Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

trophoblaste (biopsie de)

Prélèvement, dans l'utérus d'une femme enceinte, d'un échantillon de tissu placentaire à des fins d'analyse.

Synonyme : prélèvement de villosités choriales.

INDICATIONS

La biopsie de trophoblaste permet de porter le diagnostic prénatal de certaines maladies, métaboliques ou génétiques (trisomie 21, syndrome de Turner, hémophilie ou myopathie), grâce à la réalisation du caryotype fœtal (photographie de l'ensemble des chromosomes du fœtus). Elle indique le sexe de l'enfant, qu'il est important de connaître en cas de transmission possible de maladie liée au sexe. La biopsie de trophoblaste permet de faire les mêmes recherches sur les chromosomes que l'amniocentèse (réalisée à partir des cellules fœtales présentes dans le liquide amniotique), mais plus tôt dans la grossesse.

TECHNIQUE ET DÉROULEMENT

Pratiquée aux environs de la 10e semaine d'aménorrhée (absence des règles) dans un centre spécialisé, une biopsie de trophoblaste s'effectue soit par voie vaginale, en faisant progresser une pince à travers le col de l'utérus jusqu'au trophoblaste, soit par voie abdominale, en ponctionnant la paroi de l'abdomen. Dans ce dernier cas, une anesthésie locale a parfois lieu.

   Le prélèvement est fait sous contrôle échographique, et la patiente doit boire un demi-litre d'eau une heure avant l'examen pour que sa vessie soit visible. L'examen est très peu douloureux. Il dure entre 5 et 15 minutes. La patiente peut repartir immédiatement. Les premiers résultats par FISH (fluorescent in situ hybridation) peuvent être obtenus en 48 heures, puis confirmés par une culture ultérieure.

EFFETS SECONDAIRES

L'examen ne présente aucun danger pour la mère. Cependant, les risques de fausse couche due à une fissuration des membranes ou à un décollement du placenta ne sont pas négligeables, évalués entre 3 et 5 %.

tropisme

Localisation élective d'un germe ou d'une toxine microbienne dans un tissu particulier de l'organisme, caractérisant nettement cet agent pathogène et déterminant ses manifestations pathologiques.

   Les toxines des bactéries Clostridium botulinum (responsable du botulisme) et Clostridium tetani (responsable du tétanos) sont, par exemple, à tropisme nerveux ; elles sont dites neurotropes. Le virus de la poliomyélite aiguë est aussi à tropisme nerveux.

trou de conjugaison

Orifice de la colonne vertébrale livrant passage à un nerf rachidien destiné à innerver le corps.

   Il existe entre 2 vertèbres adjacentes un trou de conjugaison droit et un trou de conjugaison gauche. Ils communiquent avec le canal rachidien creusé dans les vertèbres, qui abrite la moelle épinière, d'où naissent les nerfs rachidiens. Les traumatismes et les maladies de la colonne vertébrale (arthrose) peuvent rétrécir un ou plusieurs trous de conjugaison. Il en résulte une névralgie (douleur par irritation du nerf), telle qu'une sciatique dans un membre inférieur.

trouble obsessionnel compulsif

névrose obsessionnelle

trypanosomose américaine

maladie de Chagas

trypanosomose humaine africaine

Maladie parasitaire provoquée par un protozoaire (micro-organisme unicellulaire) flagellé, le trypanosome (voir cycle du parasite et photos p. 1067).

Synonyme : maladie du sommeil.

DIFFÉRENTS TYPES DE TRYPANOSOMOSE HUMAINE AFRICAINE

La trypanosomose humaine africaine, sous ses deux formes, est endémique en Afrique intertropicale.

— La trypanosomose humaine africaine due à Trypanosoma gambiense sévit en Afrique occidentale et centrale.

— La trypanosomose humaine africaine due à Trypanosoma rhodesiense affecte l'Afrique orientale.

CONTAMINATION

La trypanosomose humaine africaine est transmise à l'homme par la piqûre d'une mouche, la glossine, plus connue sous le nom de mouche tsé-tsé. Les trypanosomes, à l'aide du flagelle qui les caractérise, se déplacent dans le sang, les ganglions et le système nerveux.

SYMPTÔMES ET ÉVOLUTION

Bien que le temps d'incubation de la maladie soit en général de 5 à 20 jours, il arrive que celle-ci ne se déclare qu'au bout de plusieurs années. Elle se traduit par une fièvre, des démangeaisons, l'apparition de ganglions sur le cou. La rate et le foie augmentent de volume. Le malade devient irritable ou triste, s'agite, parle beaucoup ou se réfugie dans la morosité. Il est parfois victime de troubles du comportement importants pouvant aller jusqu'à l'agressivité et nécessitant un internement psychiatrique. De plus en plus apathique, le malade s'endort dans la journée, mange de moins en moins et passe des nuits agitées. Non traitée, la maladie, dans un délai variable selon les cas, aboutit au coma puis à la mort. La trypanosomose due à Trypanosoma rhodesiense est d'évolution plus rapide, se traduisant par une fièvre élevée et une anémie pouvant, dans les formes graves, conduire au décès avant même l'apparition des signes neurologiques.

DIAGNOSTIC

L'analyse du sang, d'une ponction ganglionnaire ou du liquide cérébrospinal (obtenu par ponction lombaire) révèle la présence du parasite.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Certains médicaments antiparasitaires sont actifs mais dangereux, car leur toxicité est importante. Il s'agit de la pentamidine et de la suramine en début de maladie, et du mélarsoprol et de l'éflornithine en phase avancée. Les protocoles de traitement sont encore mal systématisés ; ils sont différents selon que la maladie est due à Trypanosoma gambiense ou à Trypanosoma rhodesiense. Les touristes et les citadins courent peu de risques d'être atteints par la trypanosomose, qui n'est pas une maladie urbaine et qui ne se développe qu'après de nombreuses piqûres de mouche. L'espèce Trypanosoma rhodesiense, en particulier, infecte principalement les animaux sauvages, et ne peut contaminer l'homme qu'à l'occasion d'un séjour dans leur habitat (chasse, safari). Les services de santé africains luttent activement contre la maladie du sommeil par des procédés de dépistage et par la destruction des mouches tsé-tsé. Une recrudescence de la maladie est actuellement observée dans la plupart des foyers endémiques d'Afrique centrale et occidentale.

Voir : maladies transmises par les insectes.