Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
D

Odile DUBOC (née en 1941). (suite)

PLM

Autres chorégraphies. Avis de vent d'ouest force 5 à 6 (1984) ; Une heure d'antenne (1985) ; Détails graphiques (1987) ; la Maison d'Espagne (1991) ; Retours de scène (1992, pour le B. de l'Op. de *Paris) ; Prim'hom saltare (1993, pour le *B. du Rhin) ; Trois *boléros (1996) ; Rhapsody in Blue (1998, pour le B. de l'Op. de Paris).
Bibliographie. Coll., Odile Duboc - Roger Eskenazi, Armand Colin, Paris, 1991.
Filmographie. Trois Regards intérieurs (1993, réal. Harold Vasselin).

Marcel DUCHAMP (1887-1968).

Peintre américain d'origine française.

Né dans une famille bourgeoise, il aborde très tôt la peinture comme ses frères Jacques Villon et Raymond Duchamp-Villon. Après son baccalauréat, il s'installe à Montmartre et produit des dessins pour quelques journaux humoristiques. S'éloignant progressivement du cubisme et du fauvisme, il place le mouvement au centre de ses préoccupations et s'attache à rendre compte, par la peinture, de l'influence des *chronophotographies d'Étienne Jules Marey et du dynamisme de la vie moderne à l'instar des *futuristes italiens. En 1912, il peint le Nu descendant un escalier n° 2, toile refusée au Salon des indépendants, dans laquelle il montre sur un même plan les différentes phases de l'action de descendre un escalier. Cette œuvre est présentée, un an plus tard, à l'Armory Show, première grande manifestation d'art moderne à New York. La toile, qui suscite admiration et scandale à la fois, incite l'auteur à adopter une attitude critique à l'égard des productions artistiques et à se détourner de la peinture. Entre 1913 et 1915, il invente le concept de « ready-made » : en choisissant de placer dans un musée un objet manufacturé (urinoir, porte-bouteilles, roue de bicyclette, pelle, etc.), il rend caduque la valeur utilitaire de l'objet pour l'élever au rang d'œuvre d'art. Installé à New-York en 1915, il commence à concevoir son œuvre majeure la Mariée mise à nu par ses célibataires, mêmes (le Grand Verre). Pour cette composition complexe, peinte sur un vaste panneau de verre de trois mètres de haut, il utilise des matériaux non picturaux et créé des formes libres, suspendues dans l'espace.

Duchamp reste l'une des personnalités les plus énigmatiques et influentes de l'art du XXe siècle. S'attachant aux représentations mécaniques, il développe un art où l'idée prévaut sur la réalisation de l'œuvre et dans lequel l'acte créateur est sans cesse remis en question. Son œuvre, qui deviendra par la suite la référence majeure de la plupart des démarches *postmodernes, marque très tôt les recherches de J. *Cage et M. *Cunningham. En 1968, ils créeront en son hommage *Walkaround Time, variation chorégraphique sur le Grand Verre, avec la complicité de J. *Johns, alors conseiller artistique de la compagnie, auquel Duchamp confie l'adaptation scénique de son œuvre. Cet accord est assorti d'une demande : que l'œuvre originale, éclatée en sept structures mobiles transparentes par Johns, soit approximativement reconstituée à la fin du spectacle.

PC

Katie DUCK (née en 19? ?).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue américaine.

Née en Californie, c'est l'une des principales figures du *contact-improvisation en Europe. À Amsterdam depuis 1975, elle collabore avec des musiciens de la scène alternative, se produit avec la Magpie Music Dance Company, et enseigne depuis 1992 à la School for New Dance Development d'Arnhem. En Italie, elle a fondé le Group'O, et a dirigé l'activité de danse du *Dartington College of the Arts, en Grande-Bretagne.

JMA

Jane DUDLEY (née en 1912).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue américaine.

Née à New York, elle étudie la danse avec H. *Holm et A. *Sokolow, puis avec M. *Graham, dont elle intègre la compagnie (1937-1944). Dès 1934 elle crée ses propres œuvres, cofonde le Dudley-*Maslow-*Bales Trio (1942-1954) tout en enseignant à l'École Graham (1938-1958). Membre du *New Dance Group, où elle se consacre à l'enseignement à partir de 1954, elle est ensuite professeur à la *London Contemporary Dance School (1971-1991). Son œuvre est fortement marquée par les conflits politiques et sociaux qui agitent les années 1930-1940.

GV

Giambattista DUFORT (fin XVIIe s.-apr. 1728).

Maître à danser et théoricien franco-italien.

Français installé à Naples, il y publie en 1728 son Trattato del ballo nobile, consacré à la danse de bal. Après un aperçu historique sur la contribution des Italiens, des Espagnols et des Français à l'évolution de la danse, il décrit les pas en procédant par composition graduelle à partir de leurs éléments simples, en détaillant leur monnayage musical et en présentant leur notation en écriture *Feuillet. Un seul chapitre est consacré aux mouvement des bras. L'ouvrage se termine par un exposé sur le *menuet et ses *ornements. Par son plan, sa démarche et par le mode d'exécution de certains pas (demi-*coupé, pas *grave, et en général absence d'intérêt pour les *équilibres en première *position), ce traité n'est pas sans ressemblance avec The Art of Dancing de *Tomlinson.

JNL

Raoul DUFY (1877-1953).

Peintre et décorateur français.

Formé à l'École des beaux-arts du Havre, il arrive à Paris en 1900. Influencé par H. *Matisse, il s'oriente vers le fauvisme. En 1920, il collabore au Bœuf sur le toit conçu par J. *Cocteau pour les Fratellini. Après avoir appréhendé le volume comme signe de l'espace, Dufy le réduit à une surface sur laquelle se dessinent les formes dans une grande économie de moyens qui séduira L. *Staats (Frivolant, 1922), L. *Massine (Beach, 1933) et G. *Balanchine (À la Françaix, 1951).

CD

Paul Dukas (1865-1935).

Compositeur français.

Élève du Conservatoire de Paris, il ne publie que peu d'œuvres, qui restent encore admirées pour leur brillante orchestration. Son poème dansé la *Péri (1911) est chorégraphié pour la première fois par I. *Clustine (1912), puis par A. *Gorski (1918), L. *Staats (1921), F. *Ashton (1931), F. *Staff (1938), S. *Lifar (1946), P. *Lacotte (1963), G. *Skibine (1966), P. *Darell (1973). Insatisfait de lui-même, il détruisit toutes ses compositions ultérieures dont le Sang de Méduse (1912) et Variations chorégraphiques (1930). Les potentialités chorégraphiques de son scherzo symphonique l'Apprenti sorcier (1897) sont révélées pour la première fois par M. *Fokine (1916, Petrograd) puis par H. *Lander (1940), L. *Woitzikowski (1952), N. *Schmucki (1973) et P. Lacotte (1985).

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