Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

pseudoxanthome élastique

élastorrhexie

psittacose

Maladie infectieuse due à la bactérie Chlamydia psittaci.

   Chlamydia psittaci est responsable d'une zoonose ubiquitaire qui touche certains oiseaux et les mammifères. L'homme se contamine par contact direct avec un animal infecté, le plus souvent un oiseau de la famille des psittacidés (perroquet, perruche) ; les sécrétions nasales et les fèces d'un animal porteur du germe peuvent être source de contamination, même si celui-ci est apparemment sain.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une psittacose se manifeste après une incubation (période initiale silencieuse) de 6 à 15 jours.

   Le tableau clinique est celui d'une pneumopathie atypique qui se traduit par une fièvre importante, des frissons, des douleurs musculaires et des maux de tête. Une toux sèche s'installe dans les premiers jours et persiste pendant deux semaines durant lesquelles elle évolue en pneumonie (visible en radiographie pulmonaire).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic, suspecté par la notion de contact avec les oiseaux, repose sur l'examen clinique et l'interrogatoire du patient (contact avec un animal susceptible de transmettre l'infection), sur la radiographie des poumons, qui montre des opacités floues et mal délimitées, et sur une sérologie spécifique (méthode sérologique d'immunofluorescence indirecte), positive vers le douzième jour de la maladie.

   Le traitement consiste à administrer des antibiotiques (doxycyclines) pendant 10 à 15 jours. Il est efficace, mais une fatigue peut persister pendant plusieurs mois.

psoas (muscle)

Muscle épais, allongé, qui s'attache en haut sur la colonne vertébrale lombaire et se termine en bas par un gros tendon commun avec le muscle iliaque sur le petit trochanter du fémur.

   Selon son point d'appui, le muscle psoas permet de fléchir la cuisse sur le tronc ou le tronc sur la cuisse. Certaines affections de l'abdomen, comme l'appendicite, provoquent une contraction involontaire du psoas appelée psoïtis. Ce muscle peut être, en outre, le siège d'un hématome en cas d'hypocoagulabilité (diminution du pouvoir coagulant du sang) importante ou le siège d'un abcès en cas de spondylodiscite (inflammation simultanée d'un disque intervertébral et des vertèbres adjacentes) de la colonne vertébrale lombaire ou en cas d'infection osseuse vertébrale ou discale ; ces deux épanchements peuvent être drainés chirurgicalement.

psoïtis

Flexion très douloureuse et irréductible (il est impossible de remettre la cuisse en position normale) de la cuisse sur le bassin.

   Une psoïtis peut être due à une inflammation à l'intérieur de l'abdomen, comme l'appendicite, ou encore à un épanchement sanguin, à un abcès ou à une tumeur, qui, en comprimant le nerf crural dans le petit bassin sur son trajet dans le muscle psoas, provoque une irritation de celui-ci.

psoralène

Substance, extraite notamment de la bergamote, utilisée dans le traitement de certaines maladies dermatologiques pour augmenter la sensibilité de la peau aux rayonnements ultraviolets.

   Les psoralènes sont photosensibilisants : ils rendent la peau plus sensible à la lumière. Ils sont employés en particulier dans le traitement du psoriasis et du vitiligo par la puvathérapie (ingestion d'un psoralène suivie d'une exposition aux rayons ultraviolets A) car, sous l'action des ultraviolets, les psoralènes se lient à l'A.D.N. et en inhibent la synthèse. Pris par voie orale 2 à 3 heures avant une exposition aux rayons ultraviolets en cabine, ils accroissent notablement l'efficacité de ceux-ci.

   Les psoralènes sont contre-indiqués au cours de la grossesse. Si les précautions relatives à la puvathérapie ne sont pas respectées (port de lunettes spéciales, durée d'exposition limitée à chaque séance, espacement des séances, etc.), les psoralènes peuvent favoriser une cataracte, un vieillissement prématuré et des cancers de la peau.

psoriasis

Maladie cutanée chronique caractérisée par l'éruption de plaques érythématosquameuses (taches rouges couvertes de squames).

