Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
E

Juan ESQUIVEL NAVARRO (1XXX-1XXX).

Maître à danser espagnol.

Il est l'auteur d'un ouvrage intitulé Discursos sobre el arte del dançado (Séville, 1642). S'adressant à ceux qui désirent devenir maîtres à danser, Esquivel les renseigne sur l'établissement d'une école et des honoraires ainsi que sur les différentes manières de faire cours. La description détaillée qu'il fait des pas utilisés dans la danse espagnole révèle l'influence à cette époque de la technique italienne malgré la présence de signes avant-coureurs de changement.

MI

Essen (École Folkwang d') [Folkwang Hochschule Essen].

École de danse fondée en 1927.

K.*Jooss, plaidant pour un compromis entre liberté d'expression et rigueur formelle, exprime le besoin, dès 1927, de perpétuer l'*Ausdrukstanz par un enseignement systématique. Il conçoit un projet d'école avec S. *Leeder et fonde sur cette base, avec le musicien Rudolf Schulz-Dornburg, la Folkwangschule pour musique, danse et parole à Essen-Werden.

Jooss dirige la section danse, où l'on enseigne la danse moderne (*eukinétique, *choréutique, *improvisation, composition, *notation), les danses traditionnelles et la danse classique. En 1933, après avoir assuré la fin de l'année scolaire, Leeder rejoint Jooss en Angleterre. La section danse de l'école, intégrée au régime nazi, est dirigée un an par A. *Knust, puis par Trude Pohl. De retour en 1949 à l'école d'Essen, devenue Staatliche Hochschule [École supérieure d'État], Jooss rencontre les plus grandes difficultés pour faire reconnaître son art. Pragmatique, il intensifie les cours de danse classique, tout en invitant des pédagogues de la *modern dance américaine. Leeder, plus puriste, préfère partir : c'est J. *Cébron qui reprendra, plus tard, sa très subtile pédagogie. Successeur de Jooss à la direction de la section danse en 1968, H. *Züllig cède sa place à P. *Bausch en 1983.

Le prix Folkwang, concours réservé aux élèves ou anciens élèves, attribué très sélectivement par le mécénat privé associé à l'école, est une récompense appréciée dans le milieu artistique allemand.

MIB

Essen (Folkwang Tanz Studio ou FTS).

Groupe chorégraphique allemand attaché à l'École Folkwang d'Essen.

Né en 1928, le Folkwang-Tanztheater-Studio, classe d'expérimentation chorégraphique de l'École Folkwang, devient Folkwang Tanzbühne, ensemble professionnel permanent de la ville d'Essen, lors de la nomination de K. *Jooss à la direction du Ballet de l'Opéra En 1932, la troupe se détache de l'Opéra sous le nom de Ballet Jooss et quitte l'Allemagne en 1933.

En 1951, le Folkwang-Tanztheater reprend ses activités, sous la direction de H. *Züllig jusqu'en 1953, et devient en 1961 le Folkwang Ballet, associé de façon régulière au travail de l'école. À côté de Jooss et de J. Cébron, des chorégraphes invités étoffent le répertoire. P. *Bausch, qui y crée ses premières pièces, assume la direction du groupe en 1968. En 1972, elle emmène la plupart des danseurs avec elle à Wuppertal.

En 1975, encadré par Züllig, le FTS reprend vie grâce à S. *Linke et R. *Hoffmann. Celle-ci partie à Brême en 1978, Linke professionnalise le groupe. Devenu très autonome, tendant vers un collectif, il s'ouvre aux créations de ses membres, dont C. *Brunel, M. *Iglésias-Breuker et M. *Sasaki. Ce fonctionnement hybride cesse en 1983: sous la direction de P. Bausch, le FTS redevient la classe d'expérimentation chorégraphique de l'école. Avec Claudia Lichtblau, Wanda Golonka, Daniel Goldin, Rainer Behr, entre autres, il demeure aujourd'hui la plus grande pépinière de chorégraphes d'Allemagne.

MIB

Bibliographie. Ausgangpunkt Folkwang, 1993 (catalogue du fest. Folkwang à Moscou).
Filmographie. S. Linke et le FTS (réal. U ? ? ? ? Tegeder, 1982) ; Folkwang Tanz (réal. S ? ? ? ? Braemer, 1993).

John ESSEX (fin XVIIe s.-apr. 1744).

Maître à danser anglais.

Lié à *Weaver, il publie une traduction du recueil de *contredanses de *Feuillet (For the Further Improvement of Dancing, Londres, 1710), et surtout The Dancing Master (Londres, 1728), traduction fidèle du Maître à danser de P. *Rameau. Cette dernière parution oblige *Tomlinson à différer celle de The Art of Dancing. La comparaison entre les deux ouvrages révèle plusieurs divergences quant à l'exécution des pas. La concurrence ainsi opposée à Tomlinson pourrait donc s'expliquer par le souci d'Essex d'unifier le contenu de l'enseignement des maîtres à danser anglais. C'est ce qu'expriment la préface de son ouvrage, la façon dont est traduite l'approbation de *Pécour à l'original de P. Rameau, puis le libellé de l'approbation de *L'Abbé à la deuxième édition (1731).

JNL

Jean-Jacques ETCHEVERY, [de Peyret-Chappuis J.-J., dit ] (1916-1997) .

Danseur, chorégraphe et maître de ballet français.

Formé par Lydia Karpova, G. *Ricaux et N. *Zverev, il danse au Nouveau Ballet de *Monte-Carlo (1940-1944), où il fait ses premières chorégraphies, dont la *Péri. Il fonde, en 1945, la compagnie des Ballets de l'Oiseau bleu, pour laquelle il crée la Bourrée fantasque. Maître de ballet à l'Opéra-Comique de *Paris (1946-1953), il compose Khamma (1947), la Ballade de la geôle de Reading (1947), son œuvre la plus célèbre, *Casse-Noisette (1949), les Heures (1951), la Chanson du mal-aimé (1951). Au théâtre de la *Monnaie de Bruxelles de 1954 à 1959, où il renouvelle aussi la mise en scène du répertoire lyrique, il chorégraphie, entre autres, les Bals de Paris (1954), Opéras-Ballets (1955), Manet (1956), le Masque de la mort rouge (1956). Sa version de *Pelléas et Mélisande (1953, mus. B. *Bartók) pour le festival d'Enghien est une grande réussite. Comme chorégraphe, il puise son inspiration principalement dans la poésie et la peinture.

GP, MFB

Eva Evdokimova (née en 1948).

Danseuse américaine.

Formée à l'École de danse de l'Opéra de Munich, elle se perfectionne auprès de V. *Volkova et N. *Doudinskaïa. Au cours de sa carrière internationale, elle se produit avec le *Ballet royal danois (1966-1969), l'Opéra de *Berlin (1969-1971 ; *Giselle, 1970) et le *London Festival Ballet (1975-1979 ; la *Belle au bois dormant, 1975, R. *Noureev ; *Roméo et Juliette, 1977, Noureev ; la *Sylphide, 1979, P. *Schaufuss). Technicienne poétique et musicale (médaille d'or à *Varna, 1970), elle sert idéalement le répertoire romantique et les créations néoclassiques (Sphinx, 1979, G. *Tetley ; *Mademoiselle Julie, 1980, B. *Cullberg).

SJM