Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

thyroglobuline

Protéine, précurseur des hormones thyroïdiennes, synthétisée exclusivement par les cellules thyroïdiennes et stockée dans la glande thyroïde.

   Une fraction de la thyroglobuline passe dans la circulation sanguine, où il est possible de la mesurer. Son taux reflète la masse et l'activité de la glande thyroïde : élevé en cas de goitre, dans la plupart des hyperthyroïdies et dans les thyroïdites, il est nul dans les hyperthyroïdies factices par prise abusive d'hormones thyroïdiennes. Le dosage peut cependant être faussé par la présence d'anticorps antithyroglobuline. Son intérêt majeur réside dans la surveillance des cancers thyroïdiens traités par la chirurgie ou l'iode radioactif. En effet, après destruction totale de la thyroïde, le taux de thyroglobuline doit être nul. La persistance de thyroglobuline dans le sang traduit une récidive locale ou la présence de métastases. C'est donc un marqueur simple et très utile dans le suivi thérapeutique des cancers de la thyroïde.

thyroïde (cancer de la)

Cancer qui atteint la glande thyroïde sous la forme d'un adénocarcinome (cancer du tissu glandulaire), ou, plus rarement, d'un carcinome (cancer de l'épithélium).

DIFFÉRENTS TYPES DE CANCER DE LA THYROÏDE

— Les adénocarcinomes différenciés sont dits de type papillaire ou vésiculaire d'après leur aspect au microscope. La structure glandulaire est préservée, ainsi que le fonctionnement endocrine (sécrétion de thyroglobuline). Ils sont favorisés par une exposition aux rayonnements ionisants.

— Les cancers anaplasiques indifférenciés surviennent plutôt chez les sujets âgés. La structure glandulaire n'est alors pas préservée.

— Les cancers médullaires de la thyroïde se développent aux dépens des cellules C de la thyroïde. Ils sont beaucoup plus rares.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les signes révélateurs peuvent être un nodule thyroïdien perceptible à la palpation, mais qui ne se manifeste par aucun autre symptôme, une augmentation de volume des ganglions du cou ou d'un goitre préexistant, des signes compressifs (troubles de la voix ou de la déglutition). Exceptionnellement, des métastases pulmonaires ou osseuses révèlent un cancer de la thyroïde.

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

L'échographie permet de mettre en évidence un nodule, et d'en estimer la taille, la nature (liquide, solide ou mixte) ; une atteinte ganglionnaire peut également être décelée à cette étape. Mais l'examen clé est la cytoponction du nodule, qui permet de préciser son caractère malin, bénin ou suspect. L'examen anatomopathologique de la tumeur après son ablation permet de confirmer le diagnostic.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

— Le traitement des adénocarcinomes différenciés associe le plus souvent la chirurgie (ablation totale de la thyroïde et des ganglions du cou éventuellement atteints) et, quelques semaines plus tard, l'administration d'une dose d'iode radioactif pour détruire les reliquats thyroïdiens. Pour compenser l'absence de sécrétion des hormones thyroïdiennes, un traitement substitutif par la thyroxine est administré à vie. La surveillance de ce traitement est clinique et biologique (dosage sanguin de la thyroglobuline, notamment).

— Le traitement des cancers anaplasiques indifférenciés repose sur la chirurgie et la radiothérapie.

   Le pronostic des cancers différenciés est très bon, et ce d'autant plus que le sujet est jeune et la tumeur bien différenciée. En revanche, le pronostic du cancer anaplasique indifférencié chez le sujet âgé est généralement plus réservé.

Voir : cancer médullaire de la thyroïde.

thyroïde (cancer médullaire de la)

Cancer de la glande thyroïde développé à partir des cellules C de cette glande, qui sécrètent la calcitonine (hormone intervenant dans la régulation du taux de calcium dans le sang).

FRÉQUENCE ET CAUSES

Le cancer médullaire de la thyroïde, rare, ne représente que 3 à 10 % des cancers de la thyroïde. C'est un adénocarcinome (cancer du tissu glandulaire).