   Le psoriasis est une affection fréquente puisqu'il atteint environ 2 à 5 % de la population du globe. Sa fréquence semble de surcroît augmenter au fil des années.

   Des facteurs génétiques sont impliqués, dans plus d'un cas sur deux, le psoriasis constituant alors une maladie familiale. La survenue des poussées est par ailleurs déterminée par des circonstances diverses : infection bactérienne ou virale, en particulier chez l'enfant et l'adolescent, période de stress important, professionnel ou familial, ou encore prise de certains médicaments (lithium, bêtabloquants).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les plaques sont le plus souvent assez grandes mais surviennent parfois également sous forme de très petites taches (psoriasis en gouttes) ou peuvent avoir la taille et la forme d'une pièce de monnaie (psoriasis nummulaire). Les localisations habituelles sont la face postérieure des coudes, la face antérieure des genoux et le dos. Cependant, le psoriasis peut aussi se localiser soit aux plis cutanés des aines ou des aisselles, soit à la paume des mains ou à la plante des pieds ; dans ce cas, il prend plutôt une forme hyperkératosique (peau sèche, rêche, grise, fissurée). Une autre localisation fréquente en est le cuir chevelu, les cheveux traversant les plaques sans y adhérer.

   Des localisations aux phanères sont possibles, notamment aux ongles, qui présentent de petites dépressions en « dé à coudre », s'épaississent, se décollent et se colorent en jaune verdâtre. Les muqueuses tapissant la face interne des joues ou le gland de la verge peuvent aussi être atteintes.

ÉVOLUTION ET COMPLICATIONS

Le psoriasis évolue par poussées et peut donner lieu à trois formes de complications :

— L'érythrodermie psoriasique est une généralisation du psoriasis au corps entier. Elle s'accompagne d'une altération de l'état général avec fièvre, frissons et perte de poids.

— Le psoriasis pustuleux, apparition de centaines de petites lésions pustuleuses, de couleur blanc laiteux, ne contenant pas de germes microbiens (pustulose amicrobienne), associées à une fièvre élevée, peut être généralisé ou localisé, le plus souvent aux mains (acrodermatite pustuleuse).

— Le rhumatisme psoriasique est chronique et peut prendre deux aspects : polyarthrite (inflammation de plusieurs articulations) des doigts, à tendance déformante ; rhumatisme axial (inflammation des articulations de la colonne vertébrale), plus particulièrement des articulations sacro-iliaques, entre le sacrum et l'os iliaque. Il appartient alors au groupe des spondylarthropathies.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

— Le traitement local est surtout valable pour les formes peu étendues. Il consiste en un décapage des lésions par des bains émollients, ou kératolytiques, puis en la réduction de la rougeur sous-jacente à l'aide de produits dits réducteurs (goudrons, dioxyanthranol, dermocorticostéroïdes, dérivés de la vitamine D3, rétinoïdes locaux).

— Le traitement général repose sur la puvathérapie (ingestion d'un psoralène suivie d'une exposition aux ultraviolets A), réservée aux patients dont les lésions couvrent plus de 30 % de la surface corporelle. Un traitement d'attaque de 3 séances par semaine pendant 4 à 6 semaines est suivi d'un traitement d'entretien de rythme variable. Le traitement peut également reposer sur l'administration de rétinoïdes, surtout actifs dans les formes de psoriasis pustuleux, ou, exceptionnellement (formes très sévères), d'immunosuppresseurs (méthotrexate, ciclosporine). Un traitement général par les cytokines est actuellement à l'étude.

   Dans tous les cas, la prise en charge psychologique du patient constitue une donnée importante du traitement ; une psychothérapie de soutien peut être conseillée. Des cures thermales sont également prescrites dans certains cas, soit au bord de la mer (en particulier la mer Morte à cause de la grande concentration en sel de l'eau et du fort ensoleillement), soit dans une ville d'eaux (décapage des lésions cutanées à l'aide de douches filiformes [jets d'eau très fins et très puissants]).