Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
N

Lloyd NEWSON (né en 1957). (suite)

OD

Autres chorégraphies. My Sex, Our Dance (1987) ; Deep End (1987) ; My Body, Your Body (1987) ; If Only... (1989) ; MSM (1993) ; Bound to please (1997).

NICHOLAS BROTHERS (The).

Duo de danseurs américains.

C'est en regardant chaque soir de grands artistes - *Buck and Bubbles, *Berry Brothers - se produire avec l'orchestre de *vaudeville de ses parents que le jeune FayardNicholas (né en 1914) apprend à danser et forme ensuite son frère Harold (né en 1921). Après des débuts à Philadelphie où leur duo connaît un succès immédiat, ils sont engagés en 1932 au *Cotton Club et dansent au son des célébrités du jazz, notamment D. *Ellington et Cab Calloway. La même année, ils tournent leur premier film, Pie Pie Blackbird (*Warner Bros.) avec l'orchestre d'Eubie Blake. Après leur apparition à *Broadway dans les *Ziegfeld Follies (1936) et dans la revue L. *Leslie's Blackbirds Blackouts (Londres, 1936), leur carrière s'accélère. Alternant les night-clubs, concerts, longues tournées à l'étranger et spectacles sur Broadway, dont Babes in Arms (1937, G. *Balanchine), Saint Louis Woman (1946, Harold seulement), ils sont également célèbres pour leur collaboration avec N. *Castle dans des films de la *20th Cent. Fox, créant des séquences chorégraphiques très spectaculaires, dansant notamment sur les murs ou sautant des escaliers en grand écart (Down Argentina Way, 1940, réal. Andrew L. Stone, Fox ; *Stormy Weather, 1943, réal. XXXXX, Fox). Redécouverts vers la fin des années 1970, ils se tournent alors vers l'enseignement et dansent dans Black and Blue (1988, H. *Letang).

Leur numéro de *Flash Act, souvent comparé à celui des Berry Brothers, combine avec élégance et énergie une grande maîtrise des *claquettes, d'époustouflantes acrobaties et un sens certain du geste dramatique. Ils chantent et dansent, glissent séparément puis à l'unisson, pimentant leur *routine de séries de tours, de flips, d'écarts qui défient la gravité dans une énergie électrique et un génie athlétique inégalés. Fayard partage avec F. *Astaire, J. *Cole et, plus tard, B. *Fosse le souci de faire parler ses mains (" les plus belles [...] du show business ", selon N. Castle), et préconise l'utilisation totale du corps dans la danse. Leur jeunesse, leur style, leur talent et leur influence les classent au rang des figures légendaires des claquettes.

ESe

Kyra NICHOLS (née en 1958).

Danseuse américaine.

Elle se forme d'abord avec sa mère, Sally Streets, ancienne danseuse du *NYCB, et se produit professionnellement avec elle au sein du Pacific Ballet d'Alan Howard, à San Francisco, avant d'intégrer la *School of American Ballet en 1972 et le NYCB en 1974, à l'âge de seize ans. J. *Robbins la distribue d'abord dans ses Quatre *Saisons, où elle attire l'attention de G. *Balanchine. Bien qu'elle manque de l'extension souple qui caractérise le travail de ce dernier, elle se taille une place à part dans la compagnie (notamment dans la reprise des rôles créés par Farrell) grâce à une grande musicalité, une technique impeccable et une rare capacité à tenir ses équilibres. Se risquant bravement dans l'allegro, Nichols réussit à merveille dans les *adages de Pavane, la *Somnambule et Mozartiana.

MK

Walter NICKS (né en 1925).

Danseur, chorégraphe et pédagogue américain.

