Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
N

Alwin NIKOLAÏS (1910-1993). (suite)

ML

Autres chorégraphies. Extrados (1949) ; Cantos (1957) ; Triptyque (1967) ; Temple (1974) ; Triad (1976) ; Countdown (1979) ; Pond (1982) ; Crucible (1985) ; The Crystal and the Sphere (1990).
Filmographie. Nik and Murray (1987, réal. CXXXX Blackwood) ; The World of Alwin Nikolaïs (1996, réal. M. Louis).
Discographie. The Electronic Music of A. Nikolaïs (CD, 1993).
Bibliographie. « Nik, a Documentary », in Dance Perspective n° 48, 1971.

Yeichi NIMURA (1897-1979).

Danseur, chorégraphe et pédagogue américain d'origine japonaise.

Élève de la *Denishawn et de M. *Ito, il étudie également la danse classique. Après avoir dansé dans des opéras, des opérettes et des *comédies musicales, il fait une carrière de danseur de concert, se produisant régulièrement avec sa partenaire Lisan Kay de 1932 aux années 1940. Chorégraphe à New York au Roxy Theatre et au *Radio City Music Hall, il ouvre en 1940 la Ballet Arts School à Carnegie Hall, à partir de laquelle il fonde une compagnie active jusqu'en 1963.

PLM

Louis-Marie NIVELON (1760-?) .

Danseur français.

Il fait sa carrière à l'Opéra de *Paris. Spécialisé dans le *demi-caractère, il interprète la Chercheuse d'esprit (1783, Maximilien *Gardel), la Rosière (1783, Gardel), le Coq du village (1787, J. *Dauberval). J. G. *Noverre parle à son sujet de « grâce », de « goût », de « moelleux » et de « douceur ».

SJM

Lise NOBLET (1801-1852) .

Danseuse française.

Sa carrière à l'Opéra de *Paris et à Londres court de 1818 à 1841. Elle est issue d'une famille d'artisans, dont les enfants cherchent à sortir de leur condition par le théâtre : une de ses sœurs, danseuse comme elle à l'Opéra, épouse le chanteur Alexis Dupont, l'autre est à la Comédie-Française et son frère épouse Mlle Aubert du corps de ballet. Elle marque de sa séduisante personnalité le rôle de Fenella dans l'opéra la Muette de Portici (Esprit Auber, 1828). Sa rivalité avec A. *Legallois trouve son épilogue en 1827 lorsque l'arrivée de M. *Taglioni les relègue toutes deux au second rang : elle n'est qu'Effie dans la *Sylphide. Les échos à son égard sont trop contradictoires pour qu'on puisse juger de ses réelles qualités de danseuse, mais il est certain qu'elle ne laisse aucun public indifférent. Les succès masculins, l'habileté à savoir choisir ses amants parmi les hommes influents (lord Fife entre autres) et une évidente sensualité en scène sont à l'origine de sa carrière superbe et romanesque.

SJM

Antonio NOBREGA (né en date).

Danseur et chorégraphe brésilien.

Né dans l'Etat du Pernambuco au nord-est du Brésil, il est aussi chanteur, mime, acrobate et instrumentiste. Ancien musicien de l'Orquesta Sinfonica do Recife, il participe aux émissions de TV Globo et conçoit des spectacles pour des festivals de cirque, de mime et de danse. Au Brésil, il est considéré comme l'un des ambassadeurs de l'art régional du nord-est. Il enseigne aussi à l'étranger notamment en Suisse, à l'École du théâtre Dimitri, et en France à l'École nationale des arts du cirque de Châlons-sur-Marne.

Très attentif envers son public, il se produit souvent en solo. Son travail est d'une très grande poésie. Il se distingue par sa grâce et la façon extrêmement émouvante dont il fait connaître l'« art du pays ».

OMB

Isamu NOGUCHI (1904-1988).

Sculpteur et scénographe américain.

