Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
L

Woytec LOWSKI, [Wiesollowski Wojciech, ] (né en 1939). (suite)

Second prix à Varna en 1964, réputé pour la qualité de ses sauts, Lowski crée de nombreux rôles au cours de sa carrière, notamment pour M. *Béjart dans Comédie (1967), La Lettera amorosa (1969) et Offrande chorégraphique (1971).

PLM

Lar LUBOVITCH (né en1945).

Danseur et chorégraphe américain.

Élève des Beaux-Arts, il étudie la danse classique et moderne (J. *Limon, M. *Graham). Il débute avec P. *Lang, puis danse pour G. *Tetley et J. *Butler et au *Harkness Ballet. En 1969, il fonde sa compagnie. Auteur d'une cinquantaine de pièces dont certaines pour des compagnies américaines ou étrangères, passionné de musique, il aborde aussi bien L. *Berio (Whirligogs, 1970) que St. *Reich (Marimba, 1974, *B. du XXe siècle) ou Ph. *Glass (North Star, 1978). Mais c'est avec J. S.*Bach (Cité Veron, 1976, Th. du Silence) et F. *Mendelssohn (Clear Lake, 1971) ou avec W. A. *Mozart (Exultate Jubilate, 1977), que son mouvement atteint le plus d'ampleur. En 1997, il crée *Othello pour l'*American Ballet Theatre.

LB

Fritz LUDIN (né le 1934).

Danseur et pédagogue suisse.

Il étudie avec R. *Chladek, V. *Gsovski, K. *Waehner, A. *Tudor et J. *Limón, dont il intègre la compagnie (1963-1968). Il crée des rôles dans Choreographic Offering (1964), *My Son, My Enemy (1965), The Winged (1966), Psalm (1967), et assiste Limón à la reprise de *Missa brevis à l'université d'Utah, où il tient le rôle interprété par celui-ci. Dès 1964, il forme avec B. *Jones le duo Dance We Dance et ouvre avec elle une école à Honolulu (Hawaii).

MDS

Bibliographie. D. Dobbels, « Entretien avec B. Jones et F. Ludin », Nouvelles de danse n° 24, 1995.

LUIGI, [FACCIUTO Eugene Louis, dit ] (né en 1925).

Danseur et pédagogue américain.

Il étudie les *claquettes et la technique *classique à Hollywood avec Edith Jane, puis se perfectionne avec A. *Bolm, B. *Nijinska et E. *Loring. Après un grave accident d'automobile, il reprend sa carrière de danseur en 1949. Il paraît dans de nombreux films, assiste fréquemment les chorégraphes de Hollywood (L. *Prinz, R. *Alton) et de *Broadway (A. *Romero, O. *White), chorégraphie pour de nombreuses productions dans des hôtels et des night-clubs avant de se rendre à New York, où il enseigne la danse *jazz depuis le début des années 1950.

Pour se rééduquer, il crée des séries d'exercices et d'études qui deviendront la base de sa méthode. Son style, qui combine plusieurs techniques, demande les qualités lyriques, fluides et coulées du classique, un travail d'épaulement important, et fait porter l'accent sur l'esthétique de la ligne corporelle. Professeur émérite, il a formé de nombreuses étoiles d'Hollywood et de Broadway (dont J. *d'Amboise, Bambi Lynn) et figure au nombre des pédagogues qui ont entrepris une codification de la danse jazz.

ESe

Marcel LUIPART, [FENCHEL M., dit ] (1912-1989).

Danseur, chorégraphe et pédagogue austro-allemand.

Né en Alsace, il étudie auprès d'Eugenia Edouardova, N. *Legat, V. *Gsovski et commence sa carrière en 1933 à l'Opéra de Düsseldorf sous la direction d'A. von *Milloss, qui devient son protecteur. Engagé par L. *Massine aux *Ballets russes de *Monte-Carlo (1936-1939), il est ensuite premier danseur à la *Scala et à l'Opéra de *Rome. Incorporé dans l'armée allemande, il parvient à intégrer la compagnie de ballets Kraft durch Freude de *Derra de Moroda, qui joue presque exclusivement devant un public de soldats. Après la guerre, il commence à chorégraphier tout en interprétant la plupart des solos masculins qu'il compose. Maître de ballet à l'Opéra de Munich jusqu'en 1948, il y crée notamment *Abraxas, qui sera censuré par le Land de Bavière après quelques représentations. Il travaille ensuite à Bonn, Essen et Cologne, tout en répondant à de nombreuses invitations à l'étranger tant comme chorégraphe que danseur soliste. À partir de 1962, il enseigne à Vienne, à l'École supérieure de musique et d'art dramatique, ainsi qu'à l'École de danse de l'Opéra.

