors de l'organisme humain.

   Un aspirateur se compose de trois parties.

— Une pompe aspirante, généralement actionnée par un moteur électrique (à l'hôpital, elle est le plus souvent reliée à un groupe d'aspiration central, les chambres des malades, les salles d'opération et de réveil étant équipées de prises spéciales groupées avec celles d'oxygène, d'air ou d'autres gaz).

— Une tubulure d'aspiration stérile à usage unique, de calibre et de matière variables suivant l'usage (aspiration orale, nasale, endotrachéale, duodénale, de sang, etc.), qui doit être utilisée aseptiquement.

— Un bocal en verre ou en plastique jetable pour recevoir les substances aspirées.

   Lorsque l'aspiration doit être prolongée, le malade peut la pratiquer seul à domicile, après éducation en milieu hospitalier (aspiration trachéale des trachéotomies permanentes chez les sujets atteints d'insuffisance respiratoire chronique, par exemple).

aspiration

Technique consistant à évacuer les gaz, liquides ou sécrétions indésirables de diverses cavités de l'organisme à l'aide d'un drain, d'un fibroscope ou d'une sonde branchés sur un aspirateur.

— L'aspiration buccopharyngée assure le dégagement des voies aériennes du nouveau-né ou du comateux.

— L'aspiration trachéale, par sonde ou par le biais d'un fibroscope, s'utilise couramment pour évacuer les sécrétions trachéobronchiques dans une intention diagnostique (recueil de cellules ou d'agents microbiens) ou thérapeutique (chez un malade trachéotomisé ou sous ventilation assistée).

— L'aspiration gastrique est couramment employée en chirurgie et en réanimation pour évacuer les sécrétions gastriques et mettre au repos le tube digestif.

   En outre, l'aspiration est fréquemment utilisée en cours d'intervention chirurgicale pour évacuer le sang ou les sérosités ou pour nettoyer une cavité purulente après drainage chirurgical (abcès, pleurésie).

aspirine

Médicament analgésique, antipyrétique, anti-inflammatoire et antiagrégant plaquettaire en fonction de la dose utilisée.

   Nom de marque protégé dans certains pays, le mot « aspirine » appartient au domaine public en France, où il est utilisé pour désigner l'acide acétylsalicylique.

Voir : acide acétylsalicylique.

asplénie

Absence de rate, d'origine congénitale ou due à une ablation chirurgicale.

   Par extension, le non-fonctionnement de la rate est appelé asplénie fonctionnelle. Celle-ci s'observe notamment dans la drépanocytose homozygote (maladie sanguine héréditaire responsable d'une anémie très grave).

    La rate détruit les plaquettes et les globules rouges trop vieux ou anormaux et produit des anticorps. L'asplénie entraîne un risque de thrombose vasculaire quand les plaquettes sont en trop grand nombre et une fragilité aux infections, surtout chez l'enfant avant 5-6 ans. Chez l'adulte, le risque d'infection à pneumocoque peut être réduit par la vaccination, et le risque de thrombose par les antiagrégants plaquettaires. Chez l'enfant, les vaccinations complètes sont nécessaires et une antibiothérapie préventive est justifiée.

assistance cardio-respiratoire

Ensemble des techniques palliant les conséquences d'une insuffisance cardiaque aiguë.

   L'assistance cardio-respiratoire associe les méthodes d'assistance respiratoire (ventilation assistée, intubation trachéale) et celles d'assistance cardiaque (qui vont du massage cardiaque externe à la contrepulsion aortique, consistant à mettre en place dans l'aorte thoracique des ballons gonflés pendant la diastole et dégonflés pendant la systole).

association médicamenteuse

Regroupement de plusieurs principes actifs dans un même médicament ou association de plusieurs médicaments permettant d'augmenter l'efficacité et de diminuer les doses, donc les risques d'effets indésirables de chacun d'entre eux.

Voir : interaction médicamenteuse.