Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
A

Alberto ALONSO (né en 1917). (suite)

JCD

Autres chorégraphies. Concerto (1943, mus. *Vivaldi et *Bach) ; Sombras (1946, *Sibelius) ; Espace et Mouvement (1966, mus. *Stravinski) ; Portrait de Roméo et Juliette (1970, mus. *Berlioz et *Henry); A Santiago (1972, mus. Almeida et Ferrer).

Alicia ALONSO [ndn. DE LA CARIDAD DEI COBRE MARTÍNEZ HOYO A. Ernestina] (née en 1921).

Danseuse et directrice de compagnie cubaine.

Formée à Cuba puis à New York, elle devient membre du Ballet Theatre à partir de 1941 et, occasionnellement, du Havane Pro Arte Musical, participant avec l'American Ballet à des créations importantes : Undertow d'A. *Tudor (1945), Thème et Variations de G. *Balanchine (1947) ou Fall River Legend d'A. *De Mille (1948). La même année, le Ballet Theatre cessant ses activités, elle rentre à La Havane et fonde sa propre compagnie, le Ballet Alicia Alonso, une affaire de famille : elle en est prima ballerina, son mari Fernando Alonso, directeur, et son beau-frère Alberto *Alonso, directeur artistique. Préoccupée de former la relève, Alicia Alonso développe une école parallèlement à sa compagnie : elle nourrit déjà son grand rêve de créer un style classique cubain. En 1959, dès l'accession au pouvoir de Fidel Castro, elle est chargée de la direction du Ballet national de *Cuba, auquel elle donne un essor incontestable. Conduisant la compagnie à travers le monde, elle en fait une vitrine incontestable de la culture cubaine et le berceau d'une génération de grandes ballerines et de danseurs talentueux.

Danseuse au style très pur, virtuose sans faille, elle est également une interprète d'une dimension dramatique hors du commun. Elle poursuit encore dans les années 1990 une carrière d'une longévité exceptionnelle dans le domaine classique, de nombreux chorégraphes cubains ayant à cœur de lui fournir des rôles sur mesure. Figure emblématique de la danse cubaine, comptant parmi les plus grandes ballerines du XXe s., elle est également vénérée du public américain et chacune de ses apparitions new-yorkaises constitue un véritable événement.

JCD

Richard ALSTON (né en 1948).

Danseur et chorégraphe britannique.

Éduqué à Eaton, il étudie les beaux-arts avant d'entamer sa formation de danse à la London School of Contempary Dance (plus tard *London Contemporary Dance School, LCDS) où il crée sa première chorégraphie (Transit, 1968) ; un an après, sa pièce Something to Do entre au répertoire du *LCDTheatre. Il fonde ensuite une compagnie expérimentale, Strider (1972-1975), puis part étudier pendant deux ans auprès de M. *Cunningham à New York où il crée Unamerican Activities (1976). A son retour, avec un nouvel élan créatif, il fonde Richard Alston and Dancers et commence à enseigner la technique Cunningham. En 1980, il crée Bell High, sa première pièce pour le *Ballet Rambert, dont il est nommé aussitôt chorégraphe résident. Parallèlement, avec I. *Spink et S. *Davies, il fonde en 1982 le groupe Second Stride sur le modèle de Strider. Devenu directeur artistique du Ballet Rambert (1986-1992), qu'il rebaptise *Rambert Dance Company, il y crée 25 pièces. En 1994, il est nommé directeur artistique de The *Place où est hébergée sa compagnie (Richard Alston D. Co.). Son style, qui traverse des phases très différentes, est généralement peu narratif. Proche des idées de Cunningham, il affirme en outre une grande sensibilité musicale.

OD

Autres chorégraphies. Les *Sept Péchés capitaux (1978, English National Opera) ; Rainbow Ripples (1980, B. Rambert) ; Soda Lake (1981, pour Michael Clark) ; Apollo Distraught (1982, Rambert D. Co.) ; Mythologies (1985, Rambert D. Co. ) ; *Pulcinella (1987, Rambert D. Co.) ; Shadow Realm (1994, R. Alston D. Co.) ; Rumours, Visions (1994, R. Alston D. Co.) ; le Marteau sans maître (1992, Cie R. *Chopinot) ; Stardust (1995, R. Alston D. Co.) ; Beyond Measure (1996, R. Alston D. Co.) ; Brisk Singing (1997, R. Alston D. Co.) ; Red Run (1998, R. Alston D. Co.).

