Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
D

Claude Debussy (1862-1918) . (suite)

NC, PLM

Sur la musique de Debussy. *Goleïzovski (Cake-walk, 1921 ; Danse sacrée, 1921) ; *Terpis (Totentänze, 1925) ; *Graham (Arabesque n° 1, 1926 ; Soirée dans Grenade, 1926) ; de *Valois (Poisson d'or, 1927 ; Danses sacrées et profanes, 1930) ; *Littlefield (The Minestrel, 1935) ; *Yakobson (Valse, 1938) ; *Lichine (Protée, 1938) ; *Erdman (Hamadryad, 1948 ; Sailor in the Louvre, 1951 ; The Burning Thirst, 1952) ; *Robbins (Ballade, 1952 ; Antique Epigraphs, 1984) ; *Skibine (l'Ange gris, 1953) ; *Bolender (*Still Point, 1956) ; *Ailey (Ariette oubliée, 1959) ; *Butler (Chansons de Bilitis, 1965) ; J. *Neumeier (Haiku, 1966) ; *Walter (la Demoiselle élue, 1966) ; *Taylor (Fêtes, 1971 ; Guest of May, 1972 ; Images, 1977) ; ? ? ? ? ? *Cohan (Nympheas, 1976) ; *Kylián (la Cathédrale engloutie, 1975 ; Nuages, 1976 ; Silent Cries, 1986) ; S. *McKayle (The Last Minstrel Show, 1978) ; *Van Manen (Variations pour piano V, 1984) ; *Eagling (Nijinski, 1989) ; *Petit (Children's Corner, 1984 ; Debussy pour sept danseurs, 1990) ; S. *Feld (Evoe, 1992).

Paco DECINA (né en 1955).

Danseur et chorégraphe italien.

Il étudie la danse classique, auprès de V. *Biagi notamment, et afro-cubaine avec Bob Curtis, chorégraphes dont il devient aussi l'interprète. Il se forme ensuite aux techniques contemporaines américaines (1979-1984) avant de s'installer en France où il fonde la compagnie Post-Retroguardia en 1986. Dans ses œuvres, les corps oscillent entre sensualité et rêverie, inclinant vers la lenteur dans une esthétique raffinée qui passe par l'image et les stigmates pour traiter de la mémoire, du sens du religieux et du désarroi social.

IF

Chorégraphies. Palm Trees on Colva Beach (1986) ; Circumvesuviana (1988) ; Vestigia di un corpo (1991) ; Ciro Esposito fu Vincenzo (1993) ; Fessure (1994) ; Infini (1997).

Philippe DECOUFLÉ (né en 1961).

Danseur, chorégraphe et metteur en scène français.

Adolescent, rêvant de devenir clown, il choisit l'École nationale du cirque. Il poursuit sa formation à l'école du mime Marceau et entre au *CNDC. Ses qualités d'interprète retiennent l'attention d'A. *Nikolais qui l'engage à l'âge de dix-huit ans dans sa compagnie. Il suit également des cours avec M. *Cunningham à New York, danse pour R. *Chopinot et K. *Armitage. En 1983, il est primé au Concours de *Bagnolet pour Vague Café et fonde sa compagnie, DCA. Enchaînant les créations aussi bien pour la scène que pour l'image filmée, collaborant à la réalisation de spot publicitaires, il atteint bientôt une renommée internationale à l'occasion de deux manifestations spectaculaires : « Bleu Blanc Goude », défilé parade conçu par Jean-Paul Goude pour le 14 juillet 1989 (centenaire de la Révolution française), dans lequel il chorégraphie la Danse des sabots ; les jeux Olympiques d'hiver d'Albertville et de Savoie (1992) dont il met en scène les cérémonies d'ouverture et de clôture. En 1995, sa compagnie s'installe définitement à la Chaufferie (Seine-Saint Denis), ancienne usine thermo-électrique où il accueille aussi d'autres chorégraphes et interprètes.

