Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

allo-antigène

Forme que revêt chaque antigène chez les individus d'une espèce donnée.

   Le meilleur exemple est celui des groupes sanguins : dans le système A.B.O., l'antigène A d'un premier individu est un allo-antigène pour un deuxième individu de groupe B, et inversement.

alloesthésie

Trouble de la sensibilité auditive, visuelle ou tactile, caractérisé par la perception d'un stimulus du côté opposé à celui d'où il provient réellement.

allogreffe

Greffe pratiquée entre deux individus d'une même espèce génétiquement différents.

Synonymes : allotransplantation, greffe allogénique, homogreffe, homotransplantation.

   L'allogreffe se distingue de l'autogreffe, dans laquelle le greffon est prélevé sur le patient lui-même, et de la xénogreffe, effectuée entre deux individus d'espèces différentes. Les greffes pratiquées entre deux vrais jumeaux ne sont pas des allogreffes. L'allogreffe est utilisée pour transplanter des tissus (peau, cornée, moelle osseuse, os, plus rarement vaisseaux et tendons) et pour remplacer un ou plusieurs organes malades (rein, cœur, foie, pancréas, poumons, intestin grêle) ; des allogreffes multiples peuvent ainsi être réalisées : cœur-poumons, foie-rein, rein-pancréas.

   Lors d'une allogreffe, le greffon est prélevé sur une personne venant de mourir ou en état de mort cérébrale ; un rein, une partie du foie ou de la moelle osseuse peuvent toutefois être pris sur un donneur vivant.

   La principale complication de l'allogreffe est la réaction de rejet contre le transplant : chaque individu est porteur d'un système d'antigènes, dits antigènes d'histocompatibilité, ou complexe HLA, qui sont des constituants de certaines cellules de l'organisme destinés à reconnaître, à neutraliser et à détruire les tissus qui lui sont étrangers. La réaction de rejet est plus ou moins intense selon la nature des transplants (cornée, os, tendons, vaisseaux sont généralement bien tolérés, à l'inverse de la peau, de la moelle osseuse et des organes), l'état immunitaire du receveur et le degré de ressemblance entre les groupes tissulaires du donneur et du receveur. La détermination des groupes HLA des donneurs potentiels et du receveur permet de trouver le meilleur appariement possible. En outre, différents médicaments (corticostéroïdes, azathioprine, ciclosporine, FK506, sérum antilymphocytaire, anticorps monoclonaux) ont pour but d'empêcher ou de limiter la réaction de rejet.

allongement

Intervention chirurgicale consistant à augmenter la longueur d'un tendon ou d'un os.

— L'allongement d'un tendon se pratique en cas de rétraction tendineuse ou après section avec perte d'un fragment du tendon.

— L'allongement d'un os se pratique pour corriger une inégalité de longueur entre deux membres, essentiellement les membres inférieurs. On distingue deux techniques :

— dans les allongements extemporanés, l'os est sectionné en biais (ostéotomie) et ses deux extrémités sont ressoudées par fixation d'une plaque, en respectant l'écartement désiré. Cette technique (ostéosynthèse) est réservée à des gains en longueur ne dépassant pas 4 centimètres ;

— dans les allongements progressifs, les deux extrémités de l'os sont régulièrement écartées par un distracteur externe (tiges métalliques externes prenant appui sur des broches implantées dans chaque extrémité osseuse). Le gain obtenu est en moyenne de 1 millimètre par jour et peut atteindre au total plusieurs centimètres.

allopathie

Mode habituel de traitement médical qui combat la maladie en utilisant des médicaments qui ont un effet opposé aux phénomènes pathologiques.

Voir : homéopathie.

allotype

Variation génétiquement déterminée de la structure d'une molécule, protéine (immunoglobuline) ou polysaccharide (marqueurs du groupe sanguin), par quoi celle-ci acquiert un caractère antigénique vis-à-vis des individus ne présentant pas cet allotype.

alopécie

Chute totale ou partielle des cheveux ou des poils due à l'âge, à des facteurs génétiques ou faisant suite à une affection locale ou générale.