Interprète de tous les rôles classiques de danseur *noble, il révèle dans ses créations de rôles comme dans ses chorégraphies un sens extraordinaire de la création d'images et de l'intensité dramatique. Tout en intégrant des matériaux contemporains et en empruntant à la danse expressionniste, il contribue activement par ses chorégraphies à faire entrer l'Allemagne parmi les pays participant au développement du style classique. Il reste, de ce fait, un chef de file dans l'histoire de la danse allemande.

PB

Autres chorégraphies. Das Wundertheater (1949, mus. *Henze) ; la Sonate de l'angoisse (1950) ; les Cuisiniers méchants (1957, liv. *Grass) ; Stoffreste (1959, Grass) ; Die Vogelscheuchen (1970, Grass).

Jean-Baptiste LULLY (1632-1687).

Compositeur et danseur français d'origine italienne.

Originaire de Florence, il entre à quatorze ans au service de la duchesse de Montpensier et se fait bientôt connaître comme danseur et violoniste. En 1653, il se produit aux côtés du jeune *Louis XIV dans le *Ballet de la Nuit ; la même année, il est nommé Compositeur de la musique instrumentale et collabore de plus en plus activement aux *ballets de cour. Il dirige alors la Bande des petits violons, qui rivalise avec les Vingt-quatre Violons du roi. En 1661, il est nommé Surintendant de la Musique et reçoit ses lettres de naturalisation. À l'image de son maître Louis XIV, il règne en monarque absolu sur les divertissements musicaux de la cour, comme lors des fêtes royales des Plaisirs de l'île enchantée (1664). La même année marque le début de sa collaboration avec *Molière pour le Mariage forcé. D'autres *comédies-ballets suivent bientôt, dont George Dandin (1668), Monsieur de Pourceaugnac (1669), le *Bourgeois gentilhomme (1670). Soutenu par Colbert, Lully rachète le privilège de l'opéra à Pierre Perrin en 1672 et devient directeur de l'*Académie royale de musique jusqu'à sa mort.

D'abord auteur de pièces instrumentales pour les ballets de cour - danses diverses comme les *menuets du Ballet de la Raillerie (1659) et du *Ballet de l'Impatience (1661), ouvertures à la française dans le Ballet d'Alcidiane (1658) et airs italiens du Ballet des Amours déguisés (1664) -, puis de l'ensemble de la musique, Lully, avec I. *Benserade, oriente le genre vers une forme plus dramatique et plus unifiée (Ballet des Muses, 1666 ; *Ballet de Flore, 1669). Ce souci de cohérence se retrouve dans les comédies-ballets qu'il signe avec Molière et, par la suite, dans la *tragédie en musique, genre qu'il crée avec P. *Quinault en intégrant dans le cadre régulier de la tragédie classique les divertissements chantés et dansés propres au ballet de cour et à la comédie-ballet. Proche de la déclamation, le récitatif en est l'élément dramatique principal, mais les airs-monologues, les chœurs et les danses chantées ou purement instrumentales - parmi lesquelles les vastes *chaconnes et *passacailles - contribuent à faire de ce genre un spectacle total. Comme pour ses ballets et ses comédies-ballets, Lully fait appel à P. *Beauchamp pour la chorégraphie de ses opéras. Après Cadmus et Hermione (1673), il compose avec Quinault dix autres tragédies en musique (*Alceste, 1674 ; Thésée, 1675 ; *Atys, 1676 ; Isis, 1677 ; Proserpine, 1680 ; Persée, 1682 ; Phaéton, 1683 ; Amadis, 1684 ; *Roland, 1685 ; *Armide, 1686), deux *pastorales (les Fêtes de l'amour et de Bacchus, 1672 ; Acis et Galatée, 1686) et deux ballets (le *Triomphe de l'amour, 1681 ; le Temple de la Paix, 1685). Il collabore aussi avec T. *Corneille pour deux tragédies lyriques : *Psyché (1678) et Bellérophon (1679).