Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
N

New Dance Group.

Collectif américain fondé en 1932.

Lancé par des élèves de l'école ouverte par M. *Wigman aux États-Unis, il a pour objectif de permettre un large accès à l'enseignement de la danse moderne. De 1939 à 1966, ses activités sont coordonnées par Judith Delman. Dès le milieu des années 1930 et surtout dans les années 1940, trois danseurs-chorégraphes y prennent progressivement une place importante : J. *Dudley, S. *Maslow et W. *Bales. En 1944, il devient une institution de l'État de New-York et s'installe en 1954 dans des locaux de la 47th Street qu'il occupe toujours.

D'abord centré sur la technique Wigman-*Holm, l'enseignement s'ouvre ensuite aux autres techniques modernes (M. *Graham, D. *Humphrey, puis L. *Horton et M. *Cunningham). Outre les cours et les conférences-démonstrations proposées, le New Dance Group participe activement dès 1948 au développement de l'*American Dance Festival. Il bénéficie du concours de nombreux chorégraphes tels Ch. *Weidman, A. *Sokolow, P. *Primus, D. *McKayle, T. *Beatty, J. *Erdman.

GV-PLM

New York City Ballet (NYCB) .

Compagnie de danse américaine, basée à New York, fondée en 1948.

Placé sous la direction générale de L. *Kirstein et artistique de G. *Balanchine, il prend la succession du *Ballet Society en devenant compagnie résidente du New York City Center à l'automne 1948. J. *Robbins (de 1949 à 1957, puis de 1959 à 1983) et J. *Taras (de 1959 à 1969 puis de 1972 à 1984) partagent avec Balanchine le titre de maître de ballet. Rapidement reconnue comme l'une des plus grandes compagnies classiques du monde, il devient l'ambassadeur du ballet américain. Il se produit pour la première fois en Europe de l'Ouest, à Londres en 1950, puis en tournée sur le continent en 1952. En 1964, la troupe s'installe au State Theatre du Lincoln Center où elle se produit vingt-trois semaines par an. Elle dispose d'un second lieu d'accueil à Saratoga (New York), le Performing Arts Center, où elle donne une saison d'été. À la mort de Balanchine en 1983, la direction artistique est confiée conjointement à Robbins et P. *Martins, ce dernier assumant seul cette charge à partir de 1990.

Américains en majorité, les danseurs sont pour la plupart issus de la *School of American Ballet. Une foule d'interprètes virtuoses y font carrière : D. *Adams, I. *Andersen, K. von *Aroldingen, M. *Ashley, J.-P. *Bonnefous, L. *Browne, A. *Cata, A. *Eglevski, S. *Farrell, M. *Hayden, A. *Kent, G. *Kirkland, D. *Kistler, T. *LeClercq, P. *MacBride, N. *Magallanes, Lorca *Massine, K. *Mazzo, A. *Mitchell., F. *Moncion, C. et P. *Neary, K. *Nichols, J. *Reed, M. *Tallchief, H. *Tomasson, V. *Verdy, E. *Villella, P. *Wilde.

Le répertoire de la compagnie est composé pour l'essentiel d'œuvres de Balanchine, reprises d'anciens ballets adaptés en fonction des nouveaux interprètes ou créations, cent quatorze au total de l'*Oiseau de feu (1948) à Variations for Orchestra (1982) parmi lesquelles : Western Symphony (1954), *Agon (1957), *Jewels (1967) et *Who Cares ? (1970). Mais d'autres chorégraphes (F. *Ashton, E. *Feld, W. *Forsythe, A. *Tudor), ainsi que les maîtres de ballet adjoints et certains danseurs de la troupe (J. d'*Amboise, T. *Bolender, J. *Clifford, P. Martins, Lorca Massine) sont invités à présenter leur travail. Taras y signe ainsi Ebony Concerto (1960), *Jeux (1966), *Daphnis et Chloé (1975) et Robbins y crée des pièces maîtresses : *Age of Anxiety (1950), The *Cage (1951), The *Pied Piper (1951), *Afternoon of a Faun (1953), The *Concert (1957), *Dances at a Gathering (1970), *In the Night (1971). Parmi les grands moments de la vie de la troupe, figurent six festivals consacrés à I. *Stravinski (juin 1972 et juin 1982), M. *Ravel (mai 1975), P. *Tchaïkovski (juin 1981), puis à la musique américaine (mai 1988) et enfin à Robbins (juin 1990).

En diversifiant son répertoire, le NYCB a réussi à surmonter la disparition de Balanchine tout en demeurant le « temple » où ses chorégraphies sont conservées et représentées. Des anciens de la compagnie (von Aroldingen, Clifford, Farrell, P. Neary) sont délégués dans le monde entier pour remonter les œuvres du maître, protégées depuis 1987 par le Balanchine Trust.

NL

Bibliographie. L. Kirstein, The New York City Ballet, New York, 1978.

Vivienne NEWPORT (née en 1951).

Danseuse et chorégraphe anglaise.

Après des études à la *Rambert School elle danse, dès 1972, au FTS *Essen puis au Tanztheater de *Wuppertal, où elle est une des interprètes solistes et des proches collaboratrices de P. *Bausch. En 1981, elle fonde sa propre troupe au Theater am Turm de Francfort. Son style très théâtral lui permet de collaborer à des mises en scène pour les théatres de Tübingen, Bonn, Wiesbaden et Cologne, ainsi qu'à l'Opéra de *Paris pour Salambo, en 1998.

MIB

Lloyd NEWSON (né en 1957).

Danseur et chorégraphe australien.

Après des études de psychologie à l'université de Melbourne, il découvre la danse et débute comme interprète dans le *New Zealand Ballet en 1979. En 1980, il part étudier un an à la *London Contemporary Dance School, puis intègre l'Extemporary Dance Theatre où il reste jusqu'en 1985. Là, il crée Breaking Images (1982) et Beauty, Art and the Kitchen Sink (1984) et, en marge de la compagnie, chorégraphie pour des vidéos clips. En 1986, avec Nigel Charnock et Michelle Richecœur, bientôt rejoints par Liz Ranken, il fonde la compagnie DV8 dont les effectifs varient selon les projets. Nombre de ses pièces font également l'objet d'une adaptation filmée dont *Dead Dreams of Monochrome Men (1988) ou Enter Achilles (1995).

Si Newson chorégraphie et met en scène, chaque membre de la compagnie a un rôle important dans le développement du matériau des pièces. Très politique, le travail de DV8 incite à interroger les règles de la société et met à nu l'état d'âme d'individus luttant pour s'intégrer sans y parvenir. Pour cela, il s'appuie sur des vérités, physiologiques, physiques émotionnelles, parfois douloureuses, que les interprètes explorent au cours des répétitions. Physiquement très intense, voire violent, le mouvement est issu du *contact-improvisation et de gestes *quotidiens répétés jusqu'à ce que l'émotion qui en émane vire au drame. Textes et décors sont souvent utilisés pour accentuer le réalisme stylisé des pièces.