Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hémorragie méningée

Épanchement de sang dans les méninges, enveloppes qui entourent le cerveau.

CAUSES

Une hémorragie méningée est due à la rupture spontanée d'un anévrysme artériel (petite zone dilatée d'une artère) ou à un traumatisme crânien. Le sang s'écoule entre les feuillets des méninges qui tapissent l'encéphale sous la voûte crânienne.

SIGNES ET SYMPTÔMES

Brutalement, le malade ressent des maux de tête intolérables, vomit en jets, ne supporte plus la lumière (photophobie) et, souvent, tombe brusquement inconscient. Contrairement aux méningites, il n'y a pas de fièvre. D'autres signes témoignent d'une lésion cérébrale : une perte de la parole, une paralysie faciale ou un déficit moteur d'un seul côté. Ceux-ci peuvent se développer en quelques minutes ou en quelques heures. Une complication particulière de l'hémorragie méningée est l'hydrocéphalie.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Un scanner et une ponction lombaire, qui recueille un liquide cérébrospinal mêlé de sang, sont nécessaires pour établir le diagnostic. Aujourd'hui, ces examens sont souvent remplacés par l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.), qui détecte parfaitement bien le sang coagulé, frais ou ancien. Le traitement est celui de la cause, par intervention chirurgicale quand celle-ci est possible. Les hémorragies méningées sont des accidents vasculaires cérébraux dont le pronostic est très réservé.

   Certains anévrysmes potentiellement dangereux et n'ayant pas encore saigné peuvent être traités préventivement par chirurgie classique ou par angioplastie (embolisation).

hémorragie obstétricale

Écoulement de sang par le vagin au cours d'une grossesse.

   Dans le cas d'une grossesse extra-utérine, le développement de l'œuf dans la trompe utérine finit par provoquer une rupture de la trompe ; celle-ci est suivie d'une hémorragie dans le péritoine, qui impose une intervention chirurgicale immédiate.

   Dans les heures suivant l'accouchement peut survenir une hémorragie de la délivrance. Celle-ci est due soit à une inertie utérine (l'utérus ne se contracte pas pour reprendre son volume habituel), soit à la rétention d'une partie du placenta (resté fixé sur l'utérus). Dans les deux cas, le traitement consiste en la révision utérine sous anesthésie : le médecin cherche et retire à la main le fragment restant de placenta. Dans le cas de l'inertie utérine, si la révision utérine ne suffit pas, on pratique des injections d'ocytociques pour rétablir la contractilité du muscle utérin et arrêter l'hémorragie. Si la tonicité du muscle utérin ne peut être rétablie, une embolisation des artères utérines, sous contrôle radiologique, ou une ligature des artères hypogastriques, par ouverture de la paroi abdominale, doit être réalisée. Si l'hémorragie est incontrôlable, une hystérectomie, dite alors d'hémostase, est pratiquée.

hémorragie urologique

hématurie

hémorroïde

Varice des veines situées autour de l'anus.

   Les hémorroïdes, pathologie courante et banale chez l'adulte, se divisent, selon leur emplacement, en hémorroïdes internes et hémorroïdes externes. Leur apparition est favorisée par l'hérédité, la constipation et la grossesse, par le biais de l'hypertension veineuse qu'elle entraîne.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Parfois sans symptômes, les hémorroïdes peuvent néanmoins se manifester par des douleurs et/ou par des saignements.

— Les douleurs peuvent aller d'une sensation de pesanteur anale, en cas d'inflammation locale (anite hémorroïdaire), à une douleur violente et intolérable en cas d'étranglement d'un prolapsus hémorroïdaire (hémorroïde extériorisée et visible), appelé procidence hémorroïdaire. Les thromboses hémorroïdaires (tuméfactions bleutées, arrondies et dures provenant de la formation de caillots sanguins), le plus souvent externes, sont également responsables de douleurs importantes.

— Les saignements, ou rectorragies hémorroïdaires, proviennent de lésions du réseau capillaire adjacent à la zone hémorroïdaire interne. Le saignement, de couleur rouge vif, est le plus souvent peu abondant et déclenché par la défécation. Néanmoins, tout saignement doit mener à une coloscopie de manière à pouvoir exclure l'hypothèse d'un cancer.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic, aisé, se fait au cours d'un examen, dit proctologique, qui comprend le toucher rectal, l'examen de la marge anale et l'anuscopie.

   Le traitement commence par l'administration de laxatifs non irritants, l'absorption de médicaments destinés à améliorer la circulation et la tonicité veineuse et l'application locale d'antiseptiques et d'anesthésiques. Les hémorroïdes peuvent également être soignées par des interventions réalisables par voie endoscopique : injections sclérosantes, ligature élastique qui serre la base de l'hémorroïde et entraîne sa nécrose, cryothérapie. En cas d'échec du traitement médical ou de pathologie sévère, on pratique une hémorroïdectomie.

   Le traitement symptomatique des hémorroïdes repose sur des médicaments antihémorroïdaires. Ils peuvent être d'origine végétale (flavonoïdes) et ont un mode d'action inconnu. Ils sont administrés par voie orale et sont prescrits en cures brèves, au besoin associés à des analgésiques. Les antihémorroïdaires locaux (suppositoires et pommades) sont des mélanges de substances agissant chacune sur un symptôme : inflammation (corticostéroïdes), douleur, démangeaison (anesthésique local). Ces différents médicaments sont en général utilisés en traitement d'appoint.

Voir : hémorroïdectomie, rectorragie.

hémorroïdectomie

Ablation chirurgicale des hémorroïdes.

   L'hémorroïdectomie est indiquée en cas de complication des hémorroïdes (hémorragie, douleurs, formation d'un caillot, inflammation de l'anus) ou lorsque les traitements médicaux (sclérose, cryothérapie, ligature élastique) ont échoué. Pratiquée sous anesthésie générale, elle fait appel à différentes techniques ; les hémorroïdes sont enlevées après ligature de leur pédicule vasculaire. Ce geste est parfois associé à une section partielle du sphincter anal. Les suites de cette intervention étant assez douloureuses, elles nécessitent une surveillance et des soins postopératoires assidus, en particulier une dilatation anale prudente durant les 10 premiers jours. Il faut y associer des mesures diététiques (enrichissement du régime alimentaire en fibres). L'hémorroïdectomie est le seul traitement radical des hémorroïdes.