De père japonais et de mère américaine, il est élevé au Japon et commence ses études de sculpture aux États-Unis en 1918. En 1926, il séjourne à Paris, où il fréquente Constantin Brancusi, A. *Calder et Alberto Giacometti, qui orientent son travail vers une plus grande abstraction. De retour aux États-Unis, il s'intéresse au mouvement surréaliste et aux arts primitifs mexicains. Il s'inspire aussi de l'architecture des jardins japonais et crée des sculptures en utilisant la roche. Cependant, son travail s'affirme lorsqu'il rencontre, en 1935, M. *Graham : le décor qu'il crée pour Frontier (1935) marque le début d'une quête commune vers une épure sans limite, leur longue collaboration modifiant par la suite sa perception de l'espace et la manière d'y insérer ses œuvres.

Il conçoit l'espace théâtral comme un volume et l'envisage de manière sculpturale. Ses décors et ses sculptures, composés dans un matériau léger (corde, bois, pierre osseuse), créent dans le vide de l'*espace scénique des lignes de force, de tension, qui libèrent la dramaturgie propre de la danse. Par son travail de la pierre, il intègre à la danse de Graham un monde minéral et révèle ainsi ce qu'il y a de plus intemporel dans l'expression du danseur. Entre Noguchi et Graham, l'espace apparaît dans toutes ses dimensions : profondes, inquiétantes, rayonnantes.

Si son nom reste associé à celui de Graham, pour qui il signe, de 1944 à 1988, les décors de vingt pièces majeures, il collabore aussi avec R. *Page (The Bells, 1946), M. *Cunningham (The Seasons, 1947) et G. *Balanchine, concevant pour Orpheus (1948) des décors d'une rare puissance. Dans tous les cas, ses décors sont à la fois complices et instigateurs de la danse et permettent un dialogue profond entre le mouvement et l'espace.

VR

Autres scénographies pour M. Graham. *Appalachian Spring (1944) ; *Hérodiade (1944) ; Imagined Wing (1944) ; Dark Meadow (1946) ; *Errand into the Maze (1947) ; *Night Journey (1947) ; Diversion of Angels (1948) ; Judith (1950) ; Voyage (1953) ; Seraphic Dialogue (1955) ; *Clytemnestra (1958) ; Embattled Garden (1958) ; *Acrobats of God (1960) ; *Alcestis (1960) ; *Phaedra (1962) ; *Circe (1963) ; Cortege of Eagles (1967) ; Phaedra's Dream (1983) ; Night Chant (1988).

Michèle NOIRET (née en 1960).

Danseuse et chorégraphe belge.

Formée à *Mudra, elle y rencontre le compositeur K. *Stockhausen, avec lequel elle collabore de 1979 à 1993 et dont les mélodies de Tierkreis lui inspirent un Solo Stockhausen (1997). Son écriture fine, ciselée, graphique donne lieu à des pièces telles que Vertèbre (1989), Avna (1993), les Plis de la nuit (1994), En jeu (1998), où se dessine une danse aérée et tonique.

JMA

Emil NOLDE (1871-1956).

Peintre allemand.

Originaire de l'Allemagne du Nord, il est l'un des peintres qu'anime le plus intensément la « passion expressionniste ». L'essentiel de son art cherche à faire d'un tableau un champ de forces et de couleurs qui aurait été gravé par la nature elle-même. Disant de lui-même qu'il est « tout instinct et tension », il donne à l'ardeur un sens littéral : dans son tableau la Danse du veau d'or (1910), les figures des danseuses sont comme brûlées par un mouvement dionysiaque qui impressionnera profondément M. *Wigman et R. *Laban. ; ils y voient un état de corps vers lequel ils tendront. C'est d'ailleurs Nolde qui les présente l'un à l'autre en 1913, estimant que le silence de la danse de Wigman doit rencontrer celui que Laban expérimente au même moment à *Ascona. Cette rencontre décisive orientera de façon cruciale le devenir de la danse allemande *expressionniste.

DD-VR