Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
S

Arila SIEGERT (née en 1953).

Danseuse et chorégraphe allemande.

Formée chez Palucca, elle entre à l'Opéra-Comique de Berlin en 1971 avant d'être nommée danseuse étoile au Semperoper de Dresde en 1979. En 1987, animée par le désir de renouer avec l'esthétique abstraite et non codifiée de l'*Ausdruckstanz, elle fonde son propre *Tanztheater au Schauspielhaus de Dresde. Ses reconstructions (*Adieu et Merci de M. *Wigman, Cinq Préludes de Marianne Vogelsang, *Afectos Humanos de D. *Hoyer) et ses créations (Battements de cœur, inspiré des thèmes littéraires de Christa Wolf et Heiner Müller) sont contemporaines du courant de redécouverte de la danse moderne en Allemagne.

LGui

Virgilio Sieni (né en 1958).

Danseur et chorégraphe italien.

Il étudie à Florence et Amsterdam, puis avec M. *Cunningham, et travaille le shintaïdo à Tokyo. Avec J. Anzilotti et R. Gelpi, il fonde la compagnie de danse-théâtre Parco Butterfly, en 1983, et crée Momenti d'ozio (1984), Cristallo di rocca (1985), Shangai neri (1986), Fratello maggiore (1987) et Inno al rapace (1988). Il quitte ensuite ce groupe pour se consacrer à des recherches plus axées sur la danse et crée Il Severo Calcolo numerico dei Babilonesi (1990). Il travaille sur l'improvisation avec des musiciens de jazz comme E. Parker et S. *Lacy (cycle Misteryoso) et sur des projets de longue durée inspirés par le personnage d'Ulysse (Cantos, 1991-1993), les tragédies d'Eschyle (Orestea, 1996-1997) et, dernièrement, les Chants marins. À son goût pour la plus rigoureuse abstraction cunninghamienne, il ajoute parfois des touches allusives de narration ironique.

EV

Autres chorégraphies. Apollon (1989, B. de Toscane) ; Études sur Nijinski (1989) ; *Jeux (1990, Maggio Danza) ; *Polichinelle (1990, B. de Toscane) ; Nove danze per Michelangelo Antonioni (1992, la *Scala) ; le Roi Lear (1992) ; Amleto/Ofelia (1993) ; Cantico (1993) ; Rosso cantato (1995).

Duska SIFNIOS (née en 1934).

Danseuse yougoslave.

Élève de M. *Lavrovski et V. *Gsovski, elle débute en 1951 à l'Opéra de *Zagreb, dont elle devient la prima ballerina. Invitée dans diverses compagnies européennes, elle danse notamment en 1959 dans la compagnie de M. *Miskovitch, en 1960 au Ballet Europeo de L. *Massine, puis au *Ballet du XXe siècle (1961-1972). M. *Béjart conçoit pour elle le rôle de la femme dans *Boléro (1960) exaltant sa langueur charnelle, sa souplesse onduleuse, l'intense érotisme qu'elle déploie également dans le *twist de « Matière » (Suite viennoise, 1962). Sur un autre registre, sa présence radieuse s'affirme dans Noces (1960) et IXe Symphonie (1964).

MFC

James SILVAIN, [SULLIVAN J., dit] ([?]-1856).

Danseur et maître de ballet britannique.

Frère de l'acteur Barry Sullivan, il débute comme *mime avant de se tourner vers la danse. Il se produit au King's Theatre de Londres en 1824 et 1826 et, au cours des années 1830-1840, comme partenaire de C. *Grisi et L. *Grahn. Il danse à l'Opéra de *Paris de 1831 à 1833 et participe à une tournée en Amérique (1840-1842) avec la compagnie F. *Elssler.

CH

Kirsten Simone (née en 1934).

Danseuse danoise.

Élève à l'École du *Ballet royal danois en 1945, elle est engagée dans la compagnie en 1952 et nommée *étoile en 1956. Formée par H. *Lander et V. *Volkova, elle est la première ballerine danoise à posséder le niveau technique nécessaire pour aborder tous les grands classiques du répertoire et à danser le rôle d'Odette-Odile dans la version complète du *Lac des cygnes. Blonde Sylphide, délicate et lyrique, elle danse également tout le répertoire *Bournonville. Dotée d'un grand talent dramatique, elle aborde dans la seconde partie de sa carrière de puissants rôles de *caractère, tel celui de la Sorcière dans la *Sylphide.

