Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

eunuque

Homme pubère ayant subi une castration (ablation des testicules).

   Ce terme s'appliquait, aux siècles passés, principalement en Orient, aux hommes à qui l'on faisait subir une castration sans raisons médicales, mais afin de les utiliser comme esclaves particuliers.

   Aujourd'hui, la castration n'est pratiquée que pour des motifs médicaux.

Voir : castration.

Eustache (trompe d')

Conduit reliant le pharynx à l'oreille moyenne.

   La trompe d'Eustache a la forme d'un fin canal dont la paroi est faite de cartilage fibreux dans la portion proche du pharynx et de tissu osseux dans la portion proche de l'oreille. Elle s'ouvre par un orifice dans la paroi du rhinopharynx, au fond des fosses nasales, et par un autre orifice dans la caisse du tympan, siège de l'oreille moyenne contenant les osselets.

   La trompe d'Eustache a pour rôle d'égaliser les pressions qui s'exercent sur chacune des faces du tympan, plus précisément la pression entre la caisse du tympan (face interne) et la pression atmosphérique (face externe). À chaque déglutition, les mouvements du pharynx provoquent l'ouverture automatique de l'orifice de la trompe d'Eustache, laquelle conduit alors l'air du pharynx vers l'oreille, en remplacement de celui résorbé en permanence par la muqueuse de l'oreille.

   Chez l'enfant, l'hypertrophie des amygdales pharyngées, plus connues sous le nom de « végétations », peut, en obstruant les orifices d'une trompe d'Eustache (ou des deux trompes), provoquer un dysfonctionnement de celle-ci, voire une otite séreuse. Le traitement consiste alors à pratiquer une adénoïdectomie (ablation chirurgicale, sous anesthésie générale, des « végétations »).

euthanasie

Acte consistant à ménager une mort sans souffrance à un malade atteint d'une affection incurable entraînant des douleurs intolérables.

   Certains pays (Belgique, Pays-Bas) autorisent l'euthanasie, mais la plupart la considèrent comme un crime, sa légalisation, délicate, étant susceptible d'entraîner un glissement de l'euthanasie « agonique » à l'euthanasie utilitaire. Dans l'état actuel des différentes législations, il est bien difficile de dire si l'accord, ou la demande, préalable du malade (en particulier s'il a adhéré à une association favorable à l'euthanasie) facilite ou non la décision médicale.

   Les progrès de la médecine ont donné naissance au problème de l'euthanasie passive (pour des patients en coma dépassé maintenus artificiellement en vie) ; décider d'interrompre une réanimation est une responsabilité souvent difficile à assumer et nécessite une concertation entre famille et médecin afin d'adopter la meilleure attitude.

euthyroïdie

État physiologique correspondant à un taux normal d'hormones thyroïdiennes.

   L'euthyroïdie s'oppose à la dysthyroïdie, dysfonctionnement de la sécrétion thyroïdienne dans lequel on distingue l'hyperthyroïdie (maladie de Basedow) et l'hypothyroïdie (myxœdème).

   Les hormones thyroïdiennes modulent le fonctionnement de presque tous les organes du corps. Leur rôle est de permettre l'adaptation de la fonction de l'organe aux conditions extérieures, comme la thermogenèse (production de chaleur par l'organisme), qui doit être adaptée à la température extérieure et à l'effort musculaire fourni.

eutocie

Situation obstétricale favorable permettant d'espérer un accouchement normal.

   L'eutocie s'oppose à la dystocie, qui désigne un accouchement difficile.

Les présentations eutociques sont, par exemple, la présentation céphalique (tête du fœtus en avant) et, dans certains cas, la présentation par le siège (fesses en avant).

évacuation

Expulsion ou rejet de matières hors de l'organisme par les voies naturelles.

évagination

Retournement, spontané ou chirurgical, d'un organe creux sur lui-même, comme un doigt de gant.

   Au cours d'un prolapsus (descente d'organe), le vagin ou le rectum peuvent ainsi s'évaginer. Quand un traitement est nécessaire, par exemple à cause d'une incontinence rectale, il est le plus souvent chirurgical.

évaluation fonctionnelle à visée sportive

Ensemble de tests destinés à déterminer l'aptitude physique d'un sujet à une pratique sportive et à évaluer les capacités fonctionnelles des organes mis en jeu.

— Dans l'évaluation de l'appareil cardiovasculaire, celui-ci est soumis à des tests d'effort simples, comme le test de Ruffier, qui consiste à effectuer 30 flexions-extensions des membres inférieurs en 45 secondes. Ces tests permettent d'observer les variations de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle. L'épreuve sur bicyclette ou sur tapis roulant, exigeant un effort plus intense, permet de plus une évaluation de la consommation d'oxygène au cours de l'exercice ainsi que le dosage sanguin de l'acide lactique (estimation de la participation du métabolisme anaérobie) et de certaines hormones comme les catécholamines (estimation de l'état de stimulation de l'organisme). Les tests de terrain, comme le test de Cooper, qui consiste à parcourir en course à pied la plus grande distance possible en 12 minutes, sont utilisés pour estimer l'aptitude physique en fonction de la performance accomplie.

— Dans l'évaluation de l'appareil pulmonaire, ce dernier est soumis à un examen spirométrique, qui renseigne sur les capacités ventilatoires des poumons.

— Dans l'évaluation de l'appareil musculaire, les muscles sont testés dans différentes conditions : évaluation de la capacité de travail du muscle au cours de tests de détente comme celui de détente verticale (le sujet saute le plus haut possible et touche avec la main une règle graduée), mesure de la force maximale volontaire de certains groupes musculaires, tel le quadriceps, à l'aide d'un dynamomètre isocinétique.

   En fonction de l'activité sportive pratiquée, d'autres tests peuvent être nécessaires, comme une évaluation neurologique ou ophtalmologique.

évanouissement

perte de connaissance

éventration

Saillie des viscères abdominaux à travers la couche musculaire de la paroi de l'abdomen et sous la peau.

   Une éventration est généralement liée à un défaut de cicatrisation après une intervention chirurgicale. Siégeant à l'endroit de l'incision, elle est due à une ouverture spontanée de la couche de muscle et d'aponévrose (membrane fibreuse qui enveloppe les muscles), la paroi abdominale n'étant alors plus constituée que par la couche cutanée et le péritoine sous-jacent.

   Une éventration se traduit par une saillie arrondie, parfois visible uniquement en position debout ou quand le patient fait un effort. Elle peut augmenter de volume, parfois de façon très importante, surtout lorsqu'elle siège sur la ligne médiane, au-dessus ou au-dessous de l'ombilic, ou provoquer une occlusion intestinale (arrêt du transit des matières).

TRAITEMENT

Une éventration sus-ombilicale ou sous-costale, si elle est petite, ne nécessite qu'une simple surveillance. Plus grande, elle peut parfois être contenue par une ceinture abdominale. Cependant, dès qu'une éventration devient trop volumineuse ou douloureuse, elle doit être opérée. L'intervention consiste soit à rapprocher et à suturer les muscles et les aponévroses, soit à les remplacer par une prothèse en matière synthétique, appelée plaque.

   Dans tous les cas, la reprise de l'activité physique doit être progressive, éventuellement associée à une kinésithérapie.