Marlis ALT (née en 1950).

Danseuse allemande.

Après des débuts au Folkwang Tanz Studio *Essen, elle danse de 1971 à 1973 aux États-Unis, notamment dans le film d'A. *De Mille, Goldrush (1973). Membre du Thanztheater de *Wuppertal de 1974 à 1977, elle est une des danseuses qui donneront corps au style de P.*Bausch. Fine et fragile, teint pâle, visage d'ange et corps d'adolescente, elle est l'incarnation même de l'Élue dans le*Sacre du printemps (1975). Bouleversante Judith dans Blaubart (1977), elle revient à la scène en 1998 dans Barbe-Bleue monté par P. Bausch pour le Festival d'Aix-en-Provence.

MIB, MF

Robert ALTON (1906-1957).

Danseur, chorégraphe et réalisateur américain.

Il se forme à New York auprès de M. *Mordkin, dans la compagnie duquel il débute, et au Conservatoire d'art dramatique. Il danse à *Broadway, notamment dans Take It From Me (1919), puis fait ses débuts de *dance director à Saint Louis, où il enseigne également à la Clark's Dance School, comptant parmi ses élèves Donn Arden et B. *Grabble. Il entame alors une brillante carrière de chorégraphe à Broadway, collaborant, avec R. *Rodgers et L. *Hart, C. *Porter ou O. *Hammerstein, aux principaux succès des années 1920 et 1930 (Anything Goes, 1935 ; *Ziegfeld Follies, 1934, 1936, 1943 ; *Pal Joey, 1940 ; Panama Hattie, 1940). Il y encourage aussi les carrières de R. *Bolger, B. Grabble, G. *Kelly, *Vera-Ellen, Ch. *Walters, entre autres, tous appelés à devenir des vedettes de cinéma et qu'il emmène avec lui en rejoignant Hollywood.

Après avoir dansé avec Greta Garbo dans la Femme aux deux visages (1941, réal. George Cukor, *MGM) et signé les chorégraphies de You'll Never Get Rich (1941, réal. Sidney Lanfield, avec F. *Astaire et R. *Hayworth, *Columbia) et de Du Barry Was a Lady (1943, co-chor. Ch. Walters, réal. Roy Del Ruth, avec G. *Kelly, firme), il s'affirme bientôt comme l'un des meilleurs spécialistes de la danse au cinéma et travaille dès lors en priorité pour l'unité *Freed au sein de la MGM (1944-1951) : en 1946, il signe des chorégraphies pour Harvey Girls (réal. G. *Sidney, avec J. *Garland et C. *Charisse) et Ziegfeld Follies de V. *Minnelli, qu'il retrouve pour The *Pirate (1948, avec G. Kelly) ; avec Ch. Walters, devenu réalisateur, il travaille à nouveau avec F. Astaire (*Easter Parade, 1948 ; The *Barkleys of Broadway, 1949 ; The *Belle of New York, 1952), retrouvant G. Sidney pour Annie Get Your Gun (1950) et Show Boat (1951, avec M. et G. *Champion). Il passe ensuite à la *Fox puis à la *Paramount, où son nom est associé à ceux d'Ethel Merman (Call Me Madam, 1953, réal. XXXXXX), Bing Crosby (White Christmas, 1954, réal. Michael Curtiz) et Marilyn Monroe (There's No Business Like Show Business, 1954, réal. Walter Lang). Entre-temps, il sera devenu réalisateur, mais, très curieusement, ses deux uniques films ne seront pas des comédies musicales : Merton of the Movies (1947, MGM) se contente d'être un faire-valoir de Red Skelton et Pagan Love Song (1950) un prétexte aux numéros aquatiques d'Esther Williams.