Larousse Médical 2006Éd. 2006
U

utérus (cancer de l')

Cancer génital féminin qui peut toucher soit le col, soit le corps de l'utérus (endomètre).

Cancer du col de l'utérus

C'est le plus fréquent des cancers de l'appareil génital féminin. Il occupe le deuxième rang des cancers féminins, après le cancer du sein : on observe chaque année 23 nouveaux cas de cancers du col de l'utérus pour 100 000 femmes. Ce cancer apparaît plus souvent avant la ménopause et chez la femme qui a eu plus d'un enfant. Il s'agit d'un carcinome épidermoïde (cancer de l'épithélium), dans la partie externe du col, ou d'un adénocarcinome (cancer du tissu glandulaire) dans sa partie interne.

CAUSES

Parmi les facteurs de risque se trouvent les infections génitales, surtout à papilloma virus, qui sont des maladies sexuellement transmissibles ; la multiplicité des partenaires sexuels ; la précocité de la vie sexuelle ; le fait d'avoir eu plus d'un enfant ; le tabagisme.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Des lésions précancéreuses caractéristiques (dysplasies) précèdent l'apparition du cancer. Une dysplasie du col ou un cancer à son début ne se manifestent souvent par aucun signe, mais tout saignement ou perte teintée de sang (après des rapports sexuels, entre les règles, après la ménopause) sont des signes d'alarme.

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

Les dysplasies sont décelables lors d'un examen gynécologique (aspect du col, test au lugol et à l'acide acétique), mais le diagnostic du cancer du col se fonde sur l'examen au microscope de cellules prélevées sur la zone suspecte par frottis cervicovaginal. Un frottis dont le résultat est anormal justifie un examen visuel local (colposcopie) au cours duquel est pratiquée une biopsie.

   Non traité, le cancer s'étend, d'abord localement (au vagin, à la vessie, au corps de l'utérus, au rectum). Des métastases dans le foie sont possibles.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement fait appel à la chirurgie et à la radiothérapie, auxquelles est associée ou non la chimiothérapie. Dans les formes de cancer très localisées, la conisation (amputation du col) suffit parfois. Dans les formes plus évoluées, l'intervention chirurgicale, plus large, comprend l'ablation de l'utérus, de ses annexes et de la partie supérieure du vagin (colpo-hystérectomie élargie) ; elle est complétée par un curage des ganglions voisins, les ganglions iliaques. L'intervention est souvent précédée par un traitement radiothérapique consistant à mettre au contact du col utérin une source radioactive (curiethérapie). Lorsque le cancer s'est disséminé dans le petit bassin, une radiothérapie externe est effectuée sur l'ensemble des organes du petit bassin.

   En matière de prévention, une vaccination contre le papillomavirus peut être proposée aux adolescentes.

DÉPISTAGE ET PRONOSTIC

Le dépistage du cancer du col utérin passe par un frottis cervico-vaginal. Deux frottis pratiqués à un an d'intervalle sont recommandés au début de la vie sexuelle, puis environ un frottis tous les 3 ans jusqu'à l'âge de 65 ans, cette fréquence pouvant être augmentée chez les femmes à risque. Ce dépistage est d'autant plus important que, s'il est traité à son tout début, ce type de cancer guérit dans la quasi-totalité des cas. Le frottis anormal est complété par une colposcopie éventuellement suivi d'une biopsie focalisée.

Prévention

Une vaccination préventive anti-papillomavirus est actuellement disponible. Elle s'adresse aux jeunes filles de moins de 15 ans ou jusqu'à 23 ans si le premier rapport date de moins d'un an.

Cancer du corps de l'utérus

Également appelé cancer de l'endomètre, c'est le plus souvent un carcinome (cancer de l'endothélium), plus rarement un sarcome (cancer du tissu conjonctif) ou un adénocarcinome (cancer du tissu glandulaire). Il touche de 10 à 40 femmes pour 100 000 et survient après 40 ans – dans 75 % des cas après la ménopause. Plus fréquent chez les femmes qui n'ont pas eu d'enfant, il peut aussi survenir chez des femmes qui n'ont jamais eu de rapports sexuels.

   Les facteurs de risque sont l'obésité, l'hypertension artérielle, le diabète sucré, une ménopause tardive. Une hyperplasie (épaississement) de l'endomètre précède parfois le cancer.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La tumeur se manifeste par des saignements : chez la femme non ménopausée, il s'agit de règles abondantes (ménorragies) ou surtout de saignements entre les règles (métrorragies). Une femme ménopausée est alertée par la réapparition de pertes sanglantes.

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

Le diagnostic repose sur l'hystérographie (radiographie après injection d'un produit de contraste) et/ou sur l'hystéroscopie (examen direct de la cavité utérine à l'aide d'un tube muni d'une optique), qui permet de réaliser une biopsie ou un curetage utérin.

   L'évolution du cancer du corps utérin est lente, s'étendant sur plusieurs années. Les métastases peuvent atteindre le foie, le cerveau, les os.

TRAITEMENT

Le traitement, chirurgical, consiste en l'ablation de l'utérus et des ovaires (hystérectomie totale et annexectomie bilatérale), complétée parfois par un curage des ganglions iliaques voisins. Il est parfois associé, avant ou après l'opération, à une curiethérapie (mise en place temporaire dans la cavité utérine d'une source radioactive) ou encore à une radiothérapie externe.

DÉPISTAGE ET PRONOSTIC

Le dépistage du cancer du corps de l'utérus repose sur l'examen gynécologique périodique et sur la consultation médicale au moindre saignement vaginal survenant après la ménopause.

   Le pronostic de ce cancer est lié à la précocité du diagnostic.

U.V.

ultraviolet

uvée

Membrane intermédiaire, vascularisée et nourricière de l'œil.

Synonyme : tractus uvéal.

   L'uvée est composée de différents éléments, l'iris, le corps ciliaire et la choroïde, tous trois de même origine embryologique et de constitution voisine.
— L'iris, diaphragme tendu devant le cristallin, est percé en son centre par l'orifice de la pupille. Il contrôle la quantité de lumière qui pénètre dans l'œil. L'iris est observable à l'examen clinique et au biomicroscope. Son étude peut être complétée par l'angiographie oculaire et l'échographie.
— Le corps ciliaire est composé de deux éléments : les procès ciliaires, structures vasculaires responsables de la sécrétion de l'humeur aqueuse, et le muscle ciliaire, relié au cristallin, qui en modifie la courbure, permettant ainsi l'accommodation. Le corps ciliaire est difficilement observable, sauf à l'échographie.
— La choroïde, membrane vasculaire de l'œil située juste sous la rétine, qu'elle sépare de la sclérotique, est formée d'un réseau vasculaire à larges mailles. Elle nourrit la rétine et la sclérotique. La choroïde est visible à l'examen du fond d'œil, à l'angiographie oculaire et à l'échographie.

PATHOLOGIE

— Les anomalies congénitales de l'uvée, rares, sont les colobomes (fissures) de l'iris et de la choroïde.

— Les pathologies dégénératives, exceptionnelles, sont dominées par la dégénérescence d'un œil fortement myope, responsable d'une atrophie choriorétinienne et d'hémorragies rétiniennes. Elles entraînent une baisse souvent importante de la vision.

— Les uvéites sont des inflammations de l'uvée, souvent d'origine infectieuse, qui peuvent gravement altérer la vision.

— Les tumeurs de l'uvée peuvent être des mélanomes de l'iris, et surtout de la choroïde, ou des métastases touchant la choroïde, en particulier lors d'un cancer du sein ou du poumon.