Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

maladie sérique

Ensemble des manifestations allergiques dues à la pénétration dans l'organisme de sérum ou d'antigènes médicamenteux.

Synonyme : maladie du sérum.

   La maladie sérique est consécutive à l'injection de sérum ou, plus rarement, à la prise d'antibiotiques (pénicillines, antituberculeux, etc.), d'anti-inflammatoires, de barbituriques ou d'hormones (insuline). Elle est due à la sécrétion, par le système immunitaire du malade, d'anticorps dirigés contre les substances sériques ou médicamenteuses, étrangères à l'organisme (antigènes). Ces anticorps se fixent ensuite sur elles, dans le sang, pour former des complexes immuns, lesquels se déposent sur les parois artérielles, dans les organes et les tissus (peau, articulations et rein).

   Après 7 à 10 jours apparaissent des manifestations cutanées (urticaire, petites taches rosées avec un bourrelet périphérique), une fièvre, des douleurs articulaires, auxquelles peuvent s'associer des douleurs abdominales avec nausées et vomissements ; une atteinte inflammatoire des glomérules rénaux est également possible.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Les formes graves sont traitées par les antihistaminiques et les corticostéroïdes, les autres guérissent spontanément en quelques jours. La prévention consiste à supprimer toute nouvelle administration du médicament concerné et, plus généralement, à limiter, autant que possible, les prescriptions de sérum et d'anticorps d'origine animale.

maladie sexuellement transmissible

infection sexuellement transmissible

maladie systémique

Nouvelle appellation de la connectivite.

Voir : connectivite.

maladie vénérienne

Maladie infectieuse contagieuse, transmissible par voie sexuelle.

   Ce terme – dérivé du nom de l'antique déesse de l'Amour, Vénus –, désignait naguère des maladies telles que la syphilis, la gonococcie, le chancre mou et la lymphogranulomatose vénérienne. Le terme aujourd'hui employé est celui d'infections sexuellement transmissibles (I.S.T.) – qui se substitue à celui de maladies sexuellement transmissibles (M.S.T.), longtemps usité.

Voir : infection sexuellement transmissible.

maladies transmises par l'eau et les aliments

Maladies transmises à l'homme par ingestion ou par contact avec l'eau et les aliments contenant des produits chimiques toxiques, des toxines, des virus, des bactéries ou des parasites.

   Les maladies dues à de l'eau ou des aliments contaminés sont peut-être le problème de santé publique le plus répandu à travers le monde, tant dans les pays développés que dans les pays en développement.

   Les menaces qui pèsent sur la sécurité alimentaire procèdent d'un enchaînement complexe de facteurs tels que la pollution environnementale et industrielle, les pratiques agricoles, les pratiques de production alimentaire, ainsi que les pratiques culturelles comme la consommation de produits alimentaires crus ou pas assez cuits.

   Les campagnes médiatiques récentes autour des prions et de la « vache folle » (encéphalopathie spongiforme bovine ou E.S.B.), la découverte de dioxine et d'autres polluants chimiques comme le pyralène dans le poulet ou dans les poissons, l'utilisation d'antibiotiques dans l'alimentation des animaux et l'avènement des organismes génétiquement modifiés (O.G.M.) ont contribué à accroître les préoccupations relatives à la sécurité alimentaire.

Symptômes et signes

Ces maladies sont le plus souvent dues au manque d'hygiène fécale et se traduisent par une diarrhée avec ou sans fièvre.

   Les symptômes sont cependant très divers. Ils vont d'une simple gêne gastro-intestinale à des nausées, des vomissements, de violentes douleurs intestinales avec diarrhée et, souvent, une fièvre (salmonelloses, infections virales ou toxines). Mais elles peuvent aussi se présenter avec une septicémie (listériose) ou des signes neurologiques (ciguatera, botulisme). D'autres ne sont que de simples infestations avec rarement des signes cliniques ; elles peuvent cependant présenter un danger pour la santé comme dans le cas d'une femme enceinte contaminée par des toxoplasmes.