   Chez 30 % des malades, il est familial et, dans ce cas, soit isolé, soit intégré dans une néoplasie endocrinienne multiple de type 2 (maladie héréditaire caractérisée par un fonctionnement anormalement important de plusieurs glandes endocrines). Le gène impliqué dans les formes familiales est aujourd'hui identifié (gène RET). Dans tous les autres cas, il survient sans prédisposition familiale et est isolé.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les signes révélateurs peuvent être la présence d'un nodule thyroïdien perceptible à la palpation, plus rarement des symptômes dus à une sécrétion excessive de calcitonine : diarrhée ou bouffées de chaleur. La découverte de métastases pulmonaires ou osseuses peut parfois précéder celle du cancer médullaire de la thyroïde.

DIAGNOSTIC

L'échographie cervicale permet de dénombrer les nodules, d'en évaluer la taille et de détecter une éventuelle atteinte ganglionnaire. Mais le diagnostic repose surtout sur le dosage sanguin de la calcitonine, qui révèle un taux bien plus élevé que la normale, parfois après épreuve de stimulation par la pentagastrine (dérivé synthétique de la gastrine, hormone sécrétée par l'estomac). Un diagnostic génétique précoce est désormais possible par recherche d'une mutation du gène RET.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement, chirurgical, consiste en l'ablation de la thyroïde et en un curage des ganglions lymphatiques du cou. Un traitement substitutif par administration de thyroxine est mis en place à vie et surveillé une fois par an par des dosages sanguins. Le pronostic est fonction de la précocité du diagnostic.

   Dans les familles atteintes de néoplasie endocrinienne multiple, le dépistage d'un cancer médullaire thyroïdien peut être pratiqué dès la naissance, soit génétiquement, soit biologiquement, grâce à l'épreuve de stimulation par la pentagastrine. Un traitement chirurgical préventif (thyroïdectomie totale prophylactique) peut être mis en œuvre chez l'enfant.

thyroïde

Glande endocrine située à la base de la face antérieure du cou, responsable de la synthèse et de la sécrétion des hormones thyroïdiennes, sous le contrôle de l'hypophyse.

STRUCTURE

La glande thyroïde est un organe de faible volume, pesant moins de 30 grammes à l'état normal. Elle a la forme d'un papillon dont les deux ailes, les lobes, latéralement symétriques, sont situées contre les anneaux de la trachée et reliées en avant par un isthme. La thyroïde est un organe très superficiel, facilement accessible à l'inspection et à la palpation. Derrière les lobes thyroïdiens se trouvent les glandes parathyroïdes et, sur les côtés, les deux nerfs récurrents qui commandent les muscles du larynx.

PHYSIOLOGIE

La thyroïde est richement vascularisée et se compose de deux types de cellules : les cellules C, qui sécrètent la calcitonine (hormone modulant le taux sanguin de calcium), et les cellules vésiculaires, les plus nombreuses. Celles-ci captent l'iode circulant dans le sang et le transforment en préhormone thyroïdienne, qu'elles stockent dans les vésicules. Lorsqu'une stimulation par la thyréostimuline hypophysaire (TSH) parvient à la thyroïde, les vésicules libèrent une partie de leur stock hormonal sous forme de tri-iodothyronine, ou T3 (environ 20 %), et de thyroxine, ou T4 (environ 80 %).

PATHOLOGIE

La thyroïde peut augmenter de volume et former un goitre comprenant un ou plusieurs nodules. Cette augmentation de volume est parfois due à un apport d'iode insuffisant ou excessif, à un bloc enzymatique thyroïdien (déficit d'une enzyme sur la voie de la synthèse des hormones thyroïdiennes), à une hyperthyroïdie, mais n'est le plus souvent liée à aucune cause précise. En outre, la thyroïde peut présenter un défaut de fonctionnement (hypothyroïdie) ou un excès de fonctionnement (hyperthyroïdie), qui se traduisent par une variation du taux des hormones thyroïdiennes dans le sang et par des symptômes caractéristiques : tachycardie, tremblement, thermophobie, amaigrissement en cas d'hyperthyroïdie ; ralentissement du rythme cardiaque, ralentissement psychique, épaississement de la peau du visage et du cou, teint pâle en cas d'hypothyroïdie.

   Une thyroïdite associe goitre et trouble fonctionnel de la glande.

Voir : goitre, hypothyroïdie, iode, glande parathyroïde, hormone thyroïdienne, thyroïdite.