Larousse Médical 2006Éd. 2006
L

lymphorragie

Écoulement de lymphe en dehors des vaisseaux lymphatiques.

   Une lymphorragie peut être consécutive à un traumatisme, à une intervention chirurgicale pratiquée dans une région riche en vaisseaux lymphatiques (aisselle, aine) ou encore à une lymphadénectomie (ablation chirurgicale de vaisseaux lymphatiques). Elle se traduit soit par l'apparition d'une poche de lymphe sous la peau, soit par un écoulement de lymphe à l'endroit de l'incision. La lymphorragie se tarit en règle générale spontanément mais lentement.

lymphosarcome

Tumeur maligne du tissu lymphoïde dont les cellules sont des lymphocytes.

   Le terme de lymphosarcome est aujourd'hui abandonné au profit de celui de lymphome non hodgkinien.

lyophilisation

Élimination de l'eau d'un produit par congélation rapide, suivie d'un procédé d'évaporation de la glace formée.

   La lyophilisation est une technique de conservation qui comprend trois phases : une congélation, une déshydratation et une sublimation. Au moment de l'emploi, le produit retrouve ses qualités initiales par simple addition d'eau.

   La lyophilisation connaît aujourd'hui des applications dans de nombreux domaines : en alimentation (légumes, poissons, jus de fruits, préparations culinaires, fruits, etc.), en microbiologie (souches bactériennes, vaccins, sérums, etc.), en thérapeutique (préparations injectables, notamment les antibiotiques, les vaccins, quelques comprimés, le lait de femme, etc.). La conservation des substances lyophilisées se fait dans des récipients parfaitement clos, à l'abri de l'humidité et des pollutions atmosphériques, souvent sous gaz inerte ou même sous vide, comme pour le café et le thé.

lyse

Fragmentation et désintégration de la structure moléculaire des tissus, ou des cellules bactériennes, exercées par des agents physiques, chimiques ou biologiques.

   Une lyse microbienne, qui désintègre la structure moléculaire des cellules bactériennes, peut être due à l'action d'un antibiotique à activité bactéricide. C'est une lyse du microbe. Lorsque ce sont des cellules de l'organisme qui sont détruites (lyse cellulaire, ou cytolyse) et que l'agent est un virus, on parle de lyse virale. C'est un phénomène de ce type qui, au cours des hépatites virales, atteint les cellules du foie (hépatocytes) contenant les virus, entraînant une élévation du taux sanguin des transaminases (enzymes de la cellule hépatique).

lysergide

Substance hallucinogène utilisée par les toxicomanes.

Synonyme : diéthylamide de l'acide lysergique (LSD).

   Le lysergide provoque une modification des perceptions sensorielles, des hallucinations visuelles, un état ressemblant au rêve et un délire. Deux complications sont fréquentes : le « mauvais voyage », en anglais trip (angoisse intolérable, sentiment de panique, acte violent, tentative de suicide, nausées, vertiges, etc.), et le déclenchement, à long terme, d'une psychose. Le lysergide est extrêmement dangereux car il rend les personnalités vulnérables capables d'extérioriser des éléments psychotiques.

Voir : stupéfiant, toxicomanie.

lysine

Acide aminé essentiel (qui ne peut être synthétisé par l'organisme et doit donc être fourni par l'alimentation, principalement par les protéines animales).

Voir : hyperlysinémie.

lysosome

Élément sphérique contenu dans le cytoplasme d'une cellule, entouré d'une membrane et contenant des enzymes (des hydrolases notamment). Il participe au métabolisme de la cellule.

   Les lysosomes sont de petites vésicules produites par un autre élément cellulaire, l'appareil de Golgi. Il existe des lysosomes primaires, formés sur l'une des faces de l'appareil de Golgi, et des lysosomes secondaires, issus des premiers. Ils assurent la destruction (lyse) des micro-organismes capturés par la cellule (phagocytose), et intégrés dans une vésicule du cytoplasme appelée phagosome. Les lysosomes fusionnent avec le phagosome, et y déversent leurs enzymes, entraînant la lyse de son contenu. Les lysosomes participent également au métabolisme de la cellule en dégradant divers nutriments ou déchets cellulaires.

lysotypie

Technique de laboratoire qui permet de différencier des souches bactériennes de même espèce en fonction de leur sensibilité particulière à certains bactériophages virulents (virus qui sont capables de se fixer sur la bactérie, de pénétrer dans son cytoplasme et de s'y multiplier, entraînant l'éclatement de la cellule bactérienne).

   Lors d'études épidémiologiques, la comparaison du lysotype des souches isolées chez différentes victimes de l'épidémie avec celui des souches retrouvées dans la source présumée de l'épidémie (eau, air, aliment contaminé, porteur sain) permet d'affirmer l'origine de l'épidémie et d'en supprimer la cause. Des systèmes de lysotypie ont été mis au point pour de nombreuses espèces bactériennes, notamment Staphylococcus aureus, Pseudomonas æruginosa, Listeria monocytogenes et certains sérotypes de Salmonella enterica.

lysozyme

Enzyme présente dans les larmes, les sécrétions nasales, les mucus, la salive, le sérum sanguin et le lait maternel, qui s'attaque aux bactéries en détruisant leur paroi.

Synonyme : muramidase.

   Le lysozyme est une protéine synthétisée par les globules blancs, et participant à la défense de l'organisme par son activité protéolytique (c'est une protéase, enzyme de dégradation des protéines), qui lui permet d'attaquer les parois bactériennes. Le dosage du taux de lysozyme dans le sang, bien que très rarement pratiqué, permet de contrôler l'efficacité du traitement de certaines leucémies ; de même, cette mesure est utile dans le diagnostic de certaines maladies rénales ou dans la surveillance d'un rejet de greffe d'organe.

lytique

Qui provoque la lyse, c'est-à-dire la destruction d'un tissu.

   Ainsi, les enzymes contenues dans les lysosomes (hydrolases) exercent une action lytique sur les micro-organismes que la cellule a ingérés par phagocytose.

   Un cocktail lytique est un mélange de drogues (analgésique central, antihistaminique, neuroleptique) utilisé en anesthésiologie pour provoquer une perte de conscience et diminuer la souffrance du malade.