   La sévérité des signes dépend du patient, de l'agent causal et de la quantité d'aliment contaminé ingérée. Une hospitalisation peut être nécessaire, les cas graves engageant le prognostic vital.

Causes principales

Les causes les plus fréquentes de maladies transmises par l'eau et les aliments sont des bactéries, des virus ou des parasites. Les polluants chimiques et les toxines, non infectieux, peuvent aussi être en cause.

— Agents non infectieux : métaux lourds (mercure, cadmium, cuivre, plomb, zinc, etc.) ; produits chimiques divers provenant de la pollution environnementale (dioxine, etc.) ; toxines accumulées dans les crustacés et les poissons (ciguatera) ; mycotoxines (aflatoxine, etc.) ; toxines des cyanobactéries ou algues bleues ; toxines accumulées dans les denrées alimentaires en raison d'une mauvaise préparation ou d'un défaut de conservation entraînant la prolifération de Staphylococcus aureus, de Clostridium botulinum (botulisme) ou de Bacillus cereus.

— Agents infectieux : bactéries (salmonelloses, shigelloses, typhoïde, infections à Campylobacter, Escherichia coli, Helicobacter pylori, Yersinia enterocolitica, choléra, brucellose, listériose) ; virus (hépatites A et E, infections par le virus de Norwalk et autres norovirus, infections par les rotavirus) ; parasites (cryptosporidiose et autres coccidioses, amœbose, giardiose, toxoplasmose, téniasis [ver solitaire], bothriocéphalose, distomatoses, échinococcoses).

Voir : maladies transmises par les animaux, pollution.

maladies transmises par les animaux

Maladies virales, bactériennes ou parasitaires, transmises des animaux à l'homme, que ce soit directement (morsure, griffure, piqûre) ou indirectement (viande, piqûre avec la carcasse ou une arête d'un animal mort, etc.).

Synonymes : anthropozoonose, zoonose.

   Les maladies transmises par l'animal sont très nombreuses : maladies virales (rage, fièvre jaune, dengue, etc.), bactériennes (brucellose, charbon, leptospirose, tularémie, psittacose, lymphoréticulose bénigne d'inoculation, etc.), parasitaires (leishmanioses, téniasis, toxoplasmose, trichinellose, trypanosomoses, etc.). Les animaux peuvent intervenir de multiples façons dans la transmission d'un agent infectieux, ou dans le maintien de cet agent dans le milieu.

L'animal subit l'infection naturelle par l'agent pathogène responsable (virus, bactérie ou parasite) de la maladie. La transmission à l'homme se fait directement (morsure, griffure, etc.), ou indirectement (via les excréments, le sang, le lait, la viande, etc.). L'hôte peut être atteint (cas de la rage chez le renard) ou pas (animal réservoir).

— L'animal réservoir est un hôte qui ne développe pas de maladies. Il contribue ainsi à assurer durablement la présence de l'agent infectieux dans l'environnement. Les animaux réservoirs sont généralement des rongeurs, des oiseaux, des chauves-souris ou des animaux d'élevage. La transmission à l'homme est alors souvent assurée par un autre animal appelé vecteur.

— L'animal vecteur véhicule un agent pathogène qui doit obligatoirement réaliser une étape de son cycle naturel avant transmission à l'homme. Les vecteurs les plus fréquents sont des arthropodes : insectes (moustiques, mouches) ou acariens (tiques). Les animaux domestiques (chiens, chats) peuvent aussi propager ces maladies.

   Certains professionnels sont plus exposés : bouchers, équarrisseurs, égoutiers, éleveurs, vétérinaires, laborantins.

    Il existe des vaccins contre la brucellose, la fièvre jaune, la leptospirose et la rage.

Voir : maladies transmises par l'eau et les aliments, maladies transmises par les insectes, zoonose.