Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hémopneumothorax

Épanchement simultané de sang et d'air dans la cavité pleurale.

   Un hémopneumothorax a pour cause un traumatisme du thorax ou la rupture spontanée d'un vaisseau. Il est rarement bilatéral. Il entraîne une gêne respiratoire aiguë, voire un état de choc (défaillance aiguë de la circulation sanguine) nécessitant des transfusions sanguines.

   Le traitement consiste en un drainage de la cavité pleurale ; si la brèche n'est pas colmatée par le drainage, une suture chirurgicale de celle-ci, nécessitant une thoracotomie (ouverture du thorax), est pratiquée.

hémoptysie

Rejet par la bouche de sang provenant de l'appareil respiratoire.

   Une hémoptysie est due à la rupture d'un vaisseau sanguin à un niveau quelconque de l'arbre respiratoire. Elle ne doit pas être confondue avec une hématémèse (vomissement de sang provenant de lésions de l'appareil digestif) ni avec la présence de sang dans la bouche résultant d'un saignement de nez (épistaxis déglutie) ou d'une lésion buccale.

CAUSES

Bien que souvent consécutive à une simple bronchite aiguê infectée, une hémoptysie doit faire évoquer un cancer des bronches, une dilatation des bronches, une embolie pulmonaire, une tuberculose pulmonaire, ancienne ou récente.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Elle se traduit par le rejet par la bouche, lors d'un effort de toux, d'une quantité de sang variable.

   Selon l'importance du rejet, on distingue 3 types d'hémoptysie.

— L'hémoptysie de faible abondance, la plus fréquente, est le rejet d'une petite quantité de sang rouge, de stries sanglantes ou de crachats de couleur noire teintés de sang.

— L'hémoptysie de moyenne abondance, rejet d'environ 10 à 20 millilitres de sang, peut s'accompagner de sueurs, d'angoisse, de tachycardie.

— L'hémoptysie de grande abondance, rejet brutal d'une quantité de sang pouvant atteindre 100 à 200 millilitres, s'accompagne d'une gêne respiratoire de degré variable. Elle peut être fatale si elle est cataclysmique ou par asphyxie. On l'observe lors de cancers bronchiques évolués, lors d'une rupture d'anévrysme artériel, dans l'aspergillome ou dans la bronchectasie.

DIAGNOSTIC

Quelle que soit la quantité de sang craché, l'hémoptysie est un signe d'alarme important et doit toujours entraîner une consultation chez un médecin, voire une hospitalisation immédiate. Elle nécessite toujours une radiographie thoracique, une bronchoscopie et un scanner thoracique, voire une artériographie bronchique, pour préciser la cause et localiser l'origine du saignement.

TRAITEMENT

La cause de l'hémoptysie est à traiter en priorité. Les médicaments anti-hémorragiques sont en général efficaces. Une hémoptysie peut nécessiter l'interruption d'un traitement favorisant les saignements, tel que des anticoagulants les antiplaquettaires comme ou l'aspirine.

   Si l'hémoptysie est abondante ou persistante, une embolisation artérielle bronchique peut se révéler nécessaire. Elle consiste en l'oblitération de l'artère bronchique à l'aide de particules injectées sous contrôle radiologique. Une intervention chirurgicale, en cas de saignement rebelle et localisé, peut être indiquée dans de rares cas.

Voir : bronchectasie, cancer bronchopulmonaire, compression, hématome, hémophilie, hémostatique.

hémorragie

Écoulement de sang hors des vaisseaux sanguins.

   Une hémorragie est dite externe si le sang s'écoule directement à l'extérieur, interne si elle se produit dans une cavité (thorax, abdomen) ou dans un viscère (estomac, intestin) ; quand le sang sort par les voies naturelles (bouche, anus, urètre), l'hémorragie est dite secondairement extériorisée.

CAUSES

Une hémorragie a pour cause un traumatisme, la lésion d'un organe (inflammation, ulcère, tumeur) ou une anomalie des vaisseaux (anévrysme, fragilité par hypertension artérielle).

DIFFÉRENTS TYPES D'HÉMORRAGIE

— Une hémorragie chronique peut avoir un volume si faible (hémorragie distillante) qu'elle reste inaperçue pendant plusieurs semaines si elle est interne ; en revanche, la perte de fer qu'elle provoque est responsable d'une anémie ferriprive.

— Une hémorragie massive et rapide (plaie d'une grosse artère) entraîne la mort en quelques minutes par arrêt du retour veineux, alors même que l'organisme conserve encore les deux tiers de son volume sanguin.

— Une hémorragie importante (un litre, par exemple) est suivie d'une hypotension artérielle puis d'une tachycardie et de divers signes de décompensation de l'organisme, caractéristiques de l'état de choc : soif, malaise, agitation, vertiges, bourdonnements d'oreille, accélération du pouls et de la respiration ; pâleur du visage, des conjonctives et des ongles. Si l'hémorragie ne se reproduit pas, tout rentre dans l'ordre : le volume plasmatique est reconstitué en quelques heures par les liquides extravasculaires (ceux des organes). La moelle osseuse, stimulée par le manque de globules rouges, augmente sa production et compense en quelques semaines le déficit. Si, au contraire, l'hémorragie se répète à quelques heures d'intervalle, le malade est en état de choc avec effondrement de la tension, oligurie (diminution des urines) et décède en l'absence de transfusion. Faite trop tard, celle-ci peut être sans effet (choc hémorragique irréversible).

TRAITEMENT

Il repose sur l'arrêt de l'hémorragie, en général par intervention chirurgicale. Lorsque l'hémorragie est externe et consécutive à la plaie de vaisseaux du cou ou d'un membre, elle peut être interrompue par compression – à la main ou à l'aide d'un paquet de tissus – du point de saignement ou d'un point situé sur le trajet du tronc artériel qui alimente le saignement.

   Il faut aussi remplacer le volume de sang perdu en perfusant dans une veine des solutés de remplissage (gélatines, dextrans). Ces derniers sont insuffisants dans les cas les plus graves, où l'on doit avoir recours aux transfusions sanguines.

hémorragie cérébrale

Écoulement de sang dans le cerveau.

Voir : accident vasculaire cérébral.

hémorragie des viscères abdominaux

Écoulement sanguin à l'intérieur de l'abdomen.

   À la suite d'un choc traumatique, le foie ou la rate peuvent éclater et provoquer une hémorragie. En fonction de l'évolution, très étroitement suivie au scanner, l'hémorragie est soit maintenue sous surveillance, soit stoppée par une intervention réparatrice (suture vasculaire, compression), soit traitée par ablation de l'organe atteint (hépatectomie ou splénectomie).

   Une plaie vasculaire traumatique peut être aussi la cause d'une hémorragie intra-abdominale.

Voir : hémopéritoine.