Synonyme : psilose.

   L'alopécie peut se rencontrer chez l'homme comme chez la femme.

Alopécies non cicatricielles

Dans les alopécies non cicatricielles, la pousse des cheveux est inhibée sans qu'il y ait lésion du cuir chevelu. Elles peuvent donc être réversibles. Selon l'étendue de la chute des cheveux, on distingue les alopécies localisées des alopécies diffuses.

— Les alopécies non cicatricielles localisées sont essentiellement représentées par la pelade et les teignes.

— Les alopécies non cicatricielles diffuses ont des causes très diverses.

   L'alopécie séborrhéique, également appelée alopécie androgénogénétique, ou calvitie commune, est due à un excès d'androgènes (hormones mâles). C'est la plus fréquente des alopécies. Elle commence au niveau des tempes, où les cheveux sont miniaturisés et progressivement remplacés par du duvet. Ce type d'alopécie concerne habituellement les hommes, mais peut également toucher les femmes, au moment de la ménopause ou à la suite d'un traitement par des androgènes.

   Les alopécies non cicatricielles diffuses peuvent également faire suite à un choc nerveux ou à un stress (avortement, choc psychologique, surmenage, intervention chirurgicale, accouchement).

   De nombreux médicaments (anticoagulants, anticonvulsivants, antithyroïdiens, bêtabloquants, hypocholestérolémiants, rétinoïdes, anticancéreux) sont souvent responsables d'une chute diffuse de cheveux. Le mécanisme de leur action est variable : blocage de la synthèse des follicules pileux ou bien cassure des tiges pilaires. Des maladies infectieuses avec forte fièvre (grippe hyperthermique, infection bronchique, scarlatine), des troubles endocriniens (diabète, hypothyroïdie, hyperthyroïdie) et des maladies métaboliques (anémie, carence ferrique, régime amaigrissant) peuvent entraîner une alopécie transitoire.

   Enfin, des agressions mécaniques sont parfois responsables d'alopécie : brossages violents, teintures, permanentes, lavages trop fréquents ou trichotillomanie (tic qui consiste à s'arracher les cheveux et qui s'observe surtout chez les enfants). Il arrive cependant qu'aucune cause ne soit trouvée.

TRAITEMENT

Le traitement de l'alopécie non cicatricielle est celui de l'affection d'origine (diabète, anémie, stress, etc.). La prévention des chutes de cheveux dues à une chimiothérapie anticancéreuse a été proposée, par casque ou réfrigération locale ; malheureusement, ses résultats restent souvent décevants. Les femmes atteintes d'alopécie séborrhéique peuvent suivre une cure hormonale à base d'œstroprogestatifs ou d'antiandrogènes. Dans tous les cas, l'hygiène du cuir chevelu doit être respectée : shampooing doux 1 ou 2 fois par semaine, suppression ou espacement des manipulations chimiques ou mécaniques agressives (permanentes, teintures). Les traitements généraux à base de vitamines du groupe B peuvent aider. L'efficacité du minoxidil, employé localement sous forme de solution (2 applications par jour pendant 6 mois), est transitoirement efficace. À l'arrêt du traitement, les cheveux retombent, mais le traitement peut être renouvelé. Les greffes de cheveux sont le seul traitement efficace de l'alopécie séborrhéique.

Alopécies cicatricielles

Les alopécies cicatricielles sont caractérisées par une destruction définitive des follicules pileux, souvent d'origine inflammatoire. Le cuir chevelu est alors lisse, brillant. Ces alopécies peuvent être soit congénitales (aplasie du cuir chevelu, kératose pilaire décalvante et atrophiante, etc.), soit acquises, et alors dues à certaines maladies infectieuses (favus, syphilis), auto-immunes (lupus érythémateux, sclérodermie, sarcoïdose) ou métaboliques (amylose), à des dermatoses bulleuses ou à des cancers (épithélioma basocellulaire). Certaines blessures (brûlure, radiodermite) peuvent également provoquer une alopécie cicatricielle.

Voir : calvitie, pelade, teigne.