Au fil de ses productions, Decouflé fait naître un monde improbable, peuplé de personnages poétiques aux corps élastiques, mi pantins, mi acrobates. Cet univers magique, sans haut ni bas, sans queue ni tête, prend ses racines dans des fascinations anciennes (le rock et la bande dessinée, les ballets d'O. *Schlemmer et les prestations des *Nicholas Brothers) que sa formation diversifiée va lui permettre de structurer : de Nikolais il retient l'importance de la lumière ainsi que des costumes ; des ateliers de M. *Cunningham, dont ceux consacrés au travail de la vidéo, il tire la maîtrise des problèmes de distance et de géométrie, des règles de l'optique et du mouvement ; les techniques des arts du cirque vont, elles, féconder sa danse pour engendrer les qualités flexibles et insaisissables qui la caractérisent. Glissé, désarticulé, le mouvement chez lui se gondole, tangue, se plie aux délires et à l'humour de son imaginaire nourri par ses propres dons de graphiste et les idées de ses collaborateurs tels Ph. *Guillotel pour les costumes ou Jean Rabasse pour les décors. Attaché au principe de plaisir, il se refuse à opposer formes spectaculaires et danse contemporaine, parvenant à faire de celle-ci un art populaire.

IF, PLM

Autres chorégraphies. Tranche de cake (1984) ; *Codex (1986) ; Technicolor (1988) ; Tutti (1987, pour le *GRCOP) ; Triton (1990) ; *Petites Pièces montées (1993) ; Denise (1995) ; Shazam ! (1998).
Autre mise en scène. Cérémonie des 50 ans du festival de Cannes (1997).
Réalisation de films. La Voix des légumes (1983), Jump (1984), Caramba (1986), Codex le film (1987), le P'tit Bal (1993), Shazam ! (1998).
Filmographie. Planète Decouflé (1998, réal. François Rousillon).

Edgar DEGAS (1834-1917).

Peintre français.

Il naît dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne. Son père, passionné de peinture, lui fait découvrir les grands maîtres de l'histoire de l'art lors de voyages en France et en Italie. Le jeune artiste subit ainsi l'influence d'Ingres auquel il voue une admiration sans borne. Il abandonne ses études de droit pour s'inscrire à l'École des beaux-arts de Paris et fréquente le milieu artistique de Montmartre. Dès 1874, ses tableaux d'histoire et des portraits classiques sont présentés dans les expositions impressionnistes. Influencé par le peintre japonais Hokusai, Degas évolue rapidement vers une peinture nouvelle et trouve dans l'objectivité de la photographie des sujets d'études privilégiés. Il abandonne la perception classique, peint la vie moderne ; très vite, la représentation du mouvement devient sa principale obsession, nourrie par un sens de l'observation quasi scientifique dans le traitement et la décomposition du mouvement humain et animal.

Habitué du monde hippique et théâtral, Degas pénètre dans l'univers de la danse en 1866, faisant son atelier du foyer de l'Opéra de *Paris, alors accessible au public. Fasciné par le corps dansant, il s'immisce dans les coulisses pour capturer les danseuses au repos ou en répétition, priviliégiant ces instants privés sur la danse en représentation. Respectant, dans un premier temps, les effets de perspective classique, il bascule progressivement vers des angles de vision plus originaux. Avec une rare maîtrise des raccourcis, il adopte gros plans, contre-plongées, contre-jours et joue avec les éclairages colorés du théâtre. La cécité le gagnant, il poursuit avec la sculpture et le pastel : évoluant vers une technique plus libre, il modèle les volumes par le seul stratagème de la lumière et relève l'ensemble par quelques touches de couleur pure. F. *Ashton (Foyer de la danse, 1932) et S. *Lifar (Entre deux rondes, 1940) rendront hommage à son œuvre qui, dans le souci permanent du geste exact, tente de saisir, à la manière d'un étrange instantané, le mouvement de la danse.