Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
G

Tatiana GSOVSKA ou [GSOVSKI T., ndn. Issatchenko T. ] (1901-1993). (suite)

Gsovska compte parmi les personnalités les plus marquantes du ballet allemand de l'après-guerre. Son style post-*expressionniste, mêlant poses plastiques et acrobatie, jouant de l'érotisme féminin, lui vaut de nombreux succès dans des œuvres pour la plupart provocantes et typiques de leur époque. Témoignant d'un intérêt particulier pour des sujets empruntés à la littérature mondiale (Der *Idiot, 1952 ; Pelléas et Mélisande, 1954 ; Der *Mohr von Venedig, 1956 ; la *Dame aux camélias, 1957 ; *Hamlet, 1960), elle porte aussi à la scène des créations de Luigi Nono (Der rote Mantel, 1954), E. *Varèse (Labyrinth der Wahrheit, 1960) et B. *Blacher (Tristan, 1965). Plusieurs années après l'arrêt de son activité de chorégraphe, elle enseigne encore à la Berliner Ballett Akademie et assure des fonctions de répétitrice à l'Opéra, exerçant une influence notoire sur la jeune génération de danseurs allemands. Elle est l'auteur de la préface du livre de S. Enkelmann, Ballett in Deutschland (1954).

SJ

Chorégraphies. *Bolero (1946) ; *Daphnis et Chloé (1946) ; *Don Juan (1946) ; *Petrouchka (1946) ; *Roméo et Juliette (1948) ; la *Belle au bois dormant (1949) ; *Don Quichotte (1949) ; Die chinesische Nachtigall (1953) ; le Triomphe d'*Aphrodite (1953) ; Der *Mohr von Venedig (1956) ; Menagerie (1958) ; Pean (1960).

Victor GSOVSKI, ou [Gsovsky V. ] (1902-1974).

Danseur, chorégraphe et pédagogue russe.

Élève d'E. *Sokolova, il quitte la Russie pour entamer à Berlin une carrière de maître de ballet au Staatsoper (1925-1928) et de chorégraphe de la compagnie cinématographique UFA (1930-1933). Maître de ballet de nombreuses troupes en Europe (dont celle de *Markova-*Dolin, 1937, et des Staatsoper de Munich, 1950-1952, Düsseldorf, 1964-1967, et Hambourg, 1967-1973), il signe des chorégraphies à l'Opéra de *Paris (1946), aux Ballets des Champs-Élysées (1946-1947, 1948, 1953), au Metropolitan Ballet de Londres (1947) et pour la troupe du marquis de *Cuevas (1953). Professeur recherché, il dirige de 1928 à 1937 l'école qu'il fonde à Berlin avec son épouse Tatiana *Gsovska, puis celle qu'il ouvre à Paris en 1938, comptant parmi ses élèves Y. *Chauviré, C. *Marchand, S. *Perrault, I. *Skorik, V. *Verdy et V. *Zorina. Il s'attache notamment à faire revivre les œuvres du XIXe siècle (acte II du Lac des cygnes, Op. de Paris et la Sylphide, B. des Champs-Élysées, 1946) et règle le Grand pas classique (mus. d'Auber, 1946), chef-d'œuvre de rigoureuse virtuosité académique. Son rôle est déterminant dans le développement du ballet classique en Allemagne au moment où la danse expressionniste est en pleine expansion.

GP, NL

Anatoli Gueltzer (1852-1918).

Peintre décorateur russe.

Frère du danseur V. *Gueltzer, il débute en 1873 aux théâtres impériaux de *Moscou à partir de 1873 sous la direction de K. *Waltz et P. *Issakov, puis travaille surtout au *Maly, réalisant aussi des décors pour quelques ballets au *Bolchoï. Il signe sa collaboration la plus célebre en 1899 pour la reprise par A. *Gorski de la *Belle au bois dormant où dans le panorama ( acte II) il recrée toutes les nuances musicales au moyen de formes et de couleurs, utilisant des effets de décors en transparence auxquels il est particulièrement attaché.

ESou

Ekaterina Gueltzer (1876-1962).

Danseuse russe.

Fille du mime du *Bolchoï Vassili Gueltzer et nièce du peintre décorateur A. *Gueltzer, elle étudie à l'École de danse de *Moscou auprès d'Ivan Nikitine et José Mendez. Elle commence à danser en 1894 à Moscou, puis va se perfectionner en 1896 à *Saint-Pétersbourg auprès de C. *Johansson. En 1898, elle revient au *Bolchoï où elle danse jusqu'en 1935. Elle est prima ballerina incontestée pendant toute la période où A. *Gorski est chorégraphe mais les relations qui se développent entre eux ne sont pas sans problème. Bonne actrice, elle aime aussi montrer sa technique prodigieuse, tandis que lui, dédaignant la virtuosité des variations et pas de deux traditionnels, remanie les anciens ballets à sa guise. Il lui donne cependant l'occasion de déployer son talent dramatique dans ses ballets *Salammbô (1910), L'amour est rapide ! (1913), Schubertiana (1913) ou encore dans sa version du *Corsaire (1912). Elle se range ainsi tantôt du côté des partisans de Gorski, tantôt du côté de V. *Tikhomirov, son mari, qui s'oppose à toutes les innovations. Dans les années 1920, c'est Tikhomirov qui compose des ballets pour elle : une nouvelle version d'*Esméralda (1926) et le *Pavot rouge (1927).

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Bibliographie. O. Martynova, E .Gueltzer, Moscou, 1965.

Elisaveta Guerdt (1891-1975).

Danseuse et pédagogue russe.

Fille de P. *Guerdt, elle étudie avec M. *Fokine à l'École théâtrale de *Saint-Pétersbourg. Elle danse au *Mariinski de 1907 à 1927 dans des ballets du répertoire classique et ceux de Fokine (le Pavillon d'Armide, les *Sylphides, le Carnaval) et, dans les années 1920, dans quelques ballets de F. *Lopoukhov (Smeraldina dans Pulcinella, etc.). Danseuse d'un très pur style classique, elle enseigne dès 1927 à *Leningrad et devient connue comme un professeur remarquable, surtout quand elle vient enseigner en 1935 à Moscou où elle compte parmi ses élèves M. *Plissetskaïa, R. *Stroutchkova et E. *Maximova.

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Pavel Guerdt, [Paul Friedrich dit ] (1844-1917).

Danseur, chorégraphe et pédagogue russe.

Élève de M. *Petipa et C. *Johansson à l'École théâtrale de *Saint-Pétersbourg, il danse au *Mariinski de 1860 à 1916 comme premier danseur noble dans la plupart des ballets de cette période, passant graduellement des rôles dansés aux rôles mimés. Figurent à son répertoire tous les ballets romantiques (la *Fille du Danube, le *Corsaire, etc.), ceux de M. *Petipa et L. *Ivanov (la Fille du pharaon, la *Belle au bois dormant, *Casse-Noisette, le *Lac des cygnes, *Raymonda, les Ruses d'Amour, etc.) ainsi que le Pavillon d'Armide et les Nuits égyptiennes de M. *Fokine. Il paraît en scène pour la dernière fois en 1916 dans le rôle de Gamache dans *Don Quichotte. Il monte quelques ballets, dans la plupart des cas pour les élèves de l'École théâtrale où il enseigne de 1880 à 1904 : les Fausses dryades (1899, mus. C. *Pugni), les Étincelles d'Amour (1900, mus. I. Tchekryguine), Javotte (1902, mus. C. *Saint-Saëns).

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