Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

incision

Coupure chirurgicale d'un tissu, réalisée à l'aide d'un instrument tranchant (bistouri ou bistouri électrique).

Voir : voie d' abord.

incisive

Dent aplatie et tranchante, située à l'avant de chacun des deux maxillaires. Les incisives, au nombre de 4 sur chaque maxillaire, permettent la préhension et la coupe des aliments.

Voir : dent.

inclusions cytomégaliques (maladie des)

Maladie due au cytomégalovirus, virus de la famille des Herpesviridæ.

   La maladie des inclusions cytomégaliques se rencontre surtout chez le nouveau-né, qui la contracte par l'intermédiaire de sa mère durant la grossesse.

Elle peut se manifester par une anémie hémolytique, un purpura thrombopénique (saignement cutané par insuffisance du nombre des plaquettes), une splénomégalie (augmentation du volume de la rate), une microcéphalie (crâne trop petit) ou une choriorétinite (inflammation de la rétine et de la choroïde) et entraîner des atteintes du cerveau. Chez l'adulte sain, elle peut être contractée lors d'une transfusion et se traduit par une fièvre prolongée.

Chez le sujet immunodéprimé, elle est très fréquente et plus grave.

L'infection se traite par administration d'un antiviral.

incompatibilité Rhésus

Antagonisme entre le sang d'une femme enceinte et celui du fœtus, ou entre le sang d'un transfusé et celui du donneur, lié à l'un des antigènes du système Rhésus (Rh).

    L'introduction de globules rouges Rh+ chez un sujet Rh peut provoquer la formation d'anticorps anti-Rhésus. Une transfusion sanguine doit donc être compatible dans le système Rh « standard », c'est-à-dire D. En cas de transfusions répétées, la compatibilité doit être étendue aux autres antigènes du système Rh (C, c, E, e) pour éviter l'apparition d'anticorps anti-Rhésus et d'accidents lors de transfusions ultérieures ou d'incompatibilité fœtomaternelle.

   Une femme Rh et un homme Rh+ peuvent avoir un enfant Rh : dans ce cas, il n'y a aucun problème d'incompatibilité Rhésus. Mais ils ont également des chances d'avoir un enfant Rh+. Dans ce cas, pendant la grossesse, tout passage de globules rouges de sang fœtal (Rh+) dans le sang maternel entraînera chez la mère la formation d'anticorps anti-Rhésus. Cela peut se produire à l'occasion d'un épisode pathologique durant la gestation (saignement, grossesse extra-utérine, placenta prævia), en cas d'interruption de grossesse provoquée ou spontanée, au cours d'un examen de dépistage anténatal (ponction de sang fœtal, amniocentèse) ou encore pendant l'accouchement. La première grossesse d'une femme Rh est ainsi le plus souvent sans danger pour l'enfant. Toutefois, lorsqu'elle attend un second enfant Rh+, il est possible que son sang contienne des anticorps anti-Rhésus. Ceux-ci vont alors traverser le placenta et détruire les globules rouges du fœtus, exposant celui-ci à une anémie grave, la maladie hémolytique du nouveau-né. Les premiers signes de la maladie apparaissent en fin de grossesse et à la naissance. L'hémolyse s'accompagne d'une accumulation de bilirubine libre (issue de l'hémoglobine libérée), qui provoque un ictère. Le nouveau-né ne pouvant éliminer ce produit de dégradation toxique, des lésions irréversibles du cerveau peuvent survenir en l'absence de traitement. Dans sa forme sévère, cette maladie nécessitait naguère une exsanguinotransfusion de l'enfant, à la naissance ou in utero. Aujourd'hui, elle est le plus souvent prévenue.

PRÉVENTION

La prévention consiste à surveiller la grossesse des femmes Rh enceintes par des dosages mensuels des anticorps anti-Rhésus maternels à partir du 6e mois.

   Une prévention systématique peut être proposée au 7e mois (systématique ou après contrôle) du caractère Rh+ fœtal par une analyse spécifique du génotypage fœtal dans le sang maternel.

   De plus, au moindre événement susceptible de provoquer un passage de globules rouges du fœtus dans le sang de la mère, on injecte à la mère des gammaglobulines anti-Rhésus (essentiellement anti-D), substances qui détruisent les globules rouges du fœtus présents dans le sang maternel avant qu'ils aient déclenché la production d'anticorps anti-Rhésus. On prend en outre la précaution de transfuser exclusivement du sang Rh aux fillettes et aux femmes Rh.

   Ce traitement préventif est très efficace et la maladie hémolytique du nouveau-né est en voie de disparition.

Voir : maladie hémolytique du nouveau-né.

incompatibilité transfusionnelle

Impossibilité de transfuser le sang d'un individu à un autre en raison d'un conflit entre les antigènes du donneur et les anticorps du receveur.

   Une incompatibilité transfusionnelle apparaît le plus souvent lorsque les globules rouges du donneur portent des antigènes reconnus par des anticorps présents chez le receveur, qui détruisent les globules rouges du donneur : c'est ainsi que s'expliquent les incompatibilités entre individus de groupes sanguins différents à l'intérieur du système ABO. Les anticorps en cause peuvent être physiologiques (système ABO) ou acquis ; ils sont appelés dans ce dernier cas agglutinines irrégulières. Un autre phénomène, plus rare mais possible, intervient dans certains cas d'incompatibilité transfusionnelle : ce sont alors des anticorps du donneur, comme les anticorps anti-A et/ou anti-B hémolysants, qui peuvent être dangereux et détruire chez le receveur les globules rouges.

   Ces incompatibilités sont responsables d'accidents de gravité variable : inefficacité de la transfusion, fièvre, frissons, malaise, ictère, insuffisance rénale, état de choc.

PRÉVENTION

La prévention des accidents liés à l'incompatibilité transfusionnelle repose sur le strict respect des règles transfusionnelles. Les groupes sanguins ABO et Rhésus sont systématiquement déterminés et, en règle générale, le groupe ABO du donneur doit être identique au groupe ABO du receveur. La détermination d'un groupe ABO doit toujours être effectuée deux fois, par deux techniciens différents, afin d'éliminer tout risque d'erreur. La recherche d'agglutinines irrégulières est obligatoire dans les 48 heures précédant une transfusion. Enfin, les groupes du receveur et du sang à transfuser sont de nouveau systématiquement contrôlés par un test pratiqué au lit du malade immédiatement avant chaque transfusion.

Voir : groupe sanguin, incompatibilité Rhésus.