Il reçoit sa première formation en danse moderne en Ohio, puis étudie à New York à l'école de K. *Dunham. Il y acquiert une formation variée avec T. *Beatty, J. *Limón, B. *Jones et y obtient son diplôme de professeur. Après un premier contrat avec l'orchestre de Benny Goodman, il retourne enseigner dans cette école dont il devient le codirecteur. Tout en poursuivant une carrière à la télévision et à *Broadway où il travaille et assiste les grands chorégraphes tels G. *Balanchine, H. *Holm, H. *Ross, J. *Cole, il chorégraphie pour le théâtre, le cinéma et pour son propre groupe créé en 1972. Après de multiples voyages dans les Caraïbes, il commence une carrière internationale de professeur en Europe et participe à la création de la section jazz de l'Institut de Stockholm en 1967. Dirigeant les départements de danse de diverses universités américaines, il s'occupe aussi de festivals européens. En 1969, conseiller de la Fédération française de danse, il est à l'origine des premiers stages de danse *jazz en France et il enseigne un grand nombre d'années à Poitiers.

À l'instar de K. Dunham, ses études dans les pays de la diaspora noire (Caraïbes) lui apportent une nouvelle compréhension de la danse. Ses chorégraphies mettent l'accent sur la fusion des formes ethniques et de la danse moderne. Personnalité renommée aux États-Unis et en Europe, il passe du rôle de pédagogue à celui de conseiller, de chorégraphe et d'organisateur.

ESe

Rémi NICOLAS (né en 1952).

Éclairagiste et scénographe français.

Autodidacte, il débute avec des musiciens pour des light shows. Dès 1971, il conçoit les éclairages de spectacles de danse, de théâtre ainsi que des installations. Collaborateur régulier de D. *Bagouet (1976-1984), F. *Verret (1982-1993) et J. *Nadj (depuis 1990), il travaille aussi pour B. *Lefevre, P. *Goss, S. *Linke, R. *Chopinot, B. *Montet, J. *Bouvier et R. *Obadia, entre autres.

Avec Bagouet, ses lumières deviennent le vecteur nécessaire à la lecture du spectacle et ce, avec un souci de sobriété dans la composition. Il s'agit pour lui de marier espace, matière et lumière. Auprès de Verret, il approfondit son art, évoluant vers une synthèse où l'image est traitée dans toute son épaisseur. Toujours en recherche, il nourrit ses créations de peinture, de photos et de travaux d'artistes cinétiques tels que ? ? ? ? Schöffer, ? ? ? ? ? Agam. Il n'éclaire pas des danseurs, mais les plonge dans un espace particulier apte à révéler l'aura de la danse. Il utilise des contrepoints et des couleurs assez franches. Ses lumières-matières sont mobiles, rythmiques ; elles s'infiltrent, résonnent et découpent des ombres qui jouent avec des mondes fantastiques : autant de caractéristiques qui forment un écho lumineux à l'univers de Nadj.

CD

Hanns NIEDECKEN-GEBHARD (1889-1954).

Metteur en scène, administrateur, professeur de musique allemand.

Musicien, auteur d'une thèse sur J. G. *Noverre, il inaugure les festivals Haendel en 1920 à Göttingen, tout en étant metteur en scène et administrateur à Francfort (1919-1921), Hanovre (1922-1924), Münster (1924-1927), Berlin (1927-1931) et New York (1931-1933). Il révolutionne l'opéra par la danse, remplaçant la figuration par des mouvements de chœurs d'acteurs et de danseurs et substituant aux décors naturalistes des espaces scéniques abstraits. Plus attiré par le théâtre de masse que par le *Tanztheater de son collègue K. *Jooss, il rallie le IIIe Reich en 1933 et dirige les programmes idéologiques du nouveau " théâtre du peuple " (Thing Theater). Ses spectacles en plein air, à l'occasion des célébrations du régime, rassemblent jusqu'à 12 000 participants (danseurs, gymnastes, *Bewegungschöre, Jeunesses hitlériennes, etc.) et dépeignent les mythes héroïques de la " communauté du peuple ". En 1940-1941, il revient à un travail plus artistique, étant chargé par Goebbels de diriger la compagnie. de la Deutsche Tanzbühne (R. *Chladek, D. *Hoyer, H. *Kreutzberg, etc.). Il rejoint ensuite l'École supérieure de musique de Leipzig, où il développe l'enseignement de l'*Ausdruckstanz avec M. *Wigman. Après la guerre, il poursuit les festivals Haendel de Göttingen.