Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
M

Mathilde MONNIER (née en 1959). (suite)

IF

Chorégraphies. Cru (1985, cochor. A. Rigout) ; Je ne vois pas la femme cachée dans la forêt (1988) ; À la renverse (1989) ; Cheval de quatre (1989) ; Récitatif (1989) ; Duos (1990) ; Sur le champ (1990) ; Chinoiserie (1991) ; Face nord (1991) ; Ainsi de suite (1992) ; Pour Antigone (1993) ; Nuit (1994) ; l'Atelier en pièces (1996) ; Arrêtez, arrêtons, arrête (1997, avec l'écrivain Christine Angot).
Filmographie. Nuit de Chine (1987, cochor. Duroure, réal. Claude Mouriéras).

Hippolyte MONPLAISIR ou [MONTPLAISIR H., SORNET Georges, dit ] (1821-1877).

Danseur et chorégraphe français.

Après avoir étudié à Bruxelles avec Guillemin, il se perfectionne à Milan avec C. *Blasis. Il débute en 1843 à la *Scala comme primo ballerino di rango francese avec pour partenaires L. *Grahn, F. *Elssler et sa femme Adèle. Les années suivantes, il interprète à la Scala les ballets de J. *Coralli et A. *Cortesi. En 1847, il se produit avec sa femme à Trieste, Venise et Barcelone, où il met aussi en scène son ballet Azelia. La même année, il part en tournée aux États-Unis dans la compagnie de son beau-père Victor Bartholomin. En 1848, il devient le directeur de cette compagnie, qui se produit avec succès à New York, Boston, La Nouvelle Orléans, Philadelphie, en présentant pour la première fois au public américain les ballets romantiques de J. *Mazilier et J. *Perrot et ses propres créations. En 1856, de retour en Europe, il cesse de danser et commence à chorégraphier au Teatro Sao Carlos de Lisbonne en 1858. Il rejoint ensuite La Scala en 1861, où il crée Benvenuto Cellini. La Devâdâcy (1866), Brahma (1868) et La Camargo (1868), tous donnés à la Scala sur des musiques de C. *Dall'Argine, restent ses plus grands succès. Il compose aussi des ballets pour les opéras de G. *Verdi (Don Carlos, 1868 ; Aïda, 1872). Contemporains du développement du grand opéra en Italie, ses ballets, riches de danses et de scénographies spectaculaires, s'appuient sur une technique brillante et sur la qualité d'interprétation d'étoiles comme A. *Ferraris, C. *Beretta, C. *Cucchi et V. *Zucchi.

CCe

José MONTALVO (né en 1953).

Danseur, chorégraphe et pédagogue français.

Né dans une famille de républicains espagnols réfugiés en France, il étudie l'architecture puis en 1973 les arts plastiques à Paris et découvre la danse *contemporaine auprès de J. *Andrew - à qui il dédiera la Gloire de Jérôme A (1996). Il étudie et danse avec F. et D. *Dupuy et complète sa formation auprès de M. *Cunningham, A. *Nikolais et C. *Carlson. En 1982, il rencontre Dominique Hervieu, danseuse qui devient sa complice de travail. Plusieurs fois primé pour des pièces courtes de 1985 à 1987, il travaille en milieu psychiatrique de 1988 à 1991 puis revient à la création en 1992. Parallèlement, il enseigne et mène de nombreuses activités de sensibilisation des publics. En 1998, le tandem Montalvo-Hervieu succède à M. *Marin à la direction du *CCN du Val-de-Marne.

Avec un art consommé du collage, il mêle tous les genres de danses, du classique au *hip-hop, à un travail original de la vidéo, dessinant un univers quotidien ludique et fantaisiste qui comme dans Paradis (1997) semble matérialiser cet "autre côté du miroir" imaginé par Lewis Carroll.

IF, PLM

Autres chorégraphies. Variation (1985) ; la Demoiselle de Saint-Lô (198X) ; Podebal (1992) ; Double Trouble (1993) ; les Surprises de Mnémosyne (1996, B. l'Op. de Florence, Maggio Fiorentino) ; le Jardin io io ito ito (1999).

Elisa MONTE (née en 1946).

Danseuse et chorégraphe américaine.

Née à New York, elle fait ses débuts dans une reprise de Carousel d'A. *De Mille. Elle se produit aussi avec P. *Lang, L. *Lubovitch et les *Pilobolus, avant de rejoindre, en 1974, la Martha *Graham Company. Elle en devient une danseuse principale, se distinguant pour sa force physique déterminée et une irrésistible intensité dramatique, surtout dans les reprises de *Clytemnestra et *Errand into the Maze, ainsi que dans le remarquable duo O Thou Desire Who Art About to Sing (1977), créé pour elle, et Tim Wengard par Graham. Sa première chorégraphie, le duo Treading (1974), est saluée pour son utilisation novatrice du partage du poids et d'un ralenti exagéré. En 1981, elle fonde sa compagnie, Elisa Monte Dance, qui présente ses propres créations et celles de son mari, David Brown.

TDF

(Ballets de) Monte-Carlo.

Compagnies de danse basées à Monte-Carlo et financées par la principauté monégasque.

Une première troupe de danseurs est constituée en 1889 afin de participer aux spectacles lyriques puis aux ballets qui sont donnés à l'Opéra construit par la Société des Bains de Mer. Invitées, Mlles V. *Zucchi, C. de *Mérode et O. *Preobrajenska s'y produisent dans un répertoire mineur. Le Ballet de l'Opéra de Monte-Carlo est éclipsé par les *Ballets russes de *Diaghilev qui présentent des saisons régulières de 1911 à 1914, puis en 1920, et de 1922 à 1925, faisant de Monte-Carlo un des hauts lieux de la création chorégraphique. En 1932 la troupe monégasque, dirigée par R. *Blum depuis 1929, fusionne avec le ballet de l'*Opéra russe à Paris pour donner naissance aux *Ballets russes de Monte-Carlo.

En 1942, les Nouveaux Ballets de Monte-Carlo sont fondés par Marcel Sablon, directeur du théâtre de la ville. Constitués de danseurs parisiens en exode et de jeunes éléments recrutés sur la Côte d'azur (dont J.-J. *Etchevery, S. *Golovine, P. *Goubé, G. *Kergrist et L. *Tcherina), ils assurent la reprise de ballets de M. *Fokine remontés par le maître de ballets, N. *Zverev. Interrompue en avril 1944, l'activité de la compagnie reprend un an plus tard, sous la direction de l'imprésario Eugene Grünberg qui la rebaptise le Nouveau Ballet de Monte-Carlo. La troupe se produit dans la principauté et durant l'été 1946 à Londres. Directeur artistique, S. *Lifar y reprend plusieurs de ses ballets et fait en 1946 plusieurs créations (la *Péri, mus. P. *Dukas; *Salomé, mus. R. *Strauss ; Dramma per musica, mus. J.-S. *Bach ; Chota Roustaveli, mus. A. *Honegger). Les danseurs (parmi lesquels Y. *Algaroff, Y. *Chauviré, J. *Charrat, R. *Jeanmaire, A. *Kalioujni, V. *Skouratoff) suivent pour la plupart Lifar lorsque celui-ci quitte la compagnie pour retourner à l'Opéra de *Paris en 1947.