Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

colostomie

Abouchement chirurgical du côlon à la peau, constituant un anus artificiel, temporaire ou définitif.

   La colostomie consiste à créer un orifice sur l'abdomen, par lequel les matières se vident en partie ou en totalité au lieu de s'évacuer par l'anus.

   Il y a deux types de colostomie, latérale et terminale.

— La colostomie latérale consiste à créer un orifice dans la paroi du côlon et à le fixer à une incision cutanée. La position de l'ouverture est donc latérale par rapport au flux des matières. Cette dérivation, en général temporaire, est pratiquée comme traitement en urgence d'une occlusion intestinale (interruption du transit), en amont de l'interruption. Elle est aussi effectuée en amont d'un segment de côlon récemment opéré pour le protéger contre le passage des matières en attendant que la zone suturée soit cicatrisée.

— La colostomie terminale est pratiquée à la suite d'une ablation chirurgicale complète du côlon. L'orifice du segment en amont est abouché à la peau : la position de l'ouverture se trouve donc en position terminale par rapport au flux des matières. Dans l'opération de Hartmann, la colostomie est provisoire : le segment d'aval du côlon, constitué du rectum et de l'anus, ayant été conservé, le rétablissement de la continuité colique sera possible dans un deuxième temps. Dans les autres cas, la colostomie est définitive, car le segment d'aval a été retiré, à cause d'un cancer par exemple.

   Après une colostomie, le recueil des matières et des gaz se fait dans une poche. Celle-ci, fixée à la peau au niveau du flanc gauche par un système adhésif, est changée à chaque vidange intestinale. Spontanément, les vidanges se font une ou deux fois par jour. Mais le patient peut garder un certain contrôle, d'une part grâce à un régime alimentaire, d'autre part avec un lavement matinal qui évite l'évacuation pendant la journée. Il existe une grande variété de matériels, discrets, étanches aux matières et aux odeurs, non irritants. Après avoir appris, sous contrôle d'un stomathérapeute, à s'en servir, le patient peut manipuler la poche seul. Beaucoup de colostomisés, malgré les contraintes et les difficultés psychologiques du début, mènent une vie sociale, familiale et sportive normale. Il existe des associations regroupant des personnes colostomisées.

Voir : anus artificiel, stomie.

colostrum

Liquide jaunâtre sécrété par la glande mammaire les premiers jours suivant l'accouchement, avant la montée de lait.

   Extrêmement riche en minéraux, en anticorps maternels et en protéines, le colostrum est très bénéfique au nouveau-né : il est particulièrement nourrissant et favorise à la fois la résistance immunitaire et la motricité intestinale de l'enfant. Ainsi, il facilite l'évacuation du méconium, première selle verdâtre du nouveau-né. Quant à la sécrétion lactée, elle apparaît environ trois jours après la naissance.

   On observe parfois des sécrétions de colostrum sous contraceptif oral et pendant la grossesse, par stimulation de la prolactine (hormone qui favorise la lactation).

colotomie

Ouverture chirurgicale de la paroi du côlon, à des fins diagnostiques ou thérapeutiques.

   La colotomie permet d'explorer le côlon, d'y déceler une anomalie éventuelle et, si cela est possible, de la traiter : ablation d'une tumeur bénigne (polype) siégeant sur la paroi du côlon et faisant saillie dans sa cavité ; décompression et évacuation du côlon au cours d'une occlusion intestinale. La colotomie, en raison du risque élevé de dissémination de germes qu'elle entraîne, nécessite des précautions particulières d'asepsie.

colpectomie

Intervention chirurgicale consistant à enlever une partie ou la totalité du vagin.

   La colpectomie est une intervention surtout pratiquée en cas de prolapsus génital (chute du vagin et de l'utérus) ; elle accompagne parfois une hystérectomie (ablation de l'utérus) ou une périnéorraphie (suture chirurgicale du périnée). La colpectomie peut être partielle ou totale (notamment en cas de cancer du vagin).

Voir : colpohystérectomie, colpopérinéorraphie.

colpocèle

Prolapsus des parois vaginales.

   Une colpocèle est essentiellement d'origine traumatique, liée à un accouchement difficile. Elle s'associe presque toujours à un prolapsus des organes uro-génitaux. Une colpocèle de la paroi antérieure du vagin s'accompagne généralement d'une cystocèle (descente de la vessie). Une colpocèle de la paroi postérieure entraîne le plus souvent une rectocèle (descente du rectum) ou une élytrocèle (saillie du cul-de-sac de Douglas, diverticule du péritoine, dans la paroi vaginale). La colpocèle se manifeste par une sensation de pesanteur pelvienne, avec parfois une incontinence urinaire. Le diagnostic repose sur l'examen gynécologique.

   Le traitement, chirurgical, se fait si possible par les voies naturelles.

colpocystographie

Acte de radiologie permettant d'explorer un prolapsus (descente d'organe) chez la femme.

   La colpocystographie permet d'apprécier les caractéristiques d'un prolapsus et de choisir ainsi la meilleure technique chirurgicale convenant à son traitement. Elle est également indiquée dans le bilan des incontinences urinaires liées à l'effort.

DÉROULEMENT

L'examen se déroule en salle de radiologie. La patiente est allongée sur la table d'examen, en position gynécologique, genoux pliés. Le vagin, la vessie, l'urètre et le rectum sont opacifiés par injection de produits de contraste dans les voies naturelles. La table est alors basculée de manière à permettre la prise des clichés en position debout. Deux clichés sont pris, le premier en effort de retenue (contraction musculaire maximale), le second en effort de poussée (extension musculaire maximale). Puis les deux images sont décalquées sur un même support, appelé colpocystogramme, afin d'estimer l'écart existant entre les deux positions. Cette évaluation est facilitée par la radiologie assistée par ordinateur.

EFFETS SECONDAIRES

Les jours suivant l'examen, la patiente peut ressentir de légères brûlures à la miction, dues à l'introduction de la sonde dans le canal urétral ; elles disparaissent spontanément. L'allergie à l'iode n'est pas une contre-indication, le produit de contraste ne passant pas dans le sang.