Larousse Médical 2006Éd. 2006
L

lèpre (suite)

DIAGNOSTIC

L'infection est mise en évidence par une cuti-réaction spécifique (à la lépromine), la réaction de Mitsuda, chez les sujets atteints de lèpre tuberculoïde, et par une biopsie des lésions cutanées ou par l'examen d'un frottis nasal, qui révèlent de nombreux bacilles de Hansen, chez les personnes atteintes de la forme lépromateuse.

TRAITEMENT

La lèpre est traitée par l'administration de sulfones ; cependant, de nombreuses résistances à ce médicament étant apparues ces dernières années, on fait actuellement appel à d'autres produits (sulfamides, rifampicine, clofazimine). Le traitement doit être poursuivi très longtemps, de 6 mois à 2 ans, voire davantage dans les formes évoluées. Il guérit les formes débutantes et empêche l'évolution des formes graves.

ÉVOLUTION

La lèpre est une maladie très mutilante, pouvant laisser après guérison de nombreuses séquelles. La chirurgie orthopédique permet de réduire les déformations mutilantes. Les névrites aiguës sont traitées par des interventions chirurgicales de décompression nerveuse.

Voir : léprome, lépromine, mycobactérium.

léprome

Tumeur nodulaire caractéristique d'une forme de lèpre, la lèpre lépromateuse.

   Les lépromes sont des nodules de taille plus ou moins importante, saillant sous la peau, peu mobiles et de consistance ferme. Ils se situent de préférence sur le visage mais également sur les membres et sur le tronc. Dans les formes avancées de la maladie, où la peau est infiltrée, les nodules cutanés contribuent à l'aspect léonin du visage du sujet atteint. Le traitement est celui de la lèpre lépromateuse (administration de dapsone, de rifampicine ou de clofazimine).

lépromine

Suspension de Mycobacterium lepræ, agent de la lèpre, inactivé par la chaleur.

   La lépromine est utilisée en cuti-réaction, appelée réaction de Mitsuda, pour déterminer l'infection par la lèpre tuberculoïde. Au bout d'un mois, on constate la présence ou non d'une induration au lieu de l'injection.

La réponse est positive (réaction granulomateuse) chez les sujets atteints de la forme tuberculoïde de la lèpre.

leptine

Protéine codée par un gène (le gène Ob) qui a une influence sur le développement de l'obésité.

   Des recherches montrent que, chez la souris, une mutation du gène Ob supprime la production de leptine et entraîne une obésité majeure. Le traitement des souris obèses par la leptine qui est produite par les adipocytes (cellules graisseuses) et qui induit une satiété est très efficace. À l'opposé chez l'homme, l'obésité est associée à des taux élevés de leptine, ce qui fait supposer une résistance éventuelle ou une diminution du passage de cette protéine du sang au cerveau ou encore une anomalie du récepteur cérébral de la leptine.

leptospirose

Maladie infectieuse rare provoquée par une bactérie spiralée du genre Leptospira.

   La bactérie est hébergée par des animaux sauvages, rongeurs (rats) ou carnivores, et par certains animaux domestiques (chiens) et excrétée dans leurs urines. L'homme se contamine par voie transcutanée (excoriation de la peau) lors de baignades en eau douce (rivières, lacs) ou, plus rarement, par contact direct (morsure). La leptospirose touche certains professionnels (maladie des égoutiers, contaminés par les rats).

SYMPTÔMES ET SIGNES

La leptospirose survient le plus souvent par cas sporadiques. L'incubation dure une dizaine de jours, puis une fièvre élevée s'installe, accompagnée de frissons, de douleurs musculaires importantes et de maux de tête pulsatiles. Un ictère intense, un syndrome méningé (nausées, raideur de la nuque), des hémorragies rénales et polyviscérales peuvent survenir 48 heures après le début des manifestations. La fièvre régresse en 4 à 10 jours, alors que les signes cliniques s'améliorent. Une recrudescence de fièvre élevée, durant environ deux jours, survient entre le 10e et le 15e jour après le début des signes.

DIAGNOSTIC, TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le diagnostic repose sur la recherche de la bactérie dans le sang (hémoculture), dans le liquide cérébrospinal ou dans les urines. La leptospirose est traitée par administration d'antibiotiques pendant deux semaines. Un vaccin efficace contre Leptospira ictero-hemorragiæ est proposé aux professionnels exposés.

Leriche (syndrome de)

Ensemble des troubles provoqués par une thrombose (occlusion complète) de l'aorte abdominale à l'endroit où celle-ci se divise en deux artères iliaques primitives.

   Le syndrome de Leriche est presque toujours dû à un athérome de la paroi aortique, auquel souvent s'ajoute un caillot, qui achève d'obstruer le passage du sang.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Bien qu'une circulation de suppléance se développe alors (les vaisseaux avoisinants grossissent, s'allongent, s'entrecroisent et prennent le relais) entre l'aorte située au-dessus de l'occlusion et les artères des membres inférieurs, évitant ainsi que ceux-ci ne se gangrènent, cette organisation est en général insuffisante : des douleurs surviennent dans les deux membres inférieurs lors de la marche, lesquelles font boiter le sujet. Quand celui-ci arrête de marcher, les douleurs disparaissent, puis reparaissent lorsqu'il se remet à marcher, entraînant de nouveau une claudication. Cela caractérise la « claudication intermittente ». Chez l'homme, une impuissance est provoquée par une insuffisance de l'apport sanguin à la verge.

DIAGNOSTIC

Il est établi par l'imagerie artérielle : échographie Doppler, complétée par une artériographie et une aortographie.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Il est chirurgical et consiste à remplacer par une prothèse synthétique en Dacron, en forme de Y renversé, le segment d'aorte concerné et la fourche faite par les deux artères iliaques primitives. Les douleurs lors de la marche s'estompent facilement, mais les troubles de l'érection peuvent persister.

Voir : athérosclérose.

létal

Qui entraîne la mort.

   La dose létale est la dose d'un médicament ou d'une substance toxique qui entraîne la mort.

   Dans l'expérimentation d'un nouveau médicament sur l'animal, on détermine la dose létale 50 (DL 50), c'est-à-dire celle qui provoque la mort de la moitié des animaux. La dose létale 50 permet de définir les seuils de toxicité d'un médicament et la distance entre les doses thérapeutiques et les doses toxiques avant d'autoriser l'administration d'un médicament à l'homme.

   La dose létale 50 est en outre utilisée pour classer les substances chimiques en différentes catégories et sert de dose de référence dans de nombreuses législations.

   En génétique, une anomalie est dite létale si elle entraîne la mort de l'embryon ou du fœtus, et un gène est dit létal lorsqu'il a subi une mutation grave responsable de la mort de l'embryon ou du fœtus.