EA

P[?] Siris (v. 1670 - apr. 1735).

Maître à danser et chorégraphe anglais.

Il bénéficie de l'enseignement de P. *Beauchamps et a connaissance dès avant 1690 de ses travaux sur la notation chorégraphique. Ambitionnant de reprendre en Angleterre le programme de publications de R. A. *Feuillet, il est l'auteur de The Art of Dancing (Londres, 1706), traduction de la Chorégraphie avec quelques coupures et corrections de détail, à ne pas confondre avec le traité de K. *Tomlinson qui porte le même titre.

JNL

Alla Sizova (née en 1939).

Danseuse russe.

Formée à l'École de danse de *Leningrad, elle fait sa carrière au *Kirov (1958-1988). Danseuse d'un style classique très pur, elle interprète tous les ballets du répertoire traditionnel, ainsi que ceux d'I. *Belski (surtout célèbre pour le rôle de la Jeune Fille dans la Symphonie de Leningrad, 1961). Elle est l'interprète d'Aurore dans le film la Belle au bois dormant (1964, réal. C. Sergueïev, A. Doudko).

ESou

Autres rôles. Ophélia (Hamlet, Sergueïev, 1970); la Princesse Rose (le *Prince des pagodes, sous le titre le Prince ensorcelé, Vinogradov, 1972); la Fée (la Fée des montagnes de Ronde, Vinogradov, 1980).

Mary SKEAPING (1902-1984).

Danseuse, chorégraphe et maître de ballet britannique.

Après des études auprès de L. *Novikov, L. *Egorova et M. *Craske, elle danse notamment dans la compagnie d'A. *Pavlova (1925). Maître de ballet au *Sadler's Wells Ballet (1948-1951), elle occupe le même poste au *Ballet royal suédois de 1953 à 1962, remettant sur pied la compagnie alors essoufflée. Considérant que le meilleur moyen de se former est d'interpréter les grands classiques, elle monte *Giselle (1953), l'acte IV du *Lac des cygnes (1953), la *Belle au bois dormant (1955), s'attachant à conserver la chorégraphie traditionnelle tout en la rafraîchissant. Elle invite également L. *Massine, G. *Balanchine et Y. *Grigorovitch à venir monter leurs œuvres et soutient la création suédoise en invitant B. *Cullberg et B. *Åkesson. Son intérêt pour l'histoire la conduit à reconstruire pour le théâtre de Drottningholm, qui date du XVIIIe siècle, des œuvres de la même époque, comme les *Caprices de Cupidon (1786, V. *Galeotti) montés en 1956, démarche à laquelle elle forme Regina Beck-Friis et I. *Crame, qui prendront la relève. Elle est l'auteur d'une histoire du ballet en Suède (Ballet Under the Three Crowns, 1967) et de la traduction du traité de G. *Magri publiée en 1988.

BH

George SKIBINE, [S. Youri, dit ] (1920-1981).

Danseur, chorégraphe et maître de ballet américain d'origine russe.

Fils du danseur Boris Skibine, formé à Paris par O. *Preobrajenska, Julia Sedova et A. *Volinine, il débute en dansant le *cancan au Bal Tabarin en 1936. Il se produit ensuite avec le Ballet de la Jeunesse de L. *Egorova (1937), puis est engagé, en 1938, au Ballet *russe de Monte-Carlo. Il rejoint la compagnie du colonel de *Basil (1939-1941) et le *Ballet Theatre (1941-1942), avant d'être mobilisé dans l'armée américaine (1942-1945). Après la guerre, il fait carrière aux États-Unis et en Europe, notamment au Grand Ballet du marquis de *Cuevas (1950-1956), où il signe ses premières chorégraphies, et au Chicago Opera Ballet de R. *Page (1956 et 1958-1959). À partir de 1957, il rejoint l'Opéra de *Paris, dont il est *maître de ballet (1958-1962). Directeur artistique du Harkness Ballet (1964-1966), il fonde en 1967 la Dallas Ballet Academy et dirige, à partir de 1969, le Dallas Civic Ballet, tout en étant chorégraphe invité